1er septembre. C’est la rentrée scolaire. Évidemment le couple Ménard est venu lors de l’inauguration de la nouvelle école élémentaire publique les Tamaris qui avait brûlé en novembre 2019. Cette fois-ci le maire n’a pas parlé de « rendre gorge » aux jeunes mis en examen pour l’incendie de cette école. Cela dit, le lendemain, les Ménard n’ont pas oublié leur penchant « naturel » : ils ont rendu visite à l’école et au collège catholiques privés Fénelon accompagnés du directeur diocésain et de certains élus municipaux.

Le Midi Libre précise d’ailleurs « L’une des spécificités de l’établissement est d’accueillir des élèves dits “à haut potentiel” pour lesquels des ateliers spécifiques (échec, japonais, sophrologie…) sont mis en place sur le temps méridien, animés par des intervenants spécialisés ». Ces initiatives du couple d’extrême droite sont accompagnées d’une campagne d'affiches dans toute la ville : reproduction d'une gravure tirée des manuels scolaires d'autrefois avec l'empereur félicitant et réprimandant les élèves lors d'une visite, avec ce texte : « Les élèves biterrois remercient Charlemagne ». Évidemment, pour le maire de Béziers, il y a peu de place pour l'école obligatoire, gratuite... et laïque de la République française.

3 septembre. Comme la candidature d’Éric Zemmour semble de plus en plus probable, Robert Ménard, afin d’exister dans le champ médiatique, vient d’écrire une lettre « Chère Marine, ce qu'elle doit faire pour gagner ». Il y explique sa vision de la droite et distille en la tutoyant ses conseils pour l'emporter en 2022. Pour lui, il faut qu’elle se débarrasse des anciens pro-Franco d’hier et des pro-Poutine d’aujourd’hui et qu'elle se « défasse[s] du lepenisme » Dans la foulée, il a lancé (pour se placer ?) une invitation à Marine Le Pen et à Éric Zemmour pour discuter Présidentielles. « Marine et Éric, je leur dis : “venez à Béziers et on discute, parce que je suis ami avec les deux ». Bref, après avoir soutenu Éric contre Marine, puis Marine contre Éric, il choisit d’être au centre du débat. Les deux protagonistes ont accepté le débat sauf que Marine Le Pen préfère un dîner autour d’une table tandis que le second plaide pour un débat public. Finalement, il n’y aura pas de débat. Une chose est sûre, c’est que maintenant plus personne ne pourra dire que Robert Ménard n’est pas d’extrême droite.

4 septembre. Les motards de la Brescoudos Bike Week (rassemblement de grosses motos style Harley Davidson) ont été reçus par le maire de Béziers et sa femme avec ces mots : « Vous retrouver comme vous êtes, c’est du bonheur. Vous êtes la France qu’on aime. C’est cette France-là que j’aime et que nous avons envie de partager et de voir ailleurs ». Il faut dire que certains motards comme ceux du groupe "La Meute Infidel" ont manifesté récemment contre le passe sanitaire. Ils sont « prêts à protéger nos usages, nos coutumes, nos traditions et notre foi, face à un islam de plus en plus écrasant et sanguinaire, traitant notre foi de fausse croyance en un faux dieu, faisant de nous des mécréants et des infidèles. Nous sommes donc des infidèles, fiers de notre foi, fiers de nos traditions, fiers de notre pays. » Bref, ces motards-là ont dû être heureux d’entendre ce genre de message. Quant à la députée, Emmanuelle Ménard, elle a prononcé quelques mots dans un style très récup : « Je voudrais féliciter toutes les femmes qui sont aussi sur leurs motos. Je suis toujours admirative de vous ».

4 septembre. Nouvelles manifestations anti-passe sanitaire dans toute la France avec un total de 141 000 personnes, selon la préfecture pour ce huitième samedi consécutif. Un chiffre en baisse mais le collectif militant comptabilisait 323 294 manifestants
« minimum ». À Paris, où cinq rassemblements étaient programmés, des milliers de manifestants ont défilé depuis le pied de la tour Eiffel jusqu'aux Invalides, à l'appel du mouvement des Patriotes de Florian Philippot. En chemin, certains ont sifflé les clients des bars et restaurants, les traitant de « collabos ». Ils étaient également 7 000 à Montpellier, 3 700 à Lyon, répartis en deux cortèges, 2 900 à Nice, 2 700 à Lille, 2 400 à Nantes, selon la préfecture, 1 500 à Rennes, 2 900 à Bordeaux 2 200 à Strasbourg, plusieurs milliers à Marseille. Dans la ville de Sète, une trentaine de personnes se sont mobilisées. À Béziers, Pézenas ou Bédarieux le mouvement de protestation se maintient également. À noter qu’à Grenoble l’extrême droite a attaqué le cortège du mouvement social pour arracher l’une de leur banderole sur la levée des brevets sur les vaccins. Plusieurs manifestants ont été blessés. À Annecy, la tête du cortège de la manifestation était assurée par un groupe de la mouvance néo-nazie « Edelweiss Pays de Savoie » (en référence à la fleur préférée d’Adolf Hitler).

4 septembre. Cela se précise. Après l'appel du mouvement Génération Z réunissant des jeunes autour d'une candidature d’Éric Zemmour c'est désormais au tour des "anciens" de monter un comité de soutien dans le département de l’Aude, les « Amis d’Éric Zemmour ». Une centaine de curieux sont venus débattre dont Robert Morio, ex-conseiller régional FN et ex-élu carcassonnais et Benjamin Cauchy, ancien élu de Debout la France mais aussi ancien porte-parole des Gilets jaunes à Toulouse. Selon le responsable régional de Génération Z. Vincent Poupon : « Éric Zemmour serait le seul rassembleur envisageable des droites de tous horizons. Un homme providentiel, parti de rien ». Médiapart révèle aussi que des médias proches de Marion Maréchal se sont mis très tôt au service de la campagne Zemmour. Par exemple, une chaine YouTube, lancée par Érik Tegnér et François de Voyer, des proches de l’ancienne députée FN, a offert une caisse de résonance à la campagne de Zemmour depuis plusieurs mois. Érik Tegnér est un ancien étudiant de l’ISSEP, école dont François de Voyer, un des plus proches amis de Marion Maréchal, est également le cofondateur. Le journal en ligne explique aussi qu’en dehors des médias traditionnels, l’équipe de Zemmour a parallèlement investi très tôt les réseaux sociaux. À la manœuvre, Samuel Lafont, longtemps spécialiste de la communication digitale chez Les Républicains et désormais totalement dévoué à la campagne d’Éric Zemmour dont le but est d’agir « au quotidien pour rendre son honneur à la France et leur fierté aux Français ».

5 septembre. Un journaliste du Midi Libre de Sète s’est glissé dans la file d'attente d’un laboratoire de test Covid. Il a assisté à un échange d’un racisme décomplexé. Ce jour-là, une dame est venue sans rendez-vous et s'en est pris à un vigile qui venait de faire rentrer, avant elle, des personnes venues avec un rendez-vous. « Elle lui a dit qu'il n'avait qu'à retourner dans son pays. » Comme il lui a expliqué qu'il était français, elle s'est mise alors à lui crier dessus. Une autre fois le responsable du laboratoire a vu un homme en uniforme s'en prendre à une famille d'origine maghrébine pour passer devant elle au motif que lui travaillerait. Alors pour calmer les propos racistes il a essayé de parler aux gens. Par exemple lorsque quelqu'un a accusé des voyageurs étrangers en partance pour le Maroc de venir là pour avoir des tests gratuits, il a expliqué que les Marocains payaient leurs tests. Ambiance !

8 septembre. On dirait que tout est fait pour favoriser la candidature d’Éric Zemmour. En effet, la Cour d’appel de Paris estime que les propos racistes proférés à la convention organisée par Marion Maréchal en septembre 2019 par Éric Zemmour ne sont pas répréhensibles car « ils ne visent pas l’ensembles des Africains, des immigrés ou des musulmans mais uniquement des fractions de ces groupes ». Il avait pourtant déclaré : « Ainsi se comportent-ils comme en terre conquise comme se sont comportés les pieds noirs en Algérie ou les Anglais en Inde. Ils se comportent en colonisateurs, les caïds et leurs bandes s’allient à l’imam pour faire régner l’ordre dans la rue et dans les consciences, selon la vieille alliance du sabre et du goupillon, en l’occurrence, la kalach et la djellaba ». Il est incroyable que les 3 magistrats aient écrit dans leurs attendus que le premier passage viserait : « des immigrés de confession musulmane en provenance d’Afrique ». « Les propos critiqués ne visent donc nullement l’ensemble des Africains, des musulmans ou des immigrés, mais seulement une partie de ceux-ci. » Même procédé, dans les autres passages attaqués par les associations. « Là aussi les propos querellés ne visent nullement l’ensemble des immigrés ou des musulmans, mais uniquement les immigrés de confession musulmane ». Et la Cour n’y voit toujours pas une attaque contre « les musulmans dans leur ensemble », mais « seulement une partie d’entre eux, qui affiche une appartenance communautaire par le port d’un voile pour les femmes ou d’une djellaba pour les hommes ». Jérôme Karsenti, l’avocat de l’association, y voit « un crachat jeté au visage de la République ». « On est à la veille d’une élection présidentielle, on a bien compris que Zemmour allait y jouer un rôle et que la question de l’identité allait être au cœur de cette élection. La question de l’identité telle qu’elle va être posée, à l’abri de cette jurisprudence, risque d’être tragique. En effet, cela veut dire que tout le monde pourra dire et écrire ce que Zemmour a dit ce jour-là du style : « Aujourd’hui, nous vivons une inversion démographique qui entraîne une inversion des courants migratoires, qui entraîne une inversion de la colonisation. Je vous laisse deviner qui seront leurs Indiens et leurs esclaves, c’est vous ». Toujours selon Zemmour, « les immigrés viennent en France pour continuer à vivre comme dans leur pays. Ils gardent [...] leurs lois qu’ils imposent aux Français de souche qui doivent se soumettre ou se démettre, c’est-à-dire vivre sous la domination du pouvoir islamique et du hallal ou fuir. » Il ajoutait encore : « Il y a une continuité entre les viols, vols, trafics jusqu’aux attentats de 2015, ce sont les mêmes qui les commettent [...]. C’est le Djihad partout. ».

9 septembre. Robert Ménard déclare sur C-News qu’il est d’accord avec l’expulsion d’une mère de famille niçoise de son HLM faisant suite à la condamnation de son fils pour trafic de drogue. Pour lui, « les gens dont les enfants font du trafic de drogue, je les fous dehors ». En précisant qu’il a demandé l’expulsion d’une soixantaine de personnes et en a obtenu huit. Rappelons que seul un juge peut donner l’ordre d’expulsion et puis cette mesure affecte des familles qui sont déjà dans des situations dramatiques avec un enfant délinquant et sanctionne aussi les autres enfants du foyer qui n’ont rien fait. Enfin, non seulement cette mesure ne résout pas le problème de la drogue mais elle vise à culpabiliser la famille comme si c’était elle, la responsable de la « mauvaise éducation » de leur enfant. Alors que la Ville puis l’Agglo ont abandonné toutes actions de préventions, c’est franchement ignoble !

9 septembre. Enfin ! Le CSA a décidé de s’en prendre à Éric Zemmour en voulant comptabiliser ses heures de présence, sur CNews (une heure chaque jour) dans le cadre des élections présidentielles. CNews a donc retirér Éric Zemmour de l'antenne. En réponse Éric Zemmour a lancé sa propre chaîne YouTube. La décision du CSA ne nous étonne pas car on ne comptait plus le nombre d’affiches « Zemmour Président » qui ont fleuri partout et entre autres dans la région : Montpellier, Frontignan, dans l’Aude etc… sans parler des divers sites lancés par lui-même. Selon plusieurs sondages, il obtiendrait près de 8% des voix et grignoterait évidemment sur le RN puisqu’ils ont quasiment les mêmes idées mais aussi sur une partie de la droite. Dans la région, c’est le Républicain, Marc Taurelle, adjoint au maire de Nîmes qui a décidé d’accueillir l’écrivain, futur candidat, en octobre prochain. Le maire de Nîmes lui a retiré sa délégation mais l’adjoint au maire ne comprend pas cette décision. Pour lui « Éric Zemmour représente la droite forte ! ».

11 septembre. Pour le neuvième week-end consécutif, il y a de nouvelles manifestations contre le passe sanitaire et contre la vaccination obligatoire. La préfecture a comptabilisé 121 000 personnes dans toute la France, avant l’obligation vaccinale pour les personnels des hôpitaux et des Ehpad, les pompiers, les ambulanciers et les aides à domicile. En tout, 207 manifestations ont eu lieu dont quatre à Paris réunissant au total 19 000 personnes. De légers heurts avec la police ont émaillé le cortège autour des Champs-Elysées. À Toulouse il y a eu une agression liée à l’extrême droite : ils s’en sont d'abord pris à une banderole sur laquelle était inscrit « À bas l’État, les flics et les patrons - Révolution sans frontière » avant d'attaquer des gilets jaunes. À Montpellier, où le parcours avait été délimité par le préfet, il y avait environ 4 000 personnes. Il semblerait qu’après s’être fait sortir des manifestations précédentes, l’extrême droite a préféré manifester à Nîmes. À Béziers, il y avait entre 350 à 400 personnes dont des professeurs du lycée Jean Moulin.

15 septembre. Lors du Conseil national du RN qui s’est tenu à Fréjus, Marine Le Pen, après avoir cédé provisoirement sa place de présidente à Jordan Bardella, a déclaré à propos de l’avenir de la France : « Il n’y a que deux alternatives soit c’est la dissolution de la France par la déconstruction et submersion, soit le sursaut salutaire qui fera entrer la France dans le 3ème millénaire autour de l’idée de nation. » Et d’ajouter qu’il s’agit pour elle « d’un choix de civilisation. ». Bref elle est bien dans le courant identitaire du grand remplacement.

15 septembre. Le journal du Biterrois est toujours un outil de propagande d’extrême droite qui se diffuse grâce à l’argent des contribuables. Par exemple dans le numéro 20 sur le don de la bibliothèque du secrétaire de Jean Moulin, Daniel Cordier, à la ville de Béziers. Comme par hasard, le journal de propagande de la ville insiste sur son passé monarchiste et maurassien. « On trouve donc sur les rayons l’une des plus belles collections de cette époque : Charles Maurras, l’idéologue de l’Action Française, mais aussi Léon Daudet, Bainville, Céline ou Drieu la Rochelle, auteurs sulfureux s’il en est. » Tous ces auteurs de « cette belle collection » ont activement soutenu le Maréchal Pétain. Or le journal La Pieuvre du midi explique que « Daniel Cordier a rapidement quitté l’Action Française et [il] est entré dans la Résistance quand Charles Maurras a apporté son soutien à Pétain. C’est Jean Moulin qui l’a ensuite amené à des idées plus progressistes…. Daniel Cordier se définira ensuite comme une personne de gauche non communiste jusqu’à la fin de sa vie. D’ailleurs, il a appelé à ne pas voter Marine Le Pen contrairement à Ménard. Pour lui « Marine Le Pen est la négation de tout ce pourquoi nous nous sommes battus » précise la Pieuvre… Ce que les lecteurs du JDB ne sauront pas.
Autre exemple de propagande à travers le titre sexiste pour promouvoir une nouvelle édition des « allées rétro » (voitures anciennes) à Béziers : "Cylindrée mon amour" ! avec comme illustration une jeune femme qui pose langoureusement devant une voiture. Un commentaire du rédacteur allant dans le même sens « De quoi fantasmer sur les courbes de jadis sans chrome… »
Le journal de la mairie relaie aussi la nouvelle campagne d’affiche « Muscle ton français » illustrée par trois jeunes enfants : un jeune métis, un autre probablement d’origine maghrébine et une jeune fille blonde. Cette étude surveillée organisée par la ville en direction des écoliers du CP au CM2, est payante (11 € par mois). Le journal explique qu' « elle sera gérée principalement par des enseignants ou, parfois, des bénévoles à raison d’une heure chaque soir ». L’orientation idéologique de cette propagande est claire et Robert Ménard le dit lui-même : « Si on veut tout faire pour mieux intégrer les enfants d’origine étrangère, il faut leur permettre d’approfondir l’étude de la langue française, c’est la condition sine qua non. ». Ces cours payants remplacent les cours du soir gratuits qui existaient avant. Enfin, autre aspect idéologique de ce journal  avec la promotion de la création du « Franc biterrois Une monnaie bien de chez nous ! » Les billets de 5, 10 et 20 FB (Franc Biterrois) sont en circulation. Le journal explique : « Parmi les objectifs : en faire un symbole identitaire fort et favoriser le commerce local ! »

 

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