Les nuages s'accumulent sur la gestion de la ville par Robert Ménard : le budget primitif 2022, adopté lors de la séance du conseil municipal réuni le 13 décembre, révèle les limites d'un "volontarisme" qui ne parvient pas à masquer un certain amateurisme.
Les mauvaises nouvelles pour le contribuable sont le résultat de cette politique :
- une pression fiscale en forte hausse
- l'appauvrissement du patrimoine immobilier
- l'augmentation du recours à l'emprunt
- un endettement croissant
- une épargne nette réduite
- un ratio de solvabilité dégradé
Une pression fiscale en forte hausse
Le projet de budget primitif retient l'hypothèse d'une revalorisation forfaitaire des bases d'imposition à hauteur de 1%.
Or, pour 2022, le rattrapage va être beaucoup plus élevé : la première estimation de l'indice des prix à la consommation harmonisé de novembre, à partir duquel est calculée la revalorisation forfaitaire, publiée par l’INSEE, ressort en effet à +3,4%.
La cotisation de TFPB (taxe foncière sur les propriétés bâties) est en hausse régulière depuis 2015 (base 100 en 2015) :
Depuis l'arrivée de Robert Ménard à la mairie, la taxe foncière sur les propriétés bâties a augmenté de plus de 15 %.
Le vote des taux interviendra en 2022, avant le 15 avril, mais, comme cela a été indiqué dans le rapport d'orientations budgétaires, les taux d'imposition votés en 2021 pour les taxes foncières, seront maintenus.
Pas de baisse des taux en vue pour compenser la forte augmentation des bases d'imposition !
L'appauvrissement du patrimoine immobilier
Les cessions d’immobilisations s'établiront à 3.492 millions d'euros et concerneront les ventes :
- des communs de la Devèze (1.125 million)
- du terrain "Berges du canal" (1 million)
- de l’ancienne prison (502 K euros)
- de la Maison Jean Moulin (594 K euros)
L'augmentation du recours à l'emprunt
Le montant d'emprunt contracté en 2021 est de 12 000 000 euros.
Pour 2022, le montant d'emprunt inscrit pour équilibrer les inscriptions budgétaires est de 33.180 millions soit un écart de 9.105 millions par rapport à l’inscription du BP 2021.
Cet écart s’explique par l’augmentation de 11 millions des dépenses d’équipement à financer : 53,6 millions au BP 2022 contre 42,6 millions au BP 2021.
Un emprunt à hauteur de 9 millions pour des dépenses de 11 millions : les dépenses d'équipement supplémentaires qu'il est prévu de réaliser en 2022 sont ainsi principalement financées par le recours à l'emprunt.
Un endettement croissant
L'annuité de la dette 2021 s'est élevée à 11.600 millions (capital : 9.480 millions et intérêts : 2.120 millions).
L'encours de dette est estimé à 105.2 millions au 31 décembre 2021 contre 102.8 millions au 31 décembre 2020 :
Après avoir suivi une pente vertueuse jusqu'en 2020, l'endettement de la ville repart à la hausse et risque, à terme, de retrouver son niveau record de 2013 (113 millions d'euros).
L’annuité de la dette 2022 est estimée à 11.8 millions (capital : 9,8 millions, intérêts : 2 millions) : l'encours de la dette se trouvera encore augmenté de la différence entre le capital emprunté et le capital remboursé.
Une épargne nette réduite
Le rapport de présentation du budget primitif révèle une diminution prévisible de l'épargne nette constatée en 2021.
L'épargne nette, qui permet de financer les investissements, suit une pente décroissante et entraîne un recours accru à l'emprunt…et le recours à l'emprunt diminue l'épargne nette qui est affectée aux investissements : les finances de la ville sont engagées dans un cercle vicieux.
Un ratio de solvabilité dégradé
Selon l'aveu de Robert Ménard, le ratio de solvabilité de la ville se dégrade et continuera sur la même tendance en 2022.
Malgré une légère embellie en 2019 et 2020, le ratio, qui rapporte l'encours de la dette à l'épargne brute, se trouve sur une pente croissante sur les trois derniers exercices.
Ces nouvelles ne sont pas bonnes pour les Biterrois qui, dans un contexte économique et social dégradé, vont encore devoir mettre la main à la poche pour financer les politiques erratiques de Robert Ménard.