Le mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) est né dans la clandestinité et la résistance au nazisme et au fascisme. Il a été officiellement créé en 1949, à l’initiative d’anciens déportés et résistants.

Très présent pendant la guerre d’Algérie, le MRAP, est de toutes les mobilisations contre l’extrême droite. Lors de l’attentat de la rue Copernic, il appelle à une manifestation nationale unitaire et joue un rôle de premier plan.
 
Son organe de presse « Différences » s’intéresse à tous les courants de l’extrême droite. Il devient, en avril 1981, un organe officiel de grande distribution. Le bulletin interne « Droit et liberté » est lui, réservé aux adhérents.
 
Après le passage de Jean Marie Le Pen à l’émission télévisée « L’heure de vérité », le 13 février 1984, le MRAP réclame un droit de réponse. Les propos du même Le Pen qui qualifie les chambres à gaz de « Point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale » sont attaqués juridiquement.
 
En 1997, le secrétaire général du MRAP, Mouloud Aounit est l’objet de menaces de mort pendant qu’un tract infamant le concernant est distribué au congrès du FN.
 
Après le choc d’avril 2002, le MRAP relance sa commission de lutte contre l’extrême droite autour de deux axes : l’analyse du discours de l’E. D., en France et en Europe.
 
Dans une sorte de fil conducteur permanent, la particularité du MRAP est d’avoir surveillé, décrypté et dénoncé le discours de l’extrême droite. Cette constance depuis plusieurs décades en fait une clé de voûte de l’antifascisme associatif.
 
Bien placé pour savoir que ce qui est dit peut être fait, les résistants et déportés à l’origine du MRAP ont imposé une pratique : celle de relever tous les discours racistes, fascistes et haineux.
 
Plus récemment cette surveillance verbale s’est appliquée à Nicolas Sarkozy, chef de file de la droite dite « décomplexée et sans tabou ».
 
C’est dernières années, le travail de surveillance du MRAP s’est amoindri avec la stratégie de « dédiabolisation » mise en place par le RN.
 
L’extrême droite lissant ses discours elle offre moins de prise à une riposte frontale.
 
Cet état de fait pose une question au MRAP, comme à tous les antifascistes.
 
Comment lier un travail de surveillance verbale et d’analyse des objectifs poursuivis ?
 
Quelle part donner au discours qui dépasse les lignes et aux objectifs qui sont cachés ?
 
C’est un problème national, mais aussi local pour nous qui vivons à Béziers !

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