Le 23 octobre 1940, voilà 83 ans, Adolf Hitler rencontre le chef de l'état espagnol, le général Franco, à Hendaye, en France occupée. Adolf Hitler tente de persuader le général de faire entrer l'Espagne dans la guerre.

On se souvient des circonstances : après l’invasion de la France, après la Pologne, la Norvège, le Danemark, la Belgique, la Hollande et le Luxembourg, c'est maintenant l'Angleterre qui est la cible de Hitler. Ses nouveaux plans prévoient d'attaquer l'Angleterre à Gibraltar et en Afrique et d'y engager la France et l'Espagne.

En ce mois d'octobre 1940,  Hitler, prend  le train pour se rendre à Hendaye, à la frontière franco-espagnole, en vue de rencontrer le Caudillo Franco, chef de l'État espagnol. Sur le chemin, il s'arrête à Montoire et rencontre Laval en toute discrétion.

Il s'agit d'arranger pour le surlendemain, au même endroit, une rencontre officielle avec le chef de l'État français, le maréchal Pétain. Hitler ne cache pas son intention de préparer un traité de paix et une alliance entre les deux pays.

Mais plus encore qu'avec la France, Hitler aspire à une alliance avec l'Espagne, laquelle occupe une position stratégique à l'entrée de la Méditerranée.

 Franco avait fait savoir à Hitler quelques mois auparavant qu'il n'était pas au départ hostile à une implication de l'Espagne. A la condition que l'Allemagne lui assure des armes et l'approvisionnement en pétrole et en blé, les denrées qui seraient bloquées par ses fournisseurs si l'Espagne entrait en guerre.  

Ce 23 octobre 1940, arrive le train officiel “Erika” d'Hitler depuis la France. Quand Franco arrive à son tour, Hitler et von Ribbentrop l'attendent au pied des marches. Ensuite, les deux chefs d'État passèrent en revue les troupes.

Après quelques paroles convenues, exprimant la satisfaction de se rencontrer, les remerciements de Franco pour l’aide apportée aux nationalistes espagnols durant la guerre civile, Hitler part dans un long soliloque. Il dresse un large tableau du Nouvel Ordre européen dans lequel il entend réserver à l’Espagne une place privilégiée  de telle sorte qu'il est indispensable qu'elle participe de manière active à la victoire de l'Axe.

Ensuite, le Caudillo fait lui-aussi un large exposé et émet une longue liste de demandes. Il parle du Maroc et des approvisionnements. Les motifs de Franco sont de plusieurs ordres. Entre autres, l'Espagne sort de la guerre civile et ne se relève pas d’un conflit ayant fait 500.000 morts et encore davantage de blessés et d’exilés.

Pour Hitler, Gibraltar doit immédiatement rentrer dans le giron espagnol. De même demande-t-il que l’Espagne occupe militairement le Maroc et la région d’Oran et rééquipe les Canaries, en vue de l’entrée en guerre de l’Angleterre.

La rencontre est un échec et l'entretien tourne court. Hitler n'obtient pas ce qu'il est venu chercher car Franco, décline l'offre et refuse de se joindre aux Allemands. Il refuse également de voir passer sur son territoire la Wehrmacht, l'armée allemande.  Tout juste concède-t-il aux Allemands le droit d'abriter leurs sous-marins dans ses ports.

L'attitude de Franco irrite Hitler qui déclare qu'avec des types pareils, on ne peut rien faire. C'est donc furieux et dépité que le Führer reprend le train pour l'Allemagne.

Les protocoles adoptés lors de l'entrevue d'Hendaye ont été diversement interprétés:

Selon plusieurs sources, Franco ne voulait pas s'allier avec Hitler, parce que l'Espagne était exsangue et n'était pas en état d'affronter une nouvelle guerre. Il a donc demandé des contreparties qu'il savait devoir être refusées.

Autre version, le conservatisme catholique rejetait le néo paganisme nazi et souhaitait la neutralité.

Pour d'autres sources encore, Franco était prêt à entrer en guerre mais ses demandes furent jugées excessives et Hitler refusa de payer ce prix, en particulier les revendications territoriales,  pour ne pas porter atteinte ensuite à ses relations avec le régime de Vichy.

Sur le chemin du retour, Hitler s'arrête une nouvelle fois, comme prévu, à Montoire, où arrive peu après le maréchal Pétain.

Le Führer n'a pas plus de succès avec ce dernier, qui refuse de signer la paix et d'entrer en guerre contre l'Angleterre, à ce moment-là seul pays au monde à combattre les nazis. Il est vrai que Pétain est sensible à la leçon de Franco.

 Cependant, on peut se demander si la deuxième guerre mondiale  aurait eu une autre issue si et Franco et Pétain étaient entré en guerre aux côtés de l'Allemagne  ?

En France la résistance commence à s'organiser avec l'aide des Républicains espagnols, qui continuent à se battre contre le fascisme...

... mais c'est une autre histoire !

Version audio

 

 

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