Cette fois-ci nous partons en Israël, au Portugal, en Bretagne.
À 79 ans, Daniella Weiss veut recoloniser Gaza
Daniella Weiss est à la tête du mouvement « Nachala » qui veut notamment organiser la recolonisation de la bande de Gaza.
En apparence, Daniella Weiss est une grand-mère de 79 ans à la voix douce. En réalité, elle dirige le mouvement de réoccupation « Nachala » et pilote l’essentiel des manifestations de l’extrême droite sioniste et messianique qui sont organisées depuis plusieurs semaines à la frontière nord de la bande de Gaza.
Pour elle, les plans pour recoloniser Gaza sont prêts : « vous voyez les points rouges ? Ce sont 21 colonies. Gaza sera un territoire juif d’ici une génération ». L’objectif est clairement assumé « Nous sommes prêts à partir maintenant avec 500 familles, c’est plus de 2 000 personnes. Si je passe un coup de fil maintenant, il y aura ce soir 7 colonies à Gaza ».
Daniella Weiss défend un siège complet de Gaza « Pas d’internet, pas de téléphone, pas de nourriture et laissez-moi être claire, pas d’eau ! Plus vite ils partiront, mieux ce sera pour eux ».
En attendant la recolonisation, tous les jours des dizaines de colons de « Nachala » bloquent le peu de camions qui entrent dans l’enclave dévastée par plusieurs mois de guerre.
Portugal : 50 ans après la révolution des œillets, l’extrême droite gagne du terrain
Il y a 50 ans, le 25 avril 1974, deux cents capitaines de l’armée portugaise envoient le signal du soulèvement contre la dictature de Salazar.
Castro Carneiro est un de ces capitaines qui ont enclenché la révolution dite des « œillets ». Interrogé sur la montée de l’extrême droite, à l’occasion des dernières élections, il indique : « Le 25 avril a mis fin au fascisme, il n’a pas supprimé les fascistes ».
Dimanche 10 mars 2024, le parti d’extrême droite « Chega » crée en 2019 a plus que doublé les suffrages obtenus il y 2 ans.
Le leader du parti, Andre Ventura, reprend à son compte la devise de la dictature salazariste « dieu, famille, patrie ». Pour être encore plus explicite, il a rajouté « travail ».
Pour Castro Carneiro, le fascisme c’est une situation où on vit en permanence avec la peur, avec le sentiment d’être surveillé. Il indique : « Nous ne pouvions pas lire certains livres, voir certains films, parler, critiquer. La mémoire, c’est très important, mais c’est très difficile à transmettre, parce que c’est seulement quand tu es privé de liberté que tu sais ce qu’est la liberté ».
Bretagne : l’ultra droite sort du bois et montre ses muscles
Depuis l’épisode de Callac, où un projet d’accueil de réfugiés a été abandonné début 2023 sous la pression de l’extrême droite, les actes violents et tentatives d’intimidations se multiplient en Bretagne.
L’église Saint-Cornély à Carnac dans le Morbihan accueille un concert de l’organiste américaine Kati Malone qui est mondialement connue pour son œuvre avant-gardiste.
Le concert n’a pas encore commencé qu’une trentaine de membres du mouvement intégriste « Civitas » envahissent l’église. Proférant des « arrière Satan » en direction de l’organiste, récitant des prières à tue-tête, faisant le coup de poing contre des élus qui tentent de s’interposer, ils obligent le maire à annuler le concert.
À ce déferlement de haine qui est jugé ces jours-ci, il convient de rajouter la tentative d’incendie de la mosquée de Morlaix, la perturbation d’un atelier de lecture pour enfants animé par des drag-queens, des distributions de tracts néonazis dans les boîtes aux lettres, l’attaque d’un festival antifasciste à Saint-Brieuc, des menaces de mort visant des élus et des personnalités, des tags et des dégradations d’universités, locaux syndicaux, bâtiments municipaux.
En Bretagne comme ailleurs, le fascisme radical progresse en même temps que le fascisme électoral.