Comme d’habitude Trumpinou commence son adresse à ses amis de l’extrême droite et de la droite par sa sempiternelle formule qu’il garde identique pour réaliser l’union des droites : « Cher François, je t’adresse cette lettre au sujet de l’élection présidentielle. Ne prends pas mal ces quelques lignes, elles sont peut-être rudes mais sincères . . . ». À vrai dire François Asselineau n’est pas vraiment un ami de Trumpinou et Trumpinette, trop de différences les séparent.
François Asselineau est pour le Frexit, Trumpinette et Trumpinou sont contre. François Asselineau est contre la vaccination et le passe sanitaire, Trumpinette et Trumpinou sont pour. François Asselineau est contre le libéralisme mondial, Trumpinette et Trumpinou sont pour. François Asselineau est un complotiste délirant, Trumpinette et Trumpinou sont des complotistes machiavéliques . . .
Vous me direz mais si ces trois-là avec leurs différences, sont tous d’extrême droite : qu’est-ce qui les réunit ? C’est une bonne question je vous remercie de me l’avoir posée.
Tinette, Pinou et François partagent d’abord l’amour de la patrie, l’amour des frontières et l’amour du chef qui sait tout et qui commande.
Le problème avec François, c’est que dès le départ c’est un chef contesté y compris dans son micro parti. Au début de l’été dernier trente-huit cadres de son parti l’UPR demandaient sa démission (20 membres du bureau national sur 28 et 13 délégués régionaux sur 15). C’est quand même un mauvais départ pour rassembler large. C’est peut-être pour ça que François a fait moins de 1% à la dernière élection présidentielle.
François, en plus d’être un chef contesté, traîne une autre grosse casserole. Le 15 mai dernier le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire. Il doit répondre d’accusations d’anciens collaborateurs (hommes) qui le mettent en cause pour harcèlement sexuel, agression sexuelle et harcèlement moral.
Au final, François représente tout ce que détestent Trumpinette et Trumpinou : un chef qui n’est pas un chef, une courbe sondagière proche de l’encéphalogramme plat, des mœurs pas très catholiques.
Du coup comme François Asselineau n’est ni un allié ni un concurrent, les Dupont et Dupont de l’extrême droite parisienne et biterroise se lâchent complètement et rivalisent de blagues à deux balles :
- Trumpinette : « Asseline ne porte pas haut dans les sondages »
- Trumpinou : « Le jour où Asseline sera élu il marchera sur l’eau »
- Trumpinette : « Vaseline enlève le haut »
- Trumpinou : « Il ne suffit pas d’avoir un prénom de président pour être président ».
Dans le secret de leur salon haussmannien Tinette et Pinou sont d’une grande complicité. Comme un autre François ils adorent se gausser des sans-dents, mais eux c’est ceux de l’élection présidentielle.
Mais ça c’est pour l’intime. Trumpinou rappelle à Trumpinette qu’ils sont là pour faire de la politique. Avec autorité il siffle la fin de la récréation.
Trumpinou a choisi, il va envoyer un tweet public personnel à François qui fera mine de s’adresser à lui mais qui aura pour but de débaucher les militants de l’UPR. Le moment est venu de faire une OPA. S’il ne la fait pas c’est Florian Philippot ou Nicolas Dupont Aignan qui vont la faire. Pour Trumpinou, il est bien sûr hors de question de laisser ces souverainistes centristes se renforcer. Pour lui le choix c’est ou Zemmour ou Le Pen.
Les termes de l’adresse à François seront froids, ils souligneront l’impasse politique de l’UPR et proposeront un ralliement au nom de l’intérêt supérieur de la nation.
Trumpinou rédige son tweet, Trumpinette chantonne, elle, l’air de ‘’toréador’’ de l’opéra Carmen.
(Pour le sixième épisode de notre web série exclusive : « Les aventures de Trumpinette et Trumpinou », les Dupont et Dupont de l’extrême droite parisienne et biterroise vont écrire à leur ami Éric Ciotti. Votre prochain rendez-vous en exclusivité sur EVAB c’est le lundi 10 décembre 2021)