La bataille culturelle précède-t-elle la victoire politique ? Il est plus aisé de répondre à cette question qu’à celle, insoluble, de la poule et de l’œuf.

Si la question de la prééminence de la bataille culturelle avait été posée à Antonio Gramsci, penseur marxiste mort, emprisonné par Mussolini en 1937, il aurait répondu par l’affirmative.

Ramenée à l’actualité la réponse est toujours la même. Pour espérer battre la droite et l’extrême droite, il va falloir gagner idéologiquement avant de gagner électoralement.

Près de deux mois après les dernières élections législatives anticipées, la situation est on ne peu plus clarifiée. Après avoir fait lanterner avec la trêve olympique Macron vient d’annoncer ce que tout le monde savait : il ne veut pas d’un gouvernement de gauche.

La seule nouveauté réside dans le chantage sur la présence de LFI au gouvernement. Passé le soi-disant impossible démocratique de cette présence, le masque est tombé avec un non au NFP avec ou sans ministres LFI.

Que la gauche s’insurge de cet oukase de la droite et de l’extrême droite est logique.

Qu’elle se drape durablement dans une posture de délaissée le serait moins.

Les faits sont têtus, il n’y a rien à attendre de tous ceux, MEDEF y compris, qui ont refusé un gouvernement NFP.

Ils ne l’accepteront que s’il s’impose à eux, c’est-à-dire s’il a la majorité absolue.

Et encore, ils feront tout pour le faire tomber, ainsi va la lutte des classes.

Pour en revenir à Gramsci, la gauche doit donc mobiliser sur son programme. Elle doit créer les conditions les plus larges d’adhésion populaire à un changement économique, social et écologique.

Ça tombe bien, c’est ce qu’ont préconisé d’emblée quelques-uns des partis qui composent le NFP au travers d’un appel à la mobilisation pour le samedi 7 septembre 2024.

Ça tombe encore mieux, un front intersyndical va se constituer, pour imposer ( aussi ) un débouché politique aux revendications syndicales.

L’enjeu de l’heure est simple, mobiliser dans la durée autour du programme du NFP, réaliser ce qui n’a pas pu se faire dans les 15 jours de la dernière campagne électorale.

Mobiliser tous ceux qui ont empêché que l’extrême droite accède au pouvoir : les citoyens, les associations, les syndicats.

Mobiliser ce sera aussi coorganiser, écouter, corriger, amender. Ce qu’en général il faut imposer aux partis.

La gauche a au maximum un an devant elle pour effectuer ce travail. Si les gouvernements de substitution voulus par Macron tombent avant, l’échéance peut être raccourcie.

Le cap à gauche est donc simple, gagner la bataille idéologique pour imposer un gouvernement et se renforcer dans les urnes.

Malgré les inévitables problèmes qui vont être soulevés, comme le rôle que va jouer le PS ou une de ses composantes. La crise politique ouverte par la décision de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale est loin d’être terminée

La question du débouché de cette crise est infiniment plus intéressante à résoudre que celle de la poule et de l’œuf.   

 

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