On nous a donc annoncé un déficit public gigantesque, à hauteur de plus 5% du PIB c'est à dire environ 150 milliards d'euros ! Bon ! Un déficit c'est toujours la différence entre des recettes et des dépenses. Pour le combler, deux solutions on augmente les recettes et/ou on diminue les dépenses.
Mais pourquoi donc le premier réflexe de nos gouvernants, ultra libéraux jusqu'au fond de leur âme c'est de se pencher uniquement sur les dépenses et surtout les dépenses sociales.
Et pourquoi donc c'est encore sur le système d'assurance chômage que s'est porté leur premier choix. Ils en rêvent de toujours grignoter les acquis sociaux, de la retraite à la sécu en passant par le chômage, le capitalisme français ne supporte pas depuis près de 80 ans les lois sociales issues du Conseil National de la Résistance et met tout en œuvre depuis pour, morceau par morceau, détricoter, démanteler un modèle social sous prétexte de le sauvegarder et toutes les occasions sont bonnes !
Mais que leur ont fait les 5 millions de chômeurs, toutes catégories confondus pour leur restreindre encore plus des droits difficilement acquis ? Pourquoi tant de haine pour les demandeurs d'emploi pour la plupart dans la misère, la précarité, l'inquiétude d'un avenir incertain et avec la seule perspective de devenir une travailleur pauvre?
Le chômage est visé et ça tire dans tous les sens : réduction des indemnités chômage, réduction du temps d'indemnisation et des mois nécessaires pour acquérir les droits au chômage.
Et pourquoi pas tenter d'augmenter les recettes ?
Le gouvernement veut trouver 10 milliards en 2024 et 50 milliards d’ici 2027 ? Et c'est pour cela qu'il s'attaquent aux plus précaires ? Pour récupérer quelques malheureux milliards dans leur poche alors que d'autres pistes sont possibles. Pour rappel, les entreprises du CAC 40 ont dégagé 146,2 milliards de bénéfices en 2023 et 97 milliards de dividendes ont été distribués. Une paille !
Si nos gouvernants manquent d'idées pour résoudre le problème, (je me demande d'ailleurs ce qu'on apprend dans leurs grandes écoles), en voici quelques-unes :
On pourrait par exemple arrêter de faire des cadeaux aux entreprises (110 milliards en 2023) et notamment la suppression des exonérations de cotisations patronales. Ce dispositif tire les salaires vers le bas et a coûté 88 milliards d’euros en 2023. Un chiffre qui dépassera les 90 milliards en 2024.
Une autre politique fiscale pourrait être mise en place avec la taxation des superprofits (environ 20 milliards de recette), la taxation des dividendes (une taxe à 1% sur les dividendes rapporterait 1 milliard), le rétablissement de l’ISF (1,5 milliard environ), la fin de la baisse des impôts de production (14 milliards de manque à gagner depuis 2021)
Sans compter qu'on pourrait également rétablir une progressivité régulière de l’impôt sur le revenu en revoyant le barème et en intégrant l’ensemble des revenus et en revalorisant le taux supérieur.
Vous voulez encore des recettes ? Tiens et si on luttait efficacement contre la fraude fiscale estimée entre 80 et 100 milliards/an ? Vous les avez vos milliards et largement !
De l’argent, il y’en a ! Pourtant ce gouvernement fait le choix de s’en prendre aux travailleurs et travailleuses privé·es d’emploi, à celles et ceux qui ont déjà le moins, qui plus est en les stigmatisant. Un an après la réforme des retraites imposée contre la volonté de la grande majorité de la population, Gabriel Attal va donc ouvrir la porte à un nouveau durcissement y compris pour les privé·es d’emploi les plus âgé·es.
Vous l'avez compris et comme le pense Gabriel Attal d'après Allan Barte, "quand le marché de l'emploi se porte bien, il est normal de durcir les règles de l'assurance chômage, par contre à l'inverse quand le marché rencontre des difficultés il devient impératif de durcir les règles de l'assurance chômage".
Avec Attal, à tous les coups, on perd !