Trumpinette et Trumpinou essayent de tenir le compte des défections du RN vers Reconquête. C’est compliqué parce qu’il y a ceux qui sont déjà partis et ceux qui veulent partir. Ils cherchent à s’entendre sur une méthode commune de décompte.
Trumpinou serait assez tenté de compter ceux qui veulent partir. Comme il dit : « C’est l’intention qui compte ».
Trumpinette, elle, pense qu’il faut compter à partir de l’adhésion à Reconquête ou du départ du RN. Comme elle dit : « ça évite les rumeurs ».
Nos duettistes sont tendus, chacun campe sur ses positions, ils n’arrivent pas à s’entendre.
L’un, Trumpinou, pense que la méthode de calcul de l’autre fait prendre du retard dans le décompte des défections et ne permet pas de mesurer l’ampleur des dégâts en temps réel.
L’autre, Trumpinette, pense que la méthode de calcul de l’un peut fausser les calculs en comptabilisant des faux départs. Pour appuyer ses arguments, Trumpinette lâche un imparable : « Regarde, si tu avais compté Nicholas Bay et Marion Maréchal comme partants depuis un mois ou deux, les chiffres seraient faux ».
Trumpinou vacille sous le poids de l’argumentation de sa moitié d’orange politique. Il cherche la parade qui le rendra vainqueur de cette joute oratoire.
Il aime bien que Trumpinette lui serve de ‘’Sparring Partner’’ pour les plateaux télé. Il trouve qu’elle est assez douée pour apporter la contradiction. C’est sûrement pour ça qu’il l’aime, qu’il l’adore, comme la groupie du pianiste.
Dans une volteface dont il a le secret, Trumpinou cherche un troisième mode de calcul des défections du RN vers Reconquête. Il sait que l’adjonction d’une proposition tierce va déstabiliser son interlocutrice dans ses certitudes. Qu’il peut rétablir son autorité sur cette déstabilisation.
Il cherche cette troisième voie comme disent ses copains identitaires, lorsque la nouvelle d’une rixe entre militants RN à Marseille attire son attention.
Le délégué national des jeunes avec Marine Le Pen, Enzo Alias, assistait à une réunion publique du sénateur et conseiller municipal RN Stéphane Ravier, lorsqu’il a été frappé au visage par l’assistant parlementaire de Stéphane Ravier.
Le délégué national du rassemblement national raconte la scène à la télé : « Je voulais juste écouter ce qu’allait dire Stéphane Ravier, même si je ne suis pas du tout d’accord avec ce qu’il dit, et là, son assistant parlementaire m’a mis un coup de boule en plein nez ! ».
Enzo donne son sentiment à BFMTV sur le comportement de son ancien camarade : « ce sont des méthodes de voyous ».
Trumpinette s’étonne : « Normalement les militants du RN tapent ensemble contre leurs opposants mais ne se tapent pas entre eux ».
Le reportage de BFMTV se finit sur le blabla habituel comme quoi Stéphane Ravier va créer son propre mouvement politique « Marseille d’abord » avant de rejoindre Zemmour à Paris.
Trumpinou sent qu’il tient dans ce reportage la parade à Trumpinette, l’argument choc, la phrase chic. Le Truc qui peut tourner en boucle sur les chaînes d’info.
Il se tourne vers elle, la regarde posément, comme s’il réfléchissait grâce à son interlocutrice.
Il s’est rendu compte que les journalistes adorent ça : « donner l’impression d’un échange vrai et constructif, d’une émulation intellectuelle commune, d’un partage »
Il lâche : « et si on comptait les départs à partir des coups échangés ? ».
Trumpinette illuminée lui répond légèrement à côté : « C’est à partir des radiés qu’il faut compter, comme pour Stéphane Ravier ! »
Trumpinette et Trumpinou sont heureux, ils tiennent leur méthode de calcul des départs du RN et ils viennent de faire leur petit exercice intellectuel quotidien.
(Pour le treizième épisode de notre série web exclusive " Tinette et Pinou font la pluie, le beau temps . . . et les présidents ", les Dupont et Dupond de l'extrême droite parisienne et biterrroise se gaussent de l'appel d'un dernier de cordée Nicolas Dhuick. C'est votre prochain rendez-vous sur EVAB, c'est le lundi 21 mars 2022.)