Entendre Macron parler de sobriété énergétique, c'est comme l'écouter parler de justice sociale … arnaque et manipulation, posture et mensonge !

Il n'a jamais aimé le mot sobriété ! Il n'a cessé de railler, lui et les siens, celles et ceux qui l'employaient à bon escient depuis bien longtemps : les décroissants et leur sobriété heureuse, Négawatt et ses scénarios énergétiques qui associaient sobriété avec efficacité et énergies renouvelables.

Se serait-il converti ? Macron écologiste et décroissant ?

Il s'était déjà exprimé sur le sujet lors de son discours sur la relance du nucléaire à Belfort. Le nucléaire, un engagement de sobriété ? S’il a reconnu la nécessité de gagner en sobriété énergétique, elle ne doit pour lui entraîner aucune réduction qui pourrait être assimilée à une privation.

En quoi supprimer des panneaux lumineux de publicité, supprimer des emballages, arrêter avec l’obsolescence programmée des objets, représenteraient une privation ? Isoler les bâtiments et changer les chauffages pour des moins polluants bien plus rapidement que les financements actuels le prévoient, c’est une amélioration de la qualité de vie, une moindre consommation énergétique et moins d’émissions de gaz à effet de serre.

Par ailleurs, qui peut croire les promesses de Macron concernant les énergies renouvelables ? Son quinquennat est une honte pour la France puisque nous sommes le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir atteint l’objectif de renouvelables. Lui et son gouvernement ont en plus été condamnés par la justice pour inaction climatique.

Enfin, en dehors du débat pour ou contre la relance du nucléaire, l’échéance pour diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre se situe à 2030 donc bien avant le démarrage de toute nouvelle production d’électricité d’origine nucléaire. Mais les milliards qui vont être dépensés pour construire ces nouveaux EPR, et ce alors qu’EDF, désormais aux seules mains de l'état, est déjà lourdement endettée de 41 milliards d’euros, ne le seront pas pour d’autres politiques énergétiques.

Et ne parlons pas de la fausse solution énergivore que représente la voiture électrique ! Encore une belle idée consumériste de sobriété énergétique.

On risque donc d’avoir le risque nucléaire, les déchets, la dépendance aux importations d’uranium, le gouffre financier et un manque d’énergie. Pour ce qui est de reprendre le contrôle de notre destin énergétique cela semble mal parti.

Pour revenir à la sobriété « macronienne », notons qu'il n'y a pas de sobriété pour les dividendes des actionnaires, pas de sobriété pour le nombre de ses ministres ni pour les cadeaux aux entreprises, pas de sobriété pour les fraudeurs fiscaux, ni les effectifs répressifs ou les achats et ventes d'armes.

Par contre, puisque sobriété veut dire moins, il se démène pour promouvoir la sobriété des retraites, des indemnités de chômage, la sobriété de nos droits et de nos libertés, la sobriété de l'égalité, de la fraternité et de la solidarité.

Il ne faut pas se tromper de combat, le libéralisme c'est l’opulence pour certains, la disette pour les autres. Nous restons persuadé à EVAB que s'annonce une période où celles et ceux qui ont peu n'est rien, et ceux qui n'ont rien se retrouvent avec moins que rien !

Et si on reparlait du partage des richesses ? Le capitalisme financier, addict au profit, a bien besoin d'une cure de désintoxication pour devenir plus sobre. La nécessaire sobriété collective s'épanouira naturellement dans l'égalité et la justice, dans la solidarité et le respect de chacun et de tous. Et cette sobriété-là, choisie et heureuse, dépassera largement la seule problématique énergétique pour donner du sens à chacune de nos vies, un sens que nous souhaitons ni « unique » ni surtout  « interdit » !