Après l’impérialisme français, l’impérialisme américain va connaître une défaite retentissante au Viêtnam. L’onde de choc de cette défaite va être mondiale.

Épisode (5) : la défaite de l’impérialisme américain au Viêtnam

Sous la pression américaine, la France nomme Ngô Dinh Diêm comme chef du gouvernement du Sud-Viêtnam en juillet 1954.

Il ignore les accords de paix de Genève qui imposaient des élections libres pour juillet 1956 dans l’ensemble de la péninsule vietnamienne.

Après des élections truquées, Ngô Dinh Diêm devient président du Sud-Viêtnam le 24 octobre 1955. Le nouveau régime est autoritaire, nationaliste et anticommuniste.

Eisenhower, le président des USA, admet que si les élections avaient eu lieu, 80 % de la population du nord et du sud aurait voté pour Hô Chi Minh.

Cette même année, les USA mettent en place une mission militaire qui équipe et entraîne l’armée du Sud-Viêtnam.

Dès la fin de l’année 1955, face à un pouvoir de plus en plus despotique, des soldats Viêt-Cong reprennent les combats dans le sud.

Le gouvernement du Sud-Viêtnam n’a pas d’assise populaire. C’est une continuation du colonialisme français avec une bourgeoisie vietnamienne aux commandes. Le mécontentement des populations rurales s’exprime par un ralliement croissant à ce qui va devenir le FLN.

Début 1958, des formations de maquisards s’emparent d’armes, elles équipent les premières unités de la future armée Viêt-Cong.

En 1959, les USA mettent en place 15 nouvelles misions militaires, construisent 46 bases aériennes et 11 bases navales.

Alors que l’opposition au gouvernement grandit, une première tentative de coup d’État échoue en décembre 1959.

En 1960, le nombre de bases américaines passe à 57, plus de 2 000 opérations de « ratissage » sont menées avec des officiers américains.

Le 20 décembre 1960, le Front de Libération du Sud-Viêtnam est créé.

Le 20 janvier 1961, Kennedy, porte à 15 000 l’effectif des conseillers militaires américains.

L’armée du Sud-Viêtnam passe de 170 000 à 270 000 combattants.

Côté américain deux escadrilles de B26 et deux compagnies d’hélicoptères sont envoyées au Viêtnam.

Kennedy autorise l’utilisation de défoliant, de napalm. Il autorise également le transfert autoritaire de populations civiles dans des « hameaux stratégiques » pour couper le lien entre le FLN et la population.

Malgré cette escalade militaire et répressive, le soutien au FLN ne faiblit pas.

En janvier 1963, un engagement militaire mineur entraîne les premières pertes humaines américaines.

Le 1er novembre 1963, Ngô Dinh Diêm est chassé du pouvoir par un autre général.

Le 30 janvier 1964, un nouveau coup d’État a lieu au Sud-Viêtnam. Durant le reste de l’année, 5 autres coups d’État ou tentatives se déroulent, sept gouvernements s’y succèdent.

En mai 1964, les raids aériens américains bombardent la piste Hô Chi Minh.

Le 31 octobre 1964, 4 Américains sont tués près de Saïgon.

Le 24 décembre 1964, une bombe explose à l’hôtel Briwk de Saïgon. Elle cause 2 morts et plus d’une centaine de blessés.

Le 7 février 1965, 8 Américains sont tués. Le 10 février, 21 Américains sont tués.

Le 13 février 1965, le président des USA Lyndon B. Johnson autorise les « tapis de bombes aériens » sur le Nord-Viêtnam.

Le 7 mars, il autorise le déploiement sur le terrain de 3500 marines. De vastes régions du Sud-Viêtnam sont déclarées « Free Fire Zone » ce qui veut dire que tous ceux qui s’y trouvent sont considérés comme des ennemis.

En juin 1965, un nouveau général est nommé à la tête du Sud-Viêtnam. En juillet, Johnson annonce que les forces américaines sont portées à 125 000 hommes. En décembre elles s’élèvent à 185 000 hommes.

En mai 1966, elles atteignent 390 000 hommes. En 1967, 600 000 hommes.

En 1968, les pertes des soldats américains sont supérieures à 100 morts par semaine.

Les forces armées du Nord supposées être sur le point de s’effondrer lancent l’offensive du Têt le 30 janvier 1968. Les faubourgs de Saïgon et la citadelle de Hué sont occupés pendant plus d’un mois.

Aux USA, on prend conscience que la victoire contre un peuple qui lutte pour son indépendance est impossible.

De plus en plus d’Américains s’opposent à la guerre. Dans le monde entier, les mobilisations contre la guerre du Viêtnam prennent de l’ampleur.

Richard Nixon est élu président en janvier 1969, il lance sa doctrine de « vietnamisation » du conflit, qui est censé acter un désengagement des USA.

À partir de 1970, les juges américains hésitent à condamner les activistes pacifistes. En 1971, ils acquittent des manifestants pour des actes qui deux ans plus tôt auraient signifié leur emprisonnement. De nombreuses personnalités, du sport, du spectacle, de la culture, s’engagent contre la guerre au Viêtnam. Elles fragilisent encore plus l’interventionnisme de leur pays.

Sur le terrain, le Nord-Viêtnam lance une offensive entre mars et octobre 1972. En riposte, l’US Air Force bombarde tout le nord. Ces raids aériens se soldent par la perte de 81 bombardiers. En mars 1975 l’armée Viêt-Cong coupe le sud en deux.

Début avril 1975, la région de Saïgon est encerclée. Le 30 avril l’armée du Sud annonce sa reddition.

Le même jour les télévisions du monde entier montrent le spectacle hallucinant de l’exfiltration par hélicoptère de l’ambassade américaine.

Aux yeux du monde entier, l’impérialisme américain est vaincu.

Pour perdre cette guerre après 20 ans d’intervention, les USA ont largué 7 millions de tonnes de bombes, soit plus du triple des bombes larguées sur l’Europe pendant la Seconde Guerre mondiale.

Plus de 5 millions de Vietnamiens sont morts des suites d’une guerre inutile et perdue d’avance.

Cette guerre a empêché pendant plus de 20 ans tout règlement démocratique, pesé sur les catastrophes humanitaires qui ont suivi.

Nous avions raison de défendre la paix en Indochine.

Nous avons raison de défendre la paix au Moyen-Orient et en Ukraine contre les nouveaux impérialismes de la Russie et d’Israël.