Qui aurait pu croire que le Costa Rica, pays luxuriant d’Amérique centrale, serait un jour amené à rationner l’électricité par manque de précipitations ?
Le Costa Rica, c’était la Suisse de l’Amérique centrale, un pays luxuriant où la jungle tropicale prédominait.
C’était, car le manque de précipitations qui affecte l’approvisionnement des barrages hydroélectriques va obliger à rationner l’électricité à partir de cette semaine.
Le pays connait une sécheresse inconnue depuis 50 ans, déclare Benny Fallas, expert en hydro climatologie à l’Institut costaricien de l’électricité (ICE). Cet organisme est le principal fournisseur d’énergie du pays. Les raisons de la sécheresse sont liées aux effets climatiques du phénomène baptisé « El Nino ».
L’épisode actuel subi par le Costa Rica est un des plus compliqués de son histoire.
Les coupures d’électricité ont commencé en alternance lundi dernier dans tout le Costa Rica, avec une coupure maximum de 3 heures par client. La mesure de rationnement a été prise pour une durée indéterminée et dépendra des précipitations à venir.
La saison des pluies s’étend normalement de mai à novembre.
Pour les mêmes raisons de déficit hydrique, l’Équateur a rationné son électricité pendant plus de deux semaines, avec des coupures pouvant aller jusqu’à 13 heures par jour. Le retour des précipitations a permis de lever la mesure en début de semaine dernière.
Le phénomène climatique « El Nino » et le dérèglement climatique causé par les activités humaines ont provoqué un nombre record de désastres environnementaux en Amérique latine en 2023, indique l’Organisation météorologique mondiale (OMM) une agence de l’ONU.
Au Costa Rica 99 % de la production électrique provient pourtant des sources renouvelables. Ce qui démontre la primeur de la consommation sur le type de production.
Le précédent rationnement d’électricité au Costa Rica remonte à 2007. Il était déjà la somme du phénomène météorologique « El Nino » et du réchauffement de la surface des océans dans le Pacifique tropical.
En 2007, « El Nino » se produisait en moyenne tous les 2 à 7 ans et durait entre 9 et 12 mois.
Aujourd’hui, les experts se demandent si ces cycles ne sont pas en train de s’amplifier dans le temps et dans la durée.
Ce qui poserait d’autres problèmes que des coupures d’électricité.
Cette série d’articles vous propose un tour du monde des problématiques de l’eau. Nous étions en Tunisie la semaine dernière, nous serons en Allemagne la semaine prochaine.