On le sait toutes et tous, l’informatisation démentielle à laquelle on assiste dévaste la nature, les liens humains, la santé et la liberté. Et pourtant, les militants écologistes sont plus prompts à dénoncer la consommation de viande, les voyages en avion, l’inaction climatique qu’à envisager la déconnexion générale ! On en est loin.
Prenons internet qui compte parmi les plus grands consommateurs d’énergie : 10 à 15 % de l’électricité au niveau mondial actuellement, mais avec une forte croissance qui en fera, sans nul doute, le secteur le plus énergivore dans l'avenir. Bonjour, les économies d’énergie !
Sans oublier que toutes ces technologies n’existent que grâce à une extraction de matières premières rares dans des conditions indéfendables et à une prolifération de déchets qu’on exporte vers les pays du sud. Mentionnons également les conséquences des ondes électromagnétiques sur la santé et le fait qu’on n’est plus à l’abri nulle part des radiations.
En outre, écologie signifie également défense de la nature face aux agressions des technologies sur la qualité même de notre existence. Plus il y a de numérique, moins il y a de rapports directs aux autres humains et à la nature.
Pas besoin de rappeler non plus qu’aujourd’hui rien ne menace plus les libertés que la possibilité de suivre les moindres faits et gestes d’une personne à travers les objets connectés, que ce soit son téléphone, sa carte de crédit, son compteur Linky, ses séries TV, ses billets de train ou ses achats au supermarché.
Toutes ces choses sont archi-connues et font l’unanimité parmi les écologistes. Ces mêmes écologistes qui critiquent à juste titre l’inaction ou la passivité des pouvoirs publics ou des populations pour qui tout changement immédiat est impossible. Mais simultanément, ils admettent que les réseaux sociaux facilitent l’organisation de la vie militante, la lutte contre ce système et la diffusion des informations et qu’il est difficile voire impossible de s’en passer.
Au point où nous en sommes, il semble tout aussi difficile de se priver de son Smartphone, de sa voiture et de son compte en banque.
Contradictions nécessaires qu’il faut assumer ? Car ne pas se plier à ces comportements, à ces technologies feraient de nous des réactionnaires, des vieux, inadaptés, des « has been » ? On dit souvent que le rouleau compresseur de la « modernité » avance, vite, trop vite, qu’on se précipite vers le mur et qu’on accélère au lieu de faire demi-tour. L’accident aura lieu et on semble l’attendre ! Et du coup, je m’inquiète de cette numérisation toujours plus intégrale de la société qui conduit fatalement vers un nouveau totalitarisme.
Mais le retour en arrière est-il encore possible ? Est-il déjà trop tard ? Quand réalisera-t-on qu’on est allé trop loin, qu’on ne peut plus faire machine arrière ?
Pourtant, il y a urgence. Le respect de la vie privée et le droit à la déconnexion n’existe plus : impossible de disparaître, traqués que nous sommes. C’est un système total qui s’installe insidieusement, sous nos yeux et auquel nous ne pouvons échapper. Si c’est le cas alors nous sommes déjà entrés dans un système totalitaire !
Il suffit pour s’en convaincre de constater les énormes infrastructures de contrôle de population que les États mettent en place grâce à ces technologies qui va au-delà des rêves des tyrans les plus fous !
Nous sommes au pied du mur, toutes et tous ! Le devoir appellerait à résister. Et résister c’est dire non !
Mais nous avons perdu l’habitude de dire non, car on ne nous demande plus réellement notre avis depuis bien longtemps et quand on l’exprime.....
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