Nous pensions dans cet édito commenter la désignation du nouveau locataire de Matignon. Pourtant toujours pas de fumée blanche à la cheminée de l'Elysée. L'attente interminable se prolonge et la liste des prétendants s'allonge. En plus des 4 premiers ministrables évoqués la semaine dernière, d'autres noms sont venus se rajouter à la liste. On parle maintenant de Valérie Pécresse ou encore de Michel Barnier. Personne ne cite, par contre et à son grand désespoir, le petit qui n'arrête pas de lever son doigt au fond de la classe en criant "moi, moi, moi!". Vous avez évidemment reconnu l'insatiable Manuel Valls !

Les commentateurs politiques évoquent donc les noms d' un premier ministre de cohabitation et c'est bien là le problème pour Macron car cohabiter, c'est partager le pouvoir. Notre président en semble incapable si on examine à la loupe sa gestion solitaire de sa présidence depuis 7 ans. Eric Coquerel (LFI) ironise : ... "Emmanuel Macron veut une cohabitation avec lui-même. "

 La voilà la bonne idée : Emmanuel Macron, président, nomme Macron Emmanuel à Matignon.

Choquant ? Pas tant que ça dans une période où se réexamine la loi sur le cumul des mandats et où cette situation n'est même pas évoquée.

Est-ce constitutionnel ? Ce serait au Conseil Constitutionnel de répondre mais en tout état de cause, cette situation inédite n'est pas prévue dans la Constitution de 1958.

En tout cas, la logique du président qui « préside » et du 1er ministre qui "gouverne" serait respectée et cela ne changerait finalement pas grand chose à l'exercice du pouvoir actuel et l'article 5 serait donc appliqué.

Les articles 15, 21 et 35 concernant la défense nationale et les armées seraient également respectés.

Seul l'article 18 pourrait poser problème puisqu'il ne permet au chef de l'Etat de communiquer avec le Parlement que par des messages lus aux parlementaires ou en prenant la parole devant le Parlement réuni en Congrès. Difficile en étant premier ministre de ne pas se présenter devant les députés !

Voilà une réforme de la Constitution à mettre en œuvre ! De nombreux 1er ministres sont devenus présidents, pourquoi pas le contraire en conservant les deux mandats !

Dans le passé, certains présidents ont modifié la Constitution de leur pays pour modifier le nombre maximum de mandats et rester président à vie. Poutine, lui,  est devenu 1er ministre, puis à nouveau président pour contourner la constitution avant de la modifier par référendum pour rester président jusqu'en 2036.

Revenons à notre Assemblée Nationale.  Quelle que soit la solution trouvée, elle ne règlera pas la recherche d'une impossible majorité parlementaire autour de la personne d'Emmanuel Macron. Mais comme seuls les dieux sont capables de miracles, on s'attend à tout et à n'importe quoi de la part de notre Jupiter national qui n'en finit pas d'étonner le monde par son incapacité à admettre que les dernières échéances électorales étaient un rejet et de sa politique et de sa personne.

Mais avec Macron, tout est possible même le pire !

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