1er octobre. Article de La Pieuvre du Midi : « Un jour, il va bien falloir que la vérité éclate et qu’une fois pour toute, on dise au service archéologique municipal que les 2600 ans d'âge de Béziers ne sont qu'une légende urbaine. » L’idée n'avait pas été reprise par la municipalité Couderc avant que celle de Ménard n'y adhère.
« Et cela n'est repris sérieusement par aucun universitaire, pas un article n'est consacré au sujet dans les revues spécialisées. Mais bon, la mairie, s'appuyant sur les découvertes "très modestes" de son service, le revendique, et le Journal du Biterrois le relaie, les Biterrois dociles le croient. Après tout, si le JDB le dit, pourquoi le contredire, n'est-ce pas ? Le souci, c'est qu'il y a des projets qui en découlent (et non des moindres). Le dernier conseil en a amené la preuve. Christophe Huc a cru à la supercherie quand il a appris qu’une étude préliminaire avait été réalisée pour 31 000 euros pour l’élévation d’une statue de 30 mètres de haut du colosse de Rhodes au Domaine départemental de Bayssan. Pourtant le maire - comme il se base sur le "travail" du service archéologique et qu'il croit que la ville a été "créée par des habitants de l'Île de Rhodes" - a expliqué que cela n'était pas "une blague" et surtout, que cela "mérite réflexion" de reconstruire une réplique du colosse ». Et La Pieuvre poursuit à propos des dépenses de la ville « Il est plus que temps que ce gaspillage d'argent public s'arrête. On va vraiment avoir l'air fin quand on saura que tout ça n'était qu'élucubrations. Et on n'aura pas fini de rire des Biterrois... Il faut donc arrêter le massacre ».
2 octobre. À Marseillan, au cours d’un match de football, un mineur âgé de 16 ans a frappé à coups de crampons un arbitre qui venait de refuser la tenue d’un match de football, pour défaut de présentation du passe sanitaire. Le jeune agresseur a craché sur l’arbitre, le traitant de « Sale arabe » et en prime lui volant ses affaires.
3 octobre. Un jeune homme de 19 ans, admirateur d'Hitler et en possession d'armes de chasse, de munitions et de couteaux, a été interpellé en Seine-Maritime et mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Il est notamment suspecté d'avoir voulu commettre une tuerie de masse le jour de la naissance d'Hitler. Il avait entretenu des conversations via internet avec d’autres néo-nazis mais aussi avec Leila B. Cette jeune fille de 18 ans interpellée à Béziers, en avril dernier, a, elle aussi été fascinée par cette forme de terrorisme. Elle considérait l’homme interpelé comme « son frère d'armes » car elle avait aussi le projet d’un attentat contre une église de la Devèze. Leïla B avait adhéré aux thèses de l'islamisme radical. On voit alors que les néo-nazis et les islamisées terroristes ont bien les mêmes haines. Là, c’est le silence qui domine à la mairie de Béziers.
5 octobre. À Montpellier, le jour de la manifestation intersyndicale pour les salaires, un camarade antifasciste a été victime d’une agression par un membre d’un groupe d’extrême droite, probablement des Jeunesses Saint Roch. Il a eu le doigt brisé. Force est de constater que l’extrême droite ultra violente se sent de plus en plus à l’aise dans la capitale héraultaise.
6 octobre. Le groupe identitaire, les Brigandes, installé à la Salvetat-sur-Agout (34), dans les hauts cantons, a annoncé mettre fin à son groupe musical. Ce groupe aux paroles xénophobes, homophobes, sur le "grand remplacement" ou encore dédiée à Jean-Marie Le Pen, est proche de la Ligue du Midi et d’un groupe « d’autodéfense » identitaire appelé « Les Soldats d’Odin ». Une des raisons invoquées serait que « les possibilités de concert sont quant à elles réduites à une peau de chagrin, vu que nous ne nous plions pas aux exigences de la mascarade sanitaire ». Cela dit le groupe se réclamant de « La communauté de la Rose et de l’Épée » ne s’arrête pas vraiment « car il envisage de se réorganiser sous la forme d’un réseau plus dispersé et moins visible. » À noter également qu’ils ont lancé une revue, Uranus, qui veut lutter « contre les puissances invisibles qui se cachent derrière les puissances visibles ».
6 octobre. Nouveau sondage et pour la première fois, Éric Zemmour passe devant Marine Le Pen. Il obtiendrait entre 17 % et 18 % des intentions de vote au premier tour (Macron 24%) tandis que Marine Le Pen obtiendrait entre 15 % et 16 %. Dans tous les cas, au deuxième tour selon ces sondages, Emmanuel Macron l’emporterait.
Une chose est sûre, c’est que le raciste d’extrême droite appelé polémiste bénéficie d’une couverture médiatique sans précédent. Ainsi le site Acrimed a recensé du 1er au 30 septembre, 4 167 occurrences de « Zemmour » dans la presse française (agences et déclinaisons en ligne des titres de presse comprises). Soit en moyenne 139 par jour. Finalement, il n’a nullement besoin de dévoiler une quelconque candidature à la présidentielle : les médias la décrètent, avant de la faire exister pour lui. Pour l’instant, Marine Le Pen ne s’inquiète pas. Elle rappelle les divergences de programme qu'elle pourrait avoir avec lui : « Sur le plan économique et social, il s'aligne sur des positions plutôt libérales et conservatrices… je pense qu'il s'intéresse assez peu aux fins de mois des Français ». Quant à l'autre sujet sur l'immigration, elle affirme « je ne vois pas la plus-value qu'il apporte à mon projet sur le plan de l'immigration contre laquelle je veux lutter sans faiblesse mais sans excès ».
7 octobre. Le maire de Béziers était encore sur C-News et une nouvelle fois il a menti en jouant la victimisation. En effet, au cours de son interview, Robert Ménard a expliqué qu’il a été sur France Inter « il y a seulement 4 ou 5 ans et depuis plus jamais » Suit une diatribe de l’animateur, Pascal Praud, dénonçant la station de radio du service public. Et pourtant Robert Ménard a bel et bien été interviewé sur cette radio 3 semaines avant (le 13 septembre 2021) et pendant 15 minutes lors de la promotion de son petit opus, Chère Marine.
8 octobre. Nouvel exemple de la collusion entre l’extrême-droite ultra violente et les complotistes. En effet, quatre hommes dont deux anciens militaires, se revendiquant du groupuscule « Honneur et nation », ont été mis en examen pour avoir projeté des actions violentes. Tous sont proches du français Rémy Daillet, figure des milieux complotistes, impliqué dans le rapt d’une fillette dans l’Est de la France. Trois personnes de ce groupe « Honneur et nation » ont déjà été mises en examen début mai et cinq autres le 24 septembre, pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Les suspects, douze au total, sont notamment soupçonnés d’avoir préparés des actions violentes contre des centres de vaccination qui selon eux sont « destinés à asservir la population au profit d'un nouvel ordre mondial corrompu ». Des personnalités ou des journalistes faisaient partie de leurs cibles potentielles. L’idée d’un coup d’Etat, d’un renversement du gouvernement faisait également partie de leur optique. Depuis 2017, cinq autres enquêtes sur des projets d’attentats en lien avec les groupes d’extrême droite ont été ouvertes par le parquet antiterroriste.
8 octobre. La Pieuvre du Midi publie quelques statistiques de l’Insee sur la précarité en France aujourd'hui. Et les chiffres pour Béziers sont alarmants en particulier en centre-ville. Cela contredit la propagande du maire sur « Le luxe est de retour à Béziers ».
- Les locataires d'un logement insalubre ou indigne : France, 7,3% ; Béziers, 25,3% ; Centre-ville de Béziers 58,1%.
- Le surpeuplement du logement : France, 23,7% ; Béziers, 38,7% ; Centre-ville 50%.
- La précarité de l'emploi France, 27,9% ; Béziers, 38,2% ; Centre-ville 50%.
- Le chômage : France, 11,6% ; Béziers, 35% ; Centre-ville 51,6%
- Les parents pas en mesure d'agir pour le soutien scolaire : France, 9,7% ; Béziers, 24,8% ; Centre-ville 36,5%
11 octobre. Vous vous souvenez de la fameuse Mutuelle « communale » d’extrême droite (qui est dirigée par la société Traditia et dont le siège était à Bordeaux) ? En 2014, Robert Ménard l’avait lancée à Béziers puis en 2020 au sein de l’agglomération. Et bien nous avons reçu récemment un rapport de contrôle par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Trois aspects lui ont été reprochés :
- Faire souscrire à ses clients non professionnels des actions d’un fond luxembourgeois.
- Encaisser des fonds de ses clients non destinées à rémunérer son activité.
- Conseiller à des clients de conclure des contrats de prêt avec un établissement non habilité à recevoir des fonds remboursables.
En conclusion de ce rapport : « Au vu de ces éléments, il est prononcé à l’encontre de Traditia un avertissement et, à l’encontre de M. Le Gouz de Saint-Seine (son gérant), un avertissement et une sanction pécuniaire de 50 000 € (cinquante mille euros). »
12 octobre. Interview de Robert Ménard dans Le Midi Libre, sur son installation, comme président de l’Agglo : « À mon arrivée, l’Agglo ressemblait un peu à une armée mexicaine. Il y avait tellement de chefs ! Trop de chefs… Je suis pour le système à l’américaine : quand j’arrive quelque part, je ne garde que les gens qui ont envie de travailler avec moi, des gens sur lesquels je peux compter à 100 %, qui fonctionnent comme je fonctionne, sept jours par semaine, qui partagent mes ambitions. ». On voit bien qu’il veut concentrer tout le pouvoir entre ses mains. D’ailleurs, il affirme : « J’ai peu de goût pour laisser l’administration choisir. Le boulot des élus, c’est de faire des choix. Sinon, à quoi servent les élections ? ». À la question « Vous avez donc changé pas mal de directeurs. Êtes-vous satisfait de vos choix ? », il répond : « Absolument. Ils ont compris mon fonctionnement. Nous avons le même directeur général des services pour la Ville et pour l’Agglo. C’est plus fluide, plus facile. Il n’y a pas de rivalités. Et ce sont des gens qui ont toute ma confiance ». Puis il accuse bassement : « certains élus de l’opposition, [qui] ont pour principal souci le montant de leurs indemnités » en désignant l’ancien président de l’agglomération, Frédéric Lacas.
13 octobre. Alors, attaqué à plusieurs reprises par Robert Ménard sur la hausse d’impôts, l’ancien président de l’Agglo Béziers Méditerranée, a rappelé un certain nombre de vérités sur l’augmentation des taxes perçues par la communauté d’agglomération. En ce qui concerne les ordures ménagères, il explique que toutes les précédentes taxes ont été votées à l’unanimité des maires de l’agglo (donc aussi par Robert Ménard). Et cette année, Robert Ménard a fait voter une hausse de plus de 14 % de la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP).
Or, il est un fait établi que le trop-perçu de près de 4 M€ annuels dont bénéficie la Ville de Béziers depuis le transfert de la compétence des Ordures ménagères, permettrait de compenser cette augmentation sans augmenter les taxes payées par les habitants. Sauf que depuis 2014, le maire de Béziers s’y refuse. Ce qui représente 24 M€, largement de quoi payer les travaux de mise aux normes du centre d’enfouissement et d’absorber la hausse de la TGAP ! Enfin, concernant la taxe Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations) il faut savoir que les huit communes exclues de la gouvernance n’ont jamais été consultées.
13 octobre. Acte horrible à Agde. Une retraitée de 77 ans a été décapitée et le principal suspect, Jean-Michel Melun, 51 ans, a été mis en examen. Le meurtrier présumé était le mari de l’ancienne femme de ménage de la retraitée qui l’avait renvoyée en 2020 en soupçonnant son mari de lui avoir dérobé de l’argent alors qu’il effectuait chez elle des petits travaux de bricolage. Cela dit, Jean-Michel Melun qui a exercé plusieurs métiers dont celui de boxeur professionnel, était un ancien militant du FN. Il avait quitté la commune d’Hautmont (département du Nord) en 2015 après un échec aux élections municipales. Il avait été condamné notamment pour des faux certificats sur une liste électorale entrainant trois mois de prison avec sursis et deux ans de privation du droit d'éligibilité. Question ? Robert Ménard va-t-il faire des affiches (comme lors du meurtre de Samuel Paty), montrant le FN qui veut décapiter la République ?
15 octobre. Les gendarmes ont perquisitionné la mairie de Corneilhan dirigée par Bertrand Gelly, maire pro-Ménard au sein de l’Agglo. L’enquête porte sur une plainte pour harcèlement déposée par un ancien policier municipal, victime d’un accident de service en 2018. À sa reprise de travail et suite à son remplacement, le policier a été cantonné dans un ancien lieu de stockage avec ordre de ne pas sortir, de ne pas parler, ni recevoir du public et bien sûr avec interdiction de port d’arme. La Pieuvre du Midi précise que, suite à l’accord de coopération entre la police municipale de Béziers et celle de Corneilhan, l’agent serait devenu gênant. Il a donc subi pressions et intimidations visant à le faire partir.
15 octobre. Officiellement, en tournée pour son livre, Éric Zemmour est arrivé à Nîmes. Dans l’après-midi, Marc Taurelle, élu de droite et animateur de la journée, avait organisé une rencontre avec des chefs d’entreprises. Le général de Richoufftz, candidat soutenu par le RN au Grau-du-Roi (Gard), signataire de la Tribune des généraux menaçant de rétablir l’ordre, est lui aussi venu le rencontrer.
Le soir, plus de 900 personnes, sont venues suivre la conférence d’Éric Zemmour et 200 autres sont restées à l’extérieur du Grand Hôtel. Des jeunes portant un Tee-shirt "Zemmour 2022" accueillaient les visiteurs et distribuaient des autocollants avec sa photo. Gilbert Collard est arrivé sous un tonnerre d’applaudissement : « Je suis là par amitié pour Éric et pour maintenir les liens entre lui et Marine. Il a les mêmes idées que nous. On est fait pour s’entendre » se justifie-t-il. Thierry Jacob, élu RN de Nîmes, est venu ici saluer « le futur premier ministre de Marine Le Pen ». Monique Tezenas du Montcel qui fut élue à la région avec le RN avant de le quitter, ne demande qu’à reprendre du service pour la campagne. Jacques Bompard (maire d’Orange) et son fils Yann entouraient l’ancien compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, Jean-Claude Martinez. De nombreux membres de la droite étaient là aussi. Des LR et Ludovic Bouix, membre de l’UDI, conseiller municipal de la Grande Combe qui avait publié sur sa page Facebook un ignoble commentaire homophobe et raciste contre le maire communiste de la ville. Avec 50 minutes de retard, Éric Zemmour est monté sur scène aux cris de « Zemmour Président ».
15 octobre. Le même jour à Montpellier, le RN héraultais a organisé un meeting avec en « vedette » le maire de Perpignan, Louis Aliot et le conseiller régional du RN, Jean-Paul Garraud. Frédéric Bort, secrétaire départemental du RN dans l’Hérault, a expliqué que cette rencontre était prévue depuis longtemps suite aux scores de juin dernier, loin d’être à la hauteur de ce qu’ils avaient espéré , et que cela n’avait donc rien à voir avec la venue d’Éric Zemmour dans la région. Cela dit, la concurrence Zemmour « celui qui divise le camp national et qu’à force de parler de Zemmour, on oublie notre principal adversaire : Macron » a bien été abordée par Louis Aliot.
Même l’Union des droites prônée par le maire de Béziers a été critiquée : « Moi, je crois à l’Union des patriotes, des nationaux, des vrais républicains mais pas à une Union des droites qui n’a aucun sens. La droite nous a fait la guerre depuis toujours et elle continue de la faire y compris chez moi à Perpignan » a asséné le maire de Perpignan. Pour Jean-Paul Garaud, « Tout cela c’est de l’écume, l’important, c’est la sécurité, c’est le pouvoir d’achat ». Et Louis Aliot, de menacer : « La France est majoritairement en très grande souffrance… Et la double peine c’est la sécurité dans les rues. C’est dramatique et il n’y a aucune réaction de l’État… Les gens sont excédés. Cela se terminera mal si l’État ne le fait pas, ce sont les gens qui par autodéfense, s’y mettront. On n’en est plus loin ».
15 octobre. Le même soir, à Béziers, un collectif de plusieurs associations de plus de 100 personnes (Attac, Béziers Citoyen, la Cimade, Ensemble !, Génération•s, LDH, PCF, PS, UL CGT Béziers, l’Union syndicale Solidaires et Visa 34) s’est rassemblé devant la mairie de Béziers pour protester contre la venue d'Éric Zemmour à Béziers le lendemain. Les signataires ont notamment rappelé que « l’extrême-droite est une machine à exclure, à diviser et à casser les acquis sociaux. ». À noter que la FI et EELV ont dénoncé la venue d’Éric Zemmour sans appeler à ce rassemblement.