Le hasard du calendrier pouvait faire croire que deux visions du monde, celle du département de l’Hérault et celle de l’Agglomération de Béziers se télescopaient. Il n’en est rien, les deux sont dépassées.

À ma gauche (molle), le président du département de l’Hérault annonce dans une interview un plan d’austérité qui ne dit pas son nom.

Il justifie la future austérité par le fait qu’entre 29 et 30 départements français sont en ce moment en situation financière très critique. Il ne dit pas s’il compte l’Hérault dans cette liste, mais indique que ces départements pourraient être 80 fin 2025.

Dans l’Hérault, entre le début et la fin de l’année 2024, les recettes venant de l’État sont en baisse de 31,2 millions d’euros.

Les dépenses que le même État impute au département de l’Hérault sans les compenser sont en hausse 24,1 millions d’euros.

Avec ces deux lignes budgétaires il manque donc 55 millions d’euros au département.

Parallèlement le département a vu fondre une partie de ses recettes (les DMTO) avec la crise du marché immobilier pour un montant de 52 millions d’euros en 2024.

C’est donc 107 millions d’euros qui manquent au département pour boucler son budget 2024.

À mon extrême droite (ultra-libérale), le conseil d’Agglomération de Béziers vient de projeter à l’unanimité des dépenses dont on se demande comment il va les financer.

En une seule séance il a :

  • Donné le feu vert à une gare TGV à Villeneuve-lès-Béziers,
  • Acté la future ligne TGV en site propre Montpellier / Perpignan,
  • Proposé d’ériger la copie d’un Béziers antique sur 16 hectares,
  • Décidé de réaménager les anciennes glacières du Port-Notre-Dame en espace d’art numérique,
  • Projeté une salle d’escalade à Mazeran . . .

Le président du conseil d’agglomération ultra libéral d’extrême droite de Béziers nous dit que c’est open-bar, que l’on peut raser gratis pour les années à venir. Le tout, sans nous préciser comment il compte financer ses miroirs aux alouettes.

Le président du conseil départemental social libéral de l’Hérault nous dit que l’État ne lui donne plus les moyens d’être la voiture balai du capitalisme. Le tout sans nous préciser comment il compte joindre les deux bouts.

Ces deux présidents résument dans un télescopage spatio-temporel l’impasse dans lequel ils nous amènent.

Il va falloir répondre à ces visions archaïques que seul un projet global social et environnemental, décliné localement peut répondre aux défis de l’heure.

La voiture balai de Mesquida et le train qui fonce à pleine vitesse dans le mur de Ménard ne sont plus d’actualité.