Dans le procès qu’il intente à Josie Boucher, Louis Aliot invoque une « injure publique envers un corps constitué », en l’occurrence la commune de Perpignan. L’injure publique n’est pourtant pas celle évoquée par le maire de Perpignan, c’est celle qui est faite à la mémoire.
Depuis sa création, il y a 50 ans, le FN / RN n’arrête pas de marteler un discours anti-immigration ( et anti-immigrés ) qui rend les réfugiés responsables de tous les problèmes politiques hexagonaux : économiques, culturels, sanitaires ou sociaux.
Dans son histoire, le FN / RN s’est systématiquement opposé à l’accueil des réfugiés. L’exception vis-à-vis des Ukrainiens ne fait même pas consensus à l’intérieur de ce parti comme le souligne le maire de Béziers, Robert Ménard.
Selon ce compagnon d’autoroute, le FN / RN se refuse toujours à trier entre les bons et les mauvais immigrés, et reste « Russophile ».
Sur la question de la liberté d’expression il est pour le moins paradoxal de voir le responsable d’un parti qui condamne à longueur d’antenne et de congrès les : « interdictions pour tout et pour rien », user de la mise en examen pour interdire à ses opposants de s’exprimer.
Pour ce qui est des racines historiques le FN / RN a été fondé en 1972 par un groupuscule néo-nazi ( Ordre nouveau ). Ses différents fondateurs étaient, entre autres, d’anciens Waffen-SS, des collaborateurs pétainistes, des membres de l’OAS.
Au sujet de la responsabilité personnelle, Louis Aliot a rejoint le FN / RN en 1990 au moment où son principal dirigeant Jean Marie Le Pen multipliait les diverses condamnations pour :
- « Apologie de crimes de guerre »,
- « Banalisation de crimes contre l’humanité »,
- « Antisémitisme insidieux »,
- « Provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale ».
Il n’a jamais publiquement dénoncé ces propos.
Dans le programme politique du FN / RN, il est indiqué : « Le RN veut redonner à la nation son identité en remettant les minorités et les immigrés à leur place au profit des vrais nationaux. ».
En tant que candidat au poste de dirigeant lors du dernier congrès, Louis Aliot, n’a pas présenté d’amendement indiquant que les Ukrainiens étaient exclus de cette catégorie d’immigrés.
Dans ces conditions il y a tout lieu de craindre que L’Ukraine et ses habitants ne soient :
- Qu’une variable d’ajustement pour le maire de Perpignan,
- Qu’un effet de manche,
- Qu’un prétexte pour une politique d’affichage.
C’est pourquoi Josie Boucher a raison de poser la question de la sincérité du message envoyé et de la classification politique du maire de Perpignan.
Effectivement les réfugiés ukrainiens n’ont rien à attendre du fascisme qu’il soit russe ou français.