Les quelques jours qui arrivent sont déterminants pour notre avenir. Pourtant on entend vraiment n'importe quoi concernant cette échéance électorale provoquée par Macron avec un seul slogan : moi ou le chaos !

L'essentiel à retenir,  c'est que notre démocratie est en danger mortel. Avec cette drôle d'impression d'arriver au bout d'un cycle, l'épilogue d'une catastrophe annoncée suite à la politique collective de l'autruche qui a perduré depuis plusieurs dizaines d'années.

Pourtant, le péril néo-fasciste est réel !

Partout en Europe et dans le monde, des partis néo-fascistes s'emparent du pouvoir. Partout dans la société leurs idées xénophobes et autoritaires se répandent. et il n'est pas question de banaliser ce qui nous arrive. Pas question de normaliser un parti fondé par des Waffen SS et des partisans de l'Algérie française.

Le RN est un parti néo-fasciste. Il fantasme la pureté d'une nation refermée sur elle-même. Une nation "blanche et catholique" qui exclut et discrimine. Il promeut une guerre de civilisation. Il exalte la virilité, la masculinité toxique et la force brute. Il perpétue le racisme colonial le plus rance. Il stigmatise des boucs émissaires et désigne des ennemis intérieurs : hier c'était les les "judéo-bolcheviques", aujourd'hui les "islamo-gauchistes" ou les "écoterroristes".  

Le Rassemblement National s'inscrit dans la continuité historique des fascismes du XXe siècle. À la différence de l'Italie et de l'Allemagne des années 30, le néo-fascisme d'aujourd'hui n'est pas un mouvement de masse avec des milices armées qui tiennent la rue. Du moins pas encore. Régimes, rappelons-le,  qui sont arrivées au pouvoir suite au processus démocratique. En revanche, le RN s'est incrusté au plus profond de l'appareil répressif d’État. Il gangrène en profondeur les rangs de la police et de l'armée.

En moins de 20 ans, il a imposé ses idées dans le paysage culturel et médiatique, de la télé de Bolloré aux armées de trolls sur les réseaux sociaux. Il s'est installé peu à peu comme la première force électorale du pays. Aujourd'hui, il est aux portes du pouvoir.

Et cette prise de pouvoir possible des néo-fascistes est le prolongement logique des politiques néo-libérales et autoritaires des gouvernements précédents.

Depuis des années, droite et gauche de gouvernement comme on dit, lui préparent le terrain. Sarkozy s'est vanté de vouloir "passer les banlieues au karcher" et "débarrasser la racaille". Il a créé un ministère de l'identité nationale et multiplié les lois sécuritaires. Hollande a proclamé l’État d'urgence. Il a arrosé la jeunesse de grenades pour passer en force sa loi travail. Il a voulu introduire la "déchéance de nationalité" dans la constitution.

Macron, lui, a supprimé le droit du sol à Mayotte. Il a interdit le port de l'abaya à l'école. Il a fait voter une loi séparatisme et une loi sur l'immigration qui reprennent les propositions du RN. Il a dissout plus d'associations que n'importe quel autre gouvernement. Il soutient aveuglément l'extrême-droite israélienne et le génocide qu'elle perpétue en terre de Palestine. En banlieue, à Sainte-Soline ou en Kanaky, il déploie une police radicalisée qui exerce une violence sans borne. Une police autorisée à mutiler en masse. Une police à laquelle il a délivré un permis de tuer.

En décrétant la dissolution de l'Assemblée Nationale, Macron offre un boulevard à l'extrême-droite pourrait bien revenir au pouvoir pour la première fois depuis le régime de Vichy.

Difficile d'imaginer la salve de mesures qui seraient adoptées en premier lieu contre les exilé·es et les personnes issues de l'immigration, les musulmans et les quartiers populaires, les personnes LGBT et les précaires, les travailleurs sociaux et les associations solidaires.

Difficile d'imaginer l'offensive brutale qui serait engagée contre les luttes sociales et écologiques. Historiquement, le fascisme a toujours cherché à écraser toutes celles et ceux qui s'opposent au régime, par tous les moyens. Impossible de se figurer les agissements d'une police en roue libre avec Bardella pour premier ministre.

Ces élections sont cruciales mais les bulletins de vote ne suffiront peut-être pas à stopper la montée du fascisme. Restons mobilisé.e.s car nous vivons un moment historique et l'heure est grave pour notre avenir. Il est temps de se réveiller