Et la manifestation de ce jeudi 19 janvier à Béziers, contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, l’a crié haut et fort.

Rarement vu autant de monde – entre 8 et 10 000 manifestants selon l’intersyndicale – la ville de Paul Riquet a ainsi rejoint ce phénomène assez étonnant d’une forte mobilisation dans les villes moyennes du pays. Perpignan et Alès par exemple, affichaient 15 000 personnes.

 Comme ailleurs et comme une goutte qui a fait déborder le vase, Macron a mis en colère celles et ceux qui bossent, ont cotisé toute leur vie en espérant profiter d’un autre temps, celui du repos, du loisir, de l’engagement associatif… une autre vie quoi !

 Selon l’Insee, un quart des retraité.e.s sont membres de plusieurs associations : « La retraite, c’est le temps du bonheur possible ».

Et le sociologue Nicolas Castel de préciser : Le temps libéré par le régime universel a permis aux retraités d’inventer tout un tas d’activités consistant — entre autres — à prendre soin des autres, à faire du bénévolat, à faire vivre un club sportif, une association, ou à se consacrer à leur grand-parentalité. »

 Dans les rues de Béziers, il y avait les plus anciens solidaires de l’avenir des plus jeunes, parce qu’ils ont vécu le boulot puis la retraite, et savent bien de quoi ils parlent.

 Des actifs de 40/50 ans, qui, comme la majorité des Français dans les années 80, pensaient que l’âge légal de départ à la retraite passerait bientôt à 55 ans, puisqu’un gouvernement de gauche venait de légiférer pour la mettre à 60 ans.

 Moins de jeunes, qui, pour la plupart, pensent qu’ils, elles, n’y auront pas droit, que c’est loin pour eux, et que, vu comment va le monde, les catastrophes et changements climatiques sont plus importants ; or, tout est lié : travailler pour produire toujours plus, et produire pour consommer toujours plus… nous mèneront à quoi ?

 Derrière chaque système de retraites se trouve un choix de société. La réforme du gouvernement actuel entérine un modèle libéral et productiviste : on n’en attendait pas moins de ce quinquennat, vu le CV du président, qui pour l’instant reste droit dans ses bottes.

 Il ne restera plus qu'à lui botter le cul !

 Michèle Solans