Dire que ceux qui font la guerre sociale et économique sont les mêmes que ceux qui font les guerres armées et environnementales est juste.
Ils portent des noms qui aident à les identifier : capitalistes, impérialistes, nationalistes.
Dans la panoplie des guerres dans le monde, certains font des guerres de libération, d’autres mènent des guerres défensives. Peut-on mettre toutes ces guerres dans le même sac ?
Pour ce qui me concerne c’est non. Pour m’en expliquer je vais reprendre les différentes catégories de guerres énoncées ci-dessus.
Les capitalistes mènent en premier une guerre économique, sociale, environnementale à l’échelle mondiale. Cette guerre peut effectivement déboucher sur un conflit armé, une troisième guerre mondiale qui serait le résultat des tensions croissantes entre les USA et la Chine. Si tel était le cas nous ne pouvons qu’être contre, résolument contre.
Les impérialistes mènent une guerre de conquête de territoire pour piller les richesses économiques et pour étendre géographiquement leur pouvoir. C’est le cas de la Russie en Ukraine.
Les nationalistes mènent une guerre d’annexion forcée qui vise des peuples et des territoires à partir du soutien d’une partie de la population. C’était le cas en 2014 avec l’annexion du Donbass et de la Crimée en Ukraine par la Russie.
Comme le montre les deux derniers exemples une guerre nationaliste peut se transformer en guerre impérialiste. Il n’y a pas de frontières étanches.
Dans le cadre d’une guerre impérialiste où nationaliste nous devons défendre et soutenir le pays attaqué.
Les guerres de libération ( Indochine, Algérie ) sont la résultante de la colonisation forcée et de l’impérialisme. Elles marquent souvent l’impossibilité d’une transition pacifique et démocratique. Elles doivent être soutenues non sur la forme mais sur le fond comme seul moyen d’accéder à l’indépendance.
Les guerres de défense ( Espagne, Ukraine ) sont la résultante de putsch où d’invasion. Elles concernent des pays dotés de gouvernements démocratiques librement élus : gouvernements attaqués de l’intérieur où de l’extérieur.
Toutes ces guerres ne sont pas égales entre elles. On ne peut pas être « contre la guerre » de manière atemporelle.
Avant le déclenchement d’un conflit impérialiste où capitaliste, il est juste comme Jaurès d’être « contre la guerre » et de dire que cette guerre n’est pas la nôtre. De ce point de vue la guerre mondiale de 14 / 18 en est l’exemple parfait. Avant, pendant et après le déclenchement du conflit il fallait être « contre la guerre ».
Si demain les USA déclenchent un conflit mondial capitaliste contre la Chine il faudra aussi être contre avant, pendant et après une nouvelle fois.
L’exemple des guerres de libération est différent. On peut critiquer les formes que prend la guerre, comme les attentats aveugles. Mais souvent la guerre est le seul moyen laissé par l’impérialisme pour accéder à l’indépendance. Comme en Algérie la guerre de libération est la résultante de l’impasse démocratique.
Dans le cas des guerres défensives, c’est encore plus clair. Une démocratie attaquée militairement n’a pas d’autres choix que de se défendre. Qu’aurions nous fait si nous avions été militants républicains où révolutionnaires en Espagne en 1936 ? Que ferions nous si nous étions militants républicains où révolutionnaires en Ukraine actuellement ?
La question du caractère chimiquement pur de la démocratie Ukrainienne est un prétexte à la non-intervention.
Comme en 1936 la question du caractère chimiquement pur de la jeune république Espagnole fût un prétexte à la non-intervention.
Après 1936 on connaît la suite, la victoire des fascismes qui eux étaient intervenus militairement en Espagne.
Qui dit que Poutine s’il gagne en Ukraine s’arrêtera là ?