Après des années de mobilisation, le concessionnaire du projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres (ATOSCA) vient à peine d’acquérir les 100 % du foncier sur les 53 kilomètres projetés.

Être préfet du Tarn n’est pas une sinécure, celui qui va être installé d’ici la fin du mois d’octobre 2024 va avoir à gérer le dossier malodorant des deux centrales d’enrobage qui ont déjà suscité un vif ressentiment au sein de la population.

Un nouveau front va donc s’ouvrir avec la mise en route des usines à bitume qui est annoncé par ATOSCA pour le printemps 2025.

La bataille est d’importance, car tant que le bitume n’est pas posé sur toute la longueur du tracé de l’A 69, il n’est pas juridiquement considéré comme terminé.

Cet aspect juridique va permettre aux mobilisations de se poursuivre.

Les deux centrales à enrobé qui doivent produire le revêtement de surface sont gérées par Eurovia, une filiale de VINCI Construction. Elles doivent fournir ce revêtement pour recouvrir toute la surface concernée (emprise et ouvrages).

À ce jour ? cette surface et ces ouvrages sont loin d’être prêts, l’association « La Voie Est Libre » (LVEL) estime que le retard pris par ATOSCA se situe entre un et deux ans.

De nombreuses malfaçons faites sur un chantier « low cost » obligent par exemple le concessionnaire à refaire un pont.

D’ici la fin de l’année civile 2024, la très attendue décision du tribunal administratif de Toulouse doit se prononcer sur le fond, sur la validité des dérogations environnementales accordées par l’État à ATOSCA pour construire l’autoroute.

Une décision négative peut être assortie d’une suspension des travaux.

Depuis le début, c’est la juxtaposition des combats qui a fait la force de la mobilisation contre l’A69.

Dernier élément d’importance, le retard accumulé par ATOSCA a des incidents financiers pour la société et pour l’éventuelle exploitation.

ATOSCA essaie de reporter ces charges sur le prix du péage autoroutier. Si l’État et les structures administratives concernées (Région et département) cautionnaient ce tour de passe-passe ce serait un nouveau scandale à dénoncer, lourd de conséquences pour celles et ceux qui le couvriraient.

Pour discuter ensemble de tous ces points, EVAB vous invite à une projection -débat du film « Alliances terrestres » en présence de la réalisatrice le jeudi 7 novembre 2024 à 19 h à la Cimade de Béziers, 14 rue de la Rotonde. Accueil dès 18 h 30 : financement au chapeau de la projection / bar et buffet.