Nous avons connu des températures incroyables pendant cette période de Noël avec jusqu'à 26° en Occitanie ou bien -55° aux Etats-Unis. Mais le chaud et le froid a également sévi à Sète.

Juste rappeler que la Municipalité a un projet de parking sous la place Aristide Briand qui est l'un des espaces les plus importants du centre ville ancien : centre de la vie sociale, des rencontres, marchés, brocantes, restos, jeux d’enfants, un espace où l’on se croise, se retrouve, se rencontre, s’aime, à l’ombre quand le soleil rayonne. Une ombre vitale en plein centre ville.

Un de ses poumons aussi avec ses 73 tilleuls argentés âgés de 16 ans et faisant déjà 10-12 mètres qui font de l’ombre, rendant plus supportables les épisodes caniculaires. Profitant des eaux souterraines abondantes en ce lieu, ils se développent bien et pourront atteindre 28 mètres. Mais ces arbres devront être arrachés.

Des riverains, des citoyens, des associations se battent pour ces arbres et s'opposent à ce projet néfaste : pétition, création d'un collectif, référés auprès du Tribunal Administratif, manifestations, réunion publique, courriers aux préfets, aux députés, sénateurs et au ministre avec demande d'audience.

Nous avions déjà évoqué cette lutte sur ce site (https://www.envieabeziers.info/environnement/j-en-reviens-pas-encore-des-arbres-en-danger)

Et puis les décisions tombent !

Avec "Le chaud",  le 15 décembre dernier puisque le tribunal administratif a suspendu le permis de construire, stoppant d'un seul coup les travaux. Une grande victoire pour le collectif "Bancs Publics".

Mais "Le froid", 8 jours plus tard, avec la publication d'un arrêté préfectoral autorisant la "déplantation" d'une partie de ces 73 tilleuls argentés.

Ce vendredi 23 décembre, c'est un nouvel épisode qui démarre dans ce dossier,  avec cette décision du préfet. En l'état, l'arrêté précise que "la déplantation de 52 tilleuls argentés et de cinq arbres d'autres essences, esplanade Aristide-Briand à Sète, tels que localisés dans la note technique sur la transplantation des arbres existants est autorisée". 

Autant dire qu'en cette période de fêtes de fin d'année, le préfet Hugues Moutouh apparaît soit comme le Père Noël pour la Ville de Sète, soit comme le Père Fouettard pour l'association "Bancs publics", vent debout contre la réfection de la place : "Nous prenons acte de cette décision du préfet, note Christophe Aucagne, porte-parole du collectif citoyen. Elle nous étonne énormément, notamment du point de la vue de la compensation des arbres qui, à nos yeux, est loin du compte..." 

"Bancs publics" précise que : "C’est un coût inacceptable pour une collectivité. Nos arbres, poussant en pleine terre, doivent pouvoir atteindre une taille adulte et vivre 300 ans dans les conditions optimales. Arroser en permanence, replanter d’autres sujets dans 20 ans, est un choix scandaleux pour une collectivité en cette période de réchauffement climatique."

Et maintenant ?

Cette décision préfectorale va permettre à la Ville de Sète de redéposer les demandes d'autorisations qui étaient soumises à ce document (permis de construire du parking souterrain et surface du parking). Le Tribunal administratif sera à nouveau saisi pour obtenir la levée de la suspension. Une nouvelle audience et un nouveau débat auront donc lieu, devant la même juge qui a opéré pour les précédents référés. Un temps judiciaire qui va bien sûr continuer de retarder la transplantation des arbres, à l'origine prévue en novembre. Mais nul doute que du côté de "Bancs Publics", on entend bien faire jouer la montre et continuer d'attaquer les décisions de justice, la déplantation des arbres étant soumise à la saisonnalité (idéalement entre début novembre à fin février). 

Nous continuerons à suivre de près ce dossier !

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