Un proverbe que nous aimerions voir s’accomplir, mais ce n’est pas gagné ! La situation internationale donne le frisson et les débats nationaux sentent le moisi. On est bien loin de la tendresse !
Comment ne pas revenir sur ce qui se passe en Ukraine ou en Palestine, sans oublier tous ces conflits ignorés, larvés qui ne demandent qu’à émerger et faire la une des médias. Ces mêmes médias qui ne savent plus quoi traiter en priorité tant l’actualité regorge de sujets hard, gore et sanglants. Et quoi de plus jouissif pour un journalisme de l’éphémère et du « direct » que d’avoir à choisir dans l’actualité entre les diverses catastrophes qui s’annoncent : faits divers sanglants, inondations ou tremblements de terre, typhons, tornades ou guerres, surtout guerres. Les morts, les massacres, les armes, les stratégies, l’importance historique annoncée de chaque instant permettent des « unes » accrocheuses, des mines attristées sur l’écran et d’afficher une indignation artificielle qui fait recette.
Les chaînes d’information continue s’en abreuvent et en vivent ! Sauf qu’il ne peut y avoir d’informations sans réflexions, sans analyses, sans débats.
Les experts auto proclamés, les spécialistes en tous genres et les journalistes n’analysent pas, ne débattent pas, mais débitent au contraire un même discours consensuel, toujours dans le même sens, le « sens unique » de la politique officielle. La manipulation et l’instrumentalisation de l’information n’ont jamais autant inondé nos écrans. Un déferlement dévastateur où un seul discours, une seule opinion, toujours la même est débitée à longueur de journée.
Cette situation internationale donne donc l’occasion à toute la fachosphère déclarée ou en devenir (suivez mon regard vers la droite) d’alimenter cette sempiternelle menace de la « guerre de civilisation ». « Nous sommes attaqués ! Nous sommes en guerre », car tout ce qui se passe c’est forcément la faute aux autres, surtout au monde musulman, que l’on confond, c’est pratique, avec l’islamisme intégriste et ses funestes projets politiques. Il faudrait donc se défendre !
Ce serait pourtant l’occasion, au contraire, de se poser la bonne question. Pourquoi de plus en plus d’États remettent en cause l’Occident, son histoire dite civilisatrice, les valeurs qu’il prétend défendre et le néo-colonialisme toujours renouvelé qu’il met en place partout dans le monde avec la dictature du dollar et l’omniprésence militaire?
Ce serait l’occasion aussi de se demander au nom de quoi meurent tous ces gens, tous ces enfants. Pourquoi tant de vies brisées, prématurément stoppées.
On parle de trêve, de cessez-le-feu, humanitaire ou pas, mais jamais de paix, de vraie paix, celle qui démontrerait que notre humanité, a enfin appris ce que signifient le respect, l’égalité, la tolérance, la solidarité, la culture et les droits de l’homme. On en rêve !
N’oublions pas notre point de départ : « Et la tendresse ? Bordel ! » (1) C'est pour quand ?
(1) Film français de Patrick Schulmann (1979)