« Bon, là, ça y est, c’est sûr, c’est la fin du monde. On va tous mourir. » Vous ne l’entendez pas cette petite ritournelle voleter dans les airs en Europe ? Quelque chose d’un peu nauséeux s’est emparé de nous ces derniers temps. Et chacun y va de son acrimonie. Dernier rapport du GIEC. Pandémie dont on ne voit pas la fin. Risque d’un conflit généralisé et d’une catastrophe nucléaire. Réalité d’une guerre et son lot de morts et d’exilés.
À cette guerre des ressources énergétiques les pays développés ne proposent rien d’autre que de détruire davantage l’environnement en fracturant les roches ou en redémarrant les usines à charbon, sans parler du recours au nucléaire et aux stocks de déchets qui vont avec. Pourtant les menaces qui pèsent sur les centrales ukrainiennes devraient nous faire passer l’envie de continuer à produire ces bombes à retardement.
En France la nausée est d’autant plus forte que la campagne électorale aura rarement atteint un tel niveau de cynisme. Vous voyez ceux-là mêmes qui tapent sur les migrants et les laissent se noyer prendre de grands airs pour appeler à accueillir les Ukrainiens, en nombre limité je vous rassure. Vous les voyez annoncer des réformes encore plus drastiques qui pèseront sur les classes populaires et les classes moyennes pour remplir les poches des milliardaires. Vous les voyez vendre le nucléaire comme une énergie renouvelable. L’invasion de l’Ukraine agit comme un révélateur : le modèle ultralibéral, dont on savait déjà qu’il détruit l’environnement et n’assure pas la souveraineté alimentaire dans le monde, ne nous protège plus de la guerre en Europe.
Hé les gars, il ne serait pas temps qu’on mette le holà à cette spirale infernale ? Qu’on change de monde ? Qu’on élise un programme qui parle transition écologique, sécurité alimentaire, lutte contre les inégalités, sauvetage des écoles et des hôpitaux. Et ce ne sont pas des mots tout faits qui évoqueraient une alternative souriante. Il s’agit bien de notre survie : on n’a plus d’autre choix que de créer une société inventive et solidaire si on veut échapper à la barbarie.
Alors pour faire passer la nausée, voici mes 2 petits antidotes : on ne s’abstient pas à l’élection et on met un candidat de gauche au second tour. Ce ne sera pas suffisant pour changer de monde, mais la pression s’allégera sur les classes populaires et moyennes et libérera les énergies… humaines.