"Du pain et des jeux" (Panem et circenses) est une expression qui décrit comment le peuple peut être gelé (jeux laids ?) et endormi par le divertissement.
Juvénal, poète satirique romain disait "du pain et des jeux et le peuple sera content. Il suivra aveuglément les lois des seigneurs dieux."
Le peuple se nourrissait de pain et se divertissait. Il y avait alors une paix sociale mettant le peuple hors de la politique, évitant alors les manifestations et les soulèvements de mécontentement.
C'était bien l'objectif et ça le reste : détourner le regard des vrais problèmes en déviant l'attention vers le futile et le ludique.
Aujourd’hui, dans notre société, ce ne sont plus des lions qu’on oppose aux Romains devant des foules dans des grands amphithéâtres. Non, on offre au peuple des divertissements sportifs, des divertissements télévisés et des festivals.
Nous sommes alors loin de la politique et de la misère. Nous sommes concentrés sur la chanteuse Taylor Swift, sur le chanteur Jul, sur la demi-finale du PSG ou sur la flamme olympique qui traverse la France.
Le problème c’est que tout est fait pour que le peuple, comme on l’appelle, se rende au stade, ou se plante devant son écran de télévision à regarder des évènements sportifs.
Depuis plusieurs mois (années ?), on nous bassine avec les jeux olympiques qui se tiendront, (soyez fiers !) à Paris et partout en France,
Ce mercredi 8 mai, des milliers d’euros ont été dépensés pour « célébrer » l’arrivée de la flamme, à grands renforts de dispositifs policiers. Cette incontournable et satanée flamme va parcourir je ne sais combien de kilomètres portée par des milliers de bras pendant des mois jusqu'en juillet. J'espère que cela ne va pas faire quotidiennement la une de nos journaux ! Basta ! On veut nous faire vibrer pour cette flamme dans les médias mais c'est pour d'autres flammes qu'il faudrait se mobiliser soit celle de l'amour comme Gérard de Nerval
Une amoureuse flamme
Consume mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !
soit la flamme de la paix comme ce monument aux Pays-Bas entouré d'un anneau de 196 cailloux et rochers provenant de 196 pays qui se veut un signe d'espoir et un instrument qui incite les gens à œuvrer pour un monde meilleur.
Dans ces deux exemples, on est bien loin de la frénésie olympique qui inonde notre quotidien.
Pendant ce temps, on ne parlera plus de l’essentiel, de l’emploi, de la vie chère, des fins de mois difficiles. Non, l'attention des médias sera focalisée sur la préparation des jeux, puis les jeux eux-mêmes. On oubliera de parler évidemment du coût financier, social ou de la misère que l'on cache. Heureusement que les élections européennes se déroulent cette année. Cela a permis d'évoquer des problématiques plus réelles de la vie des gens.
Les gens veulent plus que "du pain et des jeux", ils veulent une vie digne, être respectés, la fin des inégalités, de la misère et de la paupérisation de plus en plus indécente d'une partie de la population.
"L'important, c'est de participer" disait Pierre de Coubertin. Participer au partage de la richesse et à sa juste répartition serait effectivement très important !
Au "Plus haut, plus vite, plus fort" olympique, je préfère Lentius, Profundius, Suavius *
*« Plus lentement, plus profondément, avec plus de saveurs », Alexander Langer, précurseur de la décroissance italien (1946-1995)