Le 1er janvier 1881, voilà exactement 143 ans, Louis-Auguste Blanqui s'éteint  à Paris. Il est né dans les Alpes-Maritimes le 8 février 1805. Son père  Jean Dominique Blanqui, député de la Convention, vota la mort de Louis XVI.

Il monte à Paris à l’âge de treize ans pour étudié à l’école où enseignait son frère aîné.

Après des études de droit et de médecine, il se lance très tôt dans la politique défendant un républicanisme révolutionnaire opposé au pouvoir monarchique. A dix-sept ans, il milite contre le procès des quatre sergents de la Rochelle, condamnés à mort pour avoir adhéré à la société secrète révolutionnaire de la Charbonnerie. Blanqui est lui-même « carbonaro » depuis 1824. En 1827, il est blessé par trois fois lors des manifestations d’étudiants.

Louis-Auguste Blanqui prend part aux différentes conspirations anti-monarchistes.  Il est membre de l’association républicaine connue sous le nom de « Conspiration La Fayette », qui joue un grand rôle dans la préparation de la Révolution de 1830. A la tête de plusieurs sociétés secrètes (comme la "Société des Familles") ou associations. Il est arrêté et emprisonné à plusieurs reprises.

En janvier 1831, alors qu’il est étudiant en droit, au nom du « Comité des Écoles », il rédige une proclamation menaçante et à la suite de manifestations, il est emprisonné pendant trois semaines. Il est de nouveau arrêté et inculpé de complot contre la sûreté de l’État. Après un nouveau séjour en prison, il reprend ses activités révolutionnaires à la « Société des familles », que continue en 1837 la « Société des saisons ». Il est même condamné à mort après l'insurrection du 12 mai 1839 à Paris. Sa peine ayant été commuée en prison à perpétuité, il reste enfermé jusqu'en 1847.

Après avoir participé à la Révolution de 1848, Louis-Auguste Blanqui est à nouveau incarcéré jusqu'en 1859. Toujours révolutionnaire, il entame alors une lutte contre le Second Empire. Arrêté puis évadé, il continue sa propagande depuis son exil, jusqu'à l'amnistie générale de 1869. Un parti blanquiste s'organise autour de lui et lui permet de poursuivre son action jusqu'à la chute de Napoléon III.

Arrêté et emprisonné juste avant les évènements de la Commune de Paris, une majorité de communards se reconnaissaient en Blanqui et le considérait comme leur chef de file.

Blanqui incarne cette phase de transition où le prolétariat français s’affranchissait progressivement des tribuns et des théoriciens représentant la petite-bourgeoisie révolutionnaire républicaine. Les ouvriers français étaient encore étroitement liés aux milieux des petits producteurs indépendants d’où ils étaient issus pour la plupart et qui, malgré l’essor de l’industrie, constituaient encore la majorité de la population laborieuse. Les théories marxistes, incarnant les intérêts de classe purement prolétariens, étaient alors marginales en France. Dans ce cadre et dans ces limites, Blanqui était hautement apprécié par Marx considéré par lui « comme la tête et le cœur du parti prolétaire en France »; Marx pensait que Blanqui était le dirigeant qui a fait défaut à la Commune.

Blanqui est un vrai socialiste, favorable à la collectivisation des moyens de production, comme l’indique son texte Qui fait la soupe doit la boire (Sa principale publication, Critique sociale, est posthume), mais il se soucie davantage de la révolution que du devenir de la société après elle. Il ne décrit pas la société socialiste à venir et diffère en cela des socialistes utopiques comme Proudhon ou Fourrier. S’il reconnait dans les ouvriers parisiens la principale force capable d’établir la République égalitaire, Blanqui diffère des marxistes en ne se repose pas sur un parti de classe mais sur une organisation clandestine révolutionnaire, déclenchant l’insurrection lorsque les conditions sont réunies (préparatifs militaires de la société secrète et dispositions subjectives du peuple à l’insurrection). Blanqui n’est donc pas non plus un anarchiste: son organisation de révolutionnaires déclenche et dirige la révolution, établit le nouveau régime qui remet ensuite seulement le pouvoir au peuple.

Ramené à Paris après l’écrasement de la Commune, Blanqui est jugé le 15 février 1872, et condamné avec d’autres Communards, à la déportation, peine commuée en détention perpétuelle, eu égard à son état de santé. Il est interné à Clairvaux. En 1877, il est transféré au château d’If. Le 20 avril 1879, il est élu député de Bordeaux, mais son élection est invalidée. Bénéficiant d’une amnistie générale, Blanqui est libéré. Il parcourt alors la France et fonde en 1880 un journal, Ni Dieu ni maître, qu’il dirige jusqu’à sa mort. Après avoir prononcé un discours au cours d’un meeting révolutionnaire, il meurt d’une crise d’apoplexie le 1er janvier 1881. Ses obsèques au cimetière du Père-Lachaise sont suivies par 100.000 personnes.

Ce même 1er janvier mais 1622  devient le jour de l'an dans tous les pays catholiques, sur décision du Pape...

...mais c'est une autre histoire !

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