Sans leurs déguisements, les milliardaires libertariens font moins rêver. Le « Canard enchaîné » et « l’Humanité » viennent de révéler ces derniers jours que l’homme aux 179 milliards d’euros, Bernard Arnault, demandait le classement « secret défense » de son dossier fiscal et qu’il exploitait son cuisinier.
Officiellement employé par « Dior » un cuisinier aurait travaillé – sans bulletin de salaire ni contrat de travail – pour la famille Arnault pendant 10 ans au rythme de plus de cent heures hebdomadaires.
Ça ne l’a pas empêché d’être licencié début 2024, pour avoir « commandé de la nourriture à son profit ».
En juin 2014, le cuisinier réalise un essai au domicile de Bernard Arnault pour être embauché en tant que cuisinier « à temps plein » chez « Dior ».
Dans les faits, il prépare de 6 h30 à 10 h30 les petits déjeuners et les déjeuners de la direction de Dior, il file ensuite chez la famille Arnault jusqu’à 13 h30 pour assurer le déjeuner. Il revient ensuite chez Dior puis à 16 h30, et jusqu’à 21 h30, il retourne chez les Arnault pour le dîner.
Accompagnée de messages privés et d’archives photo, la plainte du cuisinier au conseil de prud’hommes de Paris rend compte d’un esclavagisme des temps modernes.
Dans la famille Arnault untel adore le caviar, tel autre en a horreur, tandis qu’un troisième raffole du homard ou qu’un quatrième ne supporte pas la viande rouge.
L’un des fils du milliardaire, Alexandre, aurait même devancé une colère paternelle en disant : « Mon père risque d’être jaloux si j’ai du homard et pas lui. »
Chez les Arnault, le cuisinier licencié servait aussi Emmanuel et Brigitte Macron ou Bruno le Maire, Roger Federer, Isabelle Adjani.
Aux prud’hommes, le cuisinier licencié réclame que son « travail dissimulé » soit reconnu et que la famille Arnault lui rembourse l’intégralité de ses heures de travail non rémunérées et les jours de congés abandonnés (il n’avait droit qu’à un WE par mois et quelques semaines l’été lorsque les Arnault partaient en vacances).
Par ailleurs selon les informations de « Mediapart » du 11 décembre 2024, Bernard Arnault a demandé au ministère de l’Économie et des Finances que son dossier fiscal personnel soit classifié « secret-défense », à cause de l’élection du député LFI Éric Coquerel, à la tête de la commission des finances de l’Assemblée nationale.
Cette demande inédite avait pour but d’empêcher l’élu de gauche de pouvoir exercer son droit de consultation.
Reclassifié en « secret-défense » - classification censée n’être attribuée qu’aux dossiers qui relèvent de la sécurité nationale -, le dossier personnel du milliardaire n’aurait été accessible qu’à une poignée de fonctionnaires habilités.
La tentative aurait échoué bien que la requête ait été étudiée par le cabinet du ministre d’alors, Bruno Le Maire. Elle aurait été déboutée par la direction générale des finances publiques (DGFIP).
En novembre, Bernard Arnault était convoqué au tribunal pour l’espionnage de François Ruffin par un ancien dirigeant du renseignement intérieur Bernard Squarcini.
Deux mois plus tôt, le 18 septembre dernier, la plus grande fortune de France était au centre d’un scandale lorsque le média spécialisé « La Lettre » dévoilait un mail interne aux membres du comité exécutif du groupe LVMH leur intimant de ne plus répondre aux demandes de 7 médias.
Cette série de frasques libertariennes montre si besoin était l’ineptie de confier notre avenir à ces faussaires de la liberté.
Leur liberté c’est la liberté d’exploiter.