Après avoir fait le tour des candidats à l’élection présidentielle de leur famille politique : l’extrême droite, Trumpinette et Trumpinou vont maintenant visiter leurs cousins germains de la droite extrême. Il faudrait bien sûr entendre cousins germains au sens familial et pas au sens politique ou géographique. Mais, idéologiquement, les frontières chères à l’extrême droite sont poreuses. Le meilleur exemple en est Éric Ciotti.
Trumpinou s’énerve, les médias semblent découvrir qu’Éric Ciotti serait : « un faux nez » de l’extrême droite. Il se tourne irrité vers Trumpinette et lui assène un commentaire lapidaire : « les cons, ils auront toujours un train de compréhension de retard ». Trumpinette est intriguée, elle demande à son Pinou d’amour : « De qui parles-tu, chéri ? ». Trumpinou attendait cette invitation conjugale pour disserter. Autorisé par sa belle, il se lance dans un de ses monologues récurrents : la cécité des journalistes.
Il lui dit en privé ce qu’il ne dira pas, sur les plateaux télés :
"Tu te rends compte, découvrir maintenant que Ciotti est un faux nez de l’extrême droite c’est comme découvrir au vingt et unième siècle que la terre est ronde. Ça fait des années que Ciotti avance la thèse du grand remplacement, la priorité nationale, le Guantanamo à la Française, il a fallu qu’il appelle à voter Zemmour au second tour de la présidentielle pour qu’ils comprennent".
Trumpinou est contrarié. Comme lui Ciotti avance masqué, comme lui Ciotti surfe sur la vague populiste, comme lui Ciotti vise le leadership.
Ce que sait Trumpinou mais que les journalistes n’ont pas encore compris, c’est que Ciotti est une taupe de l’extrême droite envoyée chez L.R. Question taupe et question entrisme, Ciotti c’est plus Staline que Trotsky. L’objectif de Ciotti c’est contrôler l’appareil de L.R. mais c’est secret, il ne faut pas l’ébruiter. Comme Staline, Ciotti contrôle la commission d’investiture de L.R. en clair ce sont ses affidés qui vont désigner les candidats L.R. aux prochaines législatives.
Les taupes, l’entrisme, Staline, l’histoire mord toujours la nuque de Trumpinou mais cette fois ci il a affaire à un rival qui utilise les mêmes armes que lui.
Trumpinou aimerait que Ciotti ne soit qu’un rabatteur, mais il sait qu’un rabatteur est apprécié au prorata du gibier rabattu.
Trumpinette n’est pas une experte en taupitude et en entrisme mais elle sait intuitivement que Ciotti est potentiellement un rival pour son Pinou préféré, un rival de plus. Elle pense que sa stratégie de conquête de l’appareil L.R. est dangereuse. Elle le dit à Trumpinou qui acquiesce et qui bougonne.
Trumpinou sait que Trumpinette a raison : Ciotti rajoute une nouvelle composante et une nouvelle figure dans le champ élargi et concurrentiel de l’extrême droite.
Après avoir été obligé de faire le funambule entre Le Pen et Zemmour il ne veut pas s’imposer un nouveau numéro d’équilibriste hors sol.
Trumpinou essaye de repérer les sables mouvants où il pourrait se perdre.
Ils commencent à devenir nombreux, il s’en plaint à sa moitié d’orange politique et conjuguale.
Trumpinette sent que son Trumpinou est contrarié par cet immigré Italien. Pour conjurer le pire, elle lance un tonitruant et menaçant : « Aux chiottes Ciotti ! » dans le charme douillet de leur appartement bourgeois. Trumpinou sourit, . . . enfin.
( Pour le septième épisode de notre web série exclusive " les aventures de Trumpinette et Trumpinou", les Dupont et Dupont de l'extrême droite parisienne et biterroise vont écrire à leur amie Valérie Pécresse. Votre prochain rendez-vous en exclusivité sur EVAB c'est le lundi 27 décembre 2021 )