17 septembre. À la Médiathèque André Malraux (MAM), l’extrême droite précise sa vision culturelle. Le journal La Pieuvre du Midi explique : « Il y a eu des réductions d’heure d’ouverture des services ouverts au public, réductions du budget pour acquisitions des livres, revues, DVD et autres documents, réductions du nombre d’agents travaillant dans l’établissement et des ressources numériques.

En 2020, pour le premier trimestre, il y avait 24 animations après 18h30 (conférences, café philo, projection de films spectacles etc. Pour le dernier trimestre de 2021, rien n’est prévu. Au 1er trimestre 2020 4 séances de Ciné Opéra, une seul pour la fin 2021. Et puis, les goûters philo pour les enfants de 8 à 12 ans ont disparu. » En revanche, Frédéric Louarn, plus connu sous son nom de scène Hérodit’com, doit donner une conférence à la MAM le 9 octobre. Ce dernier raconte l’histoire d’une manière assez orientée. Sur son site, il aime surtout raconter des histoires autour des croisades. Il parle aussi « des hordes de révolutionnaires marchant sur le palais d’Hiver !», pendant la Révolution d’Octobre en Russie. Enfin, une bonne partie de ses références musicales sont celtes, nordiques ou vikings. Finalement, pour le journal La Pieuvre du midi, « la logique est implacable, moins de personnels et moins de services ouverts se traduisent par une chute de la fréquentation et du nombre d’usagers inscrits »

17 septembre. Cette fois-ci c’est l’inauguration officielle de l’école des Tamaris. Les acteurs institutionnels ayant participé à la reconstruction expresse de l’école se sont exprimés devant les élèves. L’école est belle soit mais l’organisation pose problème : les classes maintenant donnent sur la cour (les couloirs reliant les classes ayant disparu). Si l'éducation physique se fait dans cette cour, les classes doivent fermer leurs fenêtres, même par temps chaud. Cela dit, lors de l’inauguration, Robert Ménard a rappelé l’engagement pris à l’époque, « celui de faire redémarrer cette école le plus vite possible. ». On pourrait ajouter surtout quand ce n’est pas l’argent de la mairie. Puis il poursuit avec sa nouvelle vulgarité populiste : « C’est une victoire contre les abrutis, les petits connards, les petits salopards qui ont mis le feu ! C’est une revanche contre la bêtise. » Pour l’heure, cinq personnes sont mises en examen, trois mineurs et deux majeurs, ces derniers étant actuellement placés en détention provisoire (contrairement aux policiers mis en examen pour la mort de Mohamed Gabsi).

18 septembre. Nouvelles manifestations anti-passe sanitaire. Le mouvement semble marquer le pas. On notait 80 000 manifestants selon la police pour 199 rassemblements dans toute la France, dont 3 000 à Montpellier (toujours selon la police).

18 septembre. Des habitants du quartier populaire de la Devèze ont jeté des pierres sur le pare-brise d'une balayeuse de voirie, en menaçant les agents municipaux qui la conduisaient dans la foulée. Aussi, juste après leur droit de retrait, il semblerait qu’une opération de com s’est mise en place rapidement avec le maire, son épouse, le sous-préfet Pierre Casteldi (ancien chef de cabinet du ministre de l’Intérieur Hortefeux), le commissaire de police nationale et le chef de la police municipale qui se sont tous rendus sur les lieux dès le lendemain. Sans rien savoir de l’histoire, Robert Ménard avait déjà déclaré la veille sur France Bleu Hérault que ce méfait aurait été commis par « des petits cons [qui] n'ont pas envie qu'on les emmerde (sic) à 8h30 du matin, car ils se sont couchés tard et ont vendu de la drogue toute la nuit. »

24 septembre. Les anti-corrida du Comité de liaison biterrois pour l’abolition de la corrida (Colbac) ont de nouveau manifesté sur les allées Paul-Riquet pour dire « Stop à l’initiation à la tauromachie dans les centres de loisirs de Béziers ». En ajoutant : « Nous dénonçons les sorties au musée taurin, aux arènes et à la ganaderia de Robert Margé et les démonstrations par les élèves de l’école taurine de Béziers, mises en place par la municipalité, en collaboration avec la fédération des clubs taurins du Biterrois (FCTB), durant des mercredis de septembre et octobre. » Le Colbac a écrit à Sarah Et Haïry, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports, chargée de la jeunesse et de l’engagement, pour lui demander une intervention en ce sens auprès de la ville de Béziers, « et faire cesser les activités en lien avec la tauromachie et tout partenariat avec les clubs taurins, dans les centres de loisir ». L’Union taurine biterroise qui gère le musée taurin a vivement réagi en expliquant leur rôle qui est de faire découvrir un bout du patrimoine historique biterrois.

24 septembre. La taxe foncière 2021 est arrivée dans les boites aux lettres. Elle est marquée par la hausse de 15% de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères pour les contribuables de Béziers, Sauvian, Sérignan, Villeneuve-lès-Béziers et Valras. Cela représente une augmentation d’une cinquantaine d’euros pour un contribuable moyen par rapport à 2020. À cette hausse, les propriétaires d’une maison de 125m² avec jardin ont vu s’ajouter pour 25 € en moyenne la taxe Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). « Les promesses de Robert Ménard de ne pas augmenter les impôts s’arrêtent à la porte de l’Agglo », dénoncent les communistes Nicolas Cossange et Aimé Couquet, « Il poursuit de fait, la politique initiée sous Couderc et maintenue sous Lacas. Elle consiste à faire payer plus que nécessaire aux Biterrois le fonctionnement de la collecte des ordures ménagères et à reverser à la commune environ 3.5 millions d’euros par an. »

25 septembre. 63 700 toujours manifestants en France contre le passe sanitaire et pour certains contre la vaccination, selon le ministère de l’Intérieur mais quand même 197 rassemblements : 7 200 à Paris et 2 000 à Montpellier.

25 septembre. Rencontre et débat très intéressants à Alénya (66) dans le cadre de la fête de l’UD CGT 66 entre des syndicalistes CGT des Pyrénées Orientales (Perpignan), de l’Hérault (Béziers) et du Tarn et Garonne (Moissac) avec des Visa Locaux 66 et 34 autour de la gestion des villes brunes notamment d’Occitane. Le début d’un travail en commun.

27 septembre. Au cours du conseil municipal de Béziers, nous avons appris que Béziers va renforcer sa police municipale d’une brigade cynophile (des chiens dressés). Il y aura donc 5 chiens renifleurs dans la ville pour trouver notamment des drogues. Sauf que les contrôles de stupéfiants font partie des compétences de la police nationale, pas municipale. Autre point à l'ordre du jour : toujours très libéral, Robert Ménard a décidé l’ouverture des commerces de la ville sur douze dimanches durant l’année 2022. À noter, mais ce n’est pas nouveau, la majorité municipale ne discute jamais des propositions et délibérations du maire… Ils pourraient ne pas être là, cela ne changerait rien aux débats, seule l’opposition pose des questions et seul Ménard répond avec son mépris habituel. Par exemple, lorsque l’élu EELV Thierry Antoine a critiqué l’installation du parking silo place de Gaulle, le maire lui a répondu que son avis n’était pas partagé par la population et il s’est moqué des déplacements personnels de l’élu écologiste en vélo. Autre exemple : lors d’une délibération sur le prolongement du contrat avec la compagnie Gruss, Nicolas Cossange (élu PCF) a attiré l’attention sur les nuisances sonores entendues lors des nuits disco à l’extérieur du chapiteau dans le quartier du Faubourg jusqu’à 3h du matin. Il a demandé le report de cette décision alors même que la police municipale serait intervenue à trois reprises. Ménard a balayé la remarque en expliquant qu’il n’y avait eu aucune plainte et la résolution a été adoptée malgré la demande d’enquête de l’élu d’opposition

28 septembre. Extraits de l’article de Mediapart autour de la parution du livre de l’historien Richard Vassakos « La croisade de Robert Ménard ». L’auteur explique que le maire de Béziers « mène une bataille culturelle qui passe pour beaucoup par une réécriture de l’histoire, puisant dans les angoisses identitaires de notre époque. Il manipule de façon complexe et adroite le récit national pour accréditer l’idée d’un choc de civilisations en cours, provoqué par une immigration « colonisatrice ». qui ne pourrait conduire qu’à la guerre civile. Il précise que Robert Ménard mène cette bataille culturelle via la communication. « Il est le seul maire d’une ville de 75 000 habitants à passer à la télévision, à la radio, pratiquement chaque semaine. Entre janvier et juin 2021, il a eu 70 passages en télé ou radio. Il bénéficie aussi de tout l’écosystème de la « fachosphère », qui relaie amplement ses discours. Il intervient régulièrement sur son site Boulevard Voltaire – créé avec Emmanuelle Ménard – mais il a aussi un compte Twitter, un compte Facebook qui sont très suivis. En dehors de ces éléments propres à sa personnalité médiatique, il y a tous ceux attachés à sa fonction de maire. Ménard a doublé le budget de la communication de la ville qui s’élève à environ 800 000 euros par an. Le Journal de Béziers est devenu bimensuel, une fréquence peu commune pour des localités de cette envergure. Robert Ménard est directeur de la publication et rien ne se fait sans son aval. Il l’a transformé, sur la forme, en news magazine avec des articles qui se veulent plus ou moins humoristiques mais qui sont souvent très orientés. L’éphéméride est un bon vecteur pour faire passer discrètement ses idées, comme lorsqu’en pleine crise des migrants, il publie : « 25 mai 1720 : arrivée d’un bateau en provenance de Syrie amenant la peste. » On est toujours dans l’allusion, le sous-entendu. L’éphéméride rapporte aussi régulièrement des faits divers qui se sont produits dans l’Algérie coloniale pour montrer la brutalité du monde arabo-musulman, avec une forme d’essentialisation ».

En dehors de cette communication, l’historien parle de la dénomination des rues en commençant par celle du 19 mars 1962 (date des accords d’Évian mettant fin à la guerre d’Algérie) remplacée par le commandant Hélie Denoix de Saint-Marc, ancien putschiste d’Alger qui voulait renverser la République en 1961. « Il y a aussi la promenade Beltrame (gendarme tué par un islamiste), une rue du Père Hamel, un rond-point du 13 novembre, avec un point commun à chaque fois, les attentats islamistes et l’insistance en filigrane sur une thématique qui lui est chère : le choc des civilisations ». Richard Vassakos poursuit : « Ménard adore faire des discours et il utilise l’Histoire de façon habile pour faire avancer ses idées en récupérant des personnages historiques, des résistants, pour faire bien souvent son propre portrait en creux. Loin de la tradition républicaine de la résistance de la ville, lui serait le résistant face à la submersion migratoire, à l’islamisation. D’ailleurs « il faut rappeler qu’en 2015, Robert Ménard avait souhaité que Renaud Camus, qui a popularisé le mythe du grand remplacement, écrive l’histoire de Béziers. Cela ne s’est finalement pas fait, mais c’était un choix éloquent. La mécanique de la rhétorique de Ménard est la même que celle de Zemmour. Le choc des civilisations, le grand remplacement – qui n’est pas nécessairement formulé sous ce nom- là mais qui est constamment suggéré – reviennent cycliquement. Cette vision identitaire crée un « eux » et un « nous ». Elle désigne l’ennemi et l’identité des bons Français. Chez Ménard, cette thématique est aussi matinée de prosélytisme religieux en présentant la religion catholique comme assiégée. »
À propos de l’installation de la crèche dans la mairie, l’auteur explique que « c’est une rupture avec l’histoire de la ville de Béziers, très tôt déchristianisée et qui a été une citadelle radicale socialiste jusque dans les années 1970 ». Mais aussi : « Désormais il y a une messe à l’occasion du 8 mai. Il a relancé la fête de Jeanne d’Arc avec un dépôt de gerbe devant la statue qui se trouve devant la cathédrale Saint-Nazaire. La féria de Béziers débute aussi désormais par une messe dans les arènes ». Richard Vassakos insiste ensuite sur « la récupération des figures du camp adverse pour élargir son audience, mais aussi mettre en défaut ses adversaires. Ménard l’a fait avec la figure de Jean Jaurès mais son socialisme est effacé, son pacifisme aussi. Même chose avec la réappropriation de Jean Moulin, originaire de Béziers, ce qui lui permet aussi de réécrire sa version de la Résistance. Jean Moulin est célébré par Ménard comme une figure patriotique, voire patriotarde, en oubliant totalement qu’avant la Seconde Guerre mondiale, il appartient à l’aile gauche du parti radical, c’est un antifasciste qui se charge notamment de faire passer des avions en Espagne. Dans le récit de Ménard, tout cela est occulté, tout comme l’engagement profondément républicain de Moulin dans la Résistance, qui est un engagement hérité de son père, fervent républicain, élu de la ville et conseiller général de Béziers. À travers cette réécriture de l’Histoire, il y a aussi l’idée de faire de la Résistance uniquement une résistance à l’étranger plutôt qu’à l’idéologie nazie. Il use et abuse d’ailleurs de la figure de Daniel Cordier, le secrétaire de Jean Moulin, qui en 1939 était proche de l’Action française mais évolua très vite aux côtés de Moulin. Il s’en sert pour dire qu’une bonne partie de la droite monarchiste et nationaliste était à Londres. Cette lecture de la Résistance minimise le rôle de la gauche et dépolitise la Résistance.

C’est aussi une façon de réhabiliter l’extrême droite maurrassienne dans laquelle Ménard puise l’essentiel de son fonds idéologique. (D’ailleurs le journal du biterrois du 15 septembre insiste sur les auteurs les plus collaborationnistes ou antisémites du secrétaire de Jean Moulin en ces termes : « la plus belle collection de cette époque : Charles Maurras, l’idéologue de l’Action Française, mais aussi Léon Daudet, Bainville, Céline ou Drieu la Rochelle » NDA). Finalement, l’historien conclut : « En observant toutes ses références, on peut dire qu’il y a un fonds maurrassien auquel il agrège Huntington pour le choc des civilisations et Renaud Camus pour le grand remplacement. Il fait un syncrétisme avec tout ça qui correspond au fond à son projet d’union de toutes les droites, qui n’est autre qu’une resucée du « compromis nationaliste ».

29 septembre. Bertrand Gelly maire de Corneilhan, pro-Ménard au sein de l’Agglomération, se place dans la foulée du maire de Béziers. En effet, il a fait voter la baisse des subventions aux associations de 40%… et celle de la révision général de PLU (plan local d’urbanisme) alors que l’opposition n’a même pas reçu les documents concernant ce dossier.