Au foot, le carton jaune est dissuasif, au rugby il vaut une exclusion de 10 minutes. Au foot et au rugby un carton rouge vaut une exclusion définitive. En macronie, où le joueur est aussi arbitre, il n’y a actuellement pas de cartons, jaunes ou rouges.
Pourtant, le 18 mars 2019, au sortir de la crise des « gilets jaunes » Macron reçoit 64 intellectuels à l’Élysée. Pendant près de 8 longues heures, il disserte, en direct sur France Culture. Il est seul face un auditoire composé de philosophes, juristes, économistes, sociologues.
Aux alentours d’une heure du matin, un professeur de droit, juriste, interroge Macron sur ce qu’il considère personnellement comme « le talon d’Achille de la Ve République : l’irresponsabilité politique du chef de l’État ».
Pour ce professeur, dans notre constitution, un président décide en ayant un pouvoir sans responsabilité.
Une heure plus tard, vers deux heures du matin, Macron répond au juriste, il dit regretter « un changement dans la pratique institutionnelle : on accepte la cohabitation et la non-démission après un référendum perdu ».
En disant cela en 2019, Macron critique ses prédécesseurs. Il va jusqu’à dire « Ils ont perdu les législatives en cours de mandat et n’en ont pas tiré les conséquences pour eux-mêmes.
Hautain, il juge « Ils ont fait vivre un système de cohabitation dont on peut penser que le général de Gaulle ne l’aurait pas pris pour lui-même et aurait exercé une forme de responsabilité politique ».
Il rajoute : « le président de la République ne devrait pas rester en poste s’il avait un vrai désaveu en termes de majorité ».
Ce même soir de mars 2019 il propose d’introduire une plus grande responsabilité politique du président de la République devant le parlement : « Une forme d’impeachment ».
Deux mois après avoir largement perdu deux élections nationales, les Européennes et les Législatives, ses propos lui reviennent comme un boomerang.
Car depuis mars 2019, cartons jaunes et cartons rouges ont curieusement disparu du lexique de la macronie.