Ayant découvert par hasard un polar écrit par une autrice israélienne, Batya Gour, je suis tombé sur ce dialogue étonnant.
Un flic interroge un avocat, mêlé au meurtre d’une jeune femme juive yéménite, descendante d’une famille à qui on a volé un enfant pour l’offrir à une riche famille ashkénaze qui ne peut pas en avoir.
Un scandale qui s’est produit au tout début de l’existence d’Israël.
Pour expliquer cette honte l’avocat dit d’abord : « Pour que vous viviez, quelqu’un d’autre doit toujours payer ».
Face à l’incompréhension du commissaire, l’avocat trouve cet exemple évoquant Herzl fondateur du sionisme.
« - Avez-vous lu Terre ancienne Terre nouvelle ?
- Le roman de Herzl ?
- Oui Herzl, pourquoi pensez-vous qu’il ne mentionne pas les Arabes ?
Il rêve d’un État juif qu’il décrit … la Palestine… et il parle de ce pays comme s’il n’y avait pas d’Arabes. Pourquoi ?
-Parce que, s’il les avait pris en compte, il aurait dû les prendre vraiment en compte, vous pigez ?
Et dans ce cas, eh bien, il n’y aurait pas eu d’État juif. »
La messe est dite.
Batya Gour - Meurtre sur la route de Bethléem (publié en Israël en 2001)