Ce qui vient de se passer aujourd’hui à Athènes est énorme ! C'est un événement à faire savoir à toutes celles et ceux qui n'ont pas encore compris ce qu'est l'État et comment il traite ses ennemis. Ce matin, deux militants du groupe anarchiste Rouvikonas étaient poursuivis pour meurtre, dans un début de procès absurde et kafkaïen. Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas risquaient la prison à vie !
À la mi-journée, le premier témoin à charge était une habitante du quartier de Kifissia qui fréquentait autrefois Exarcheia "dans le camp des trafiquants de drogue" (sic), non loin du dealer assassiné en 2016. Mais, coup de théâtre, au lieu d'accuser Giorgos et Nikos, elle a subitement démasqué la police ! Elle a tout d'abord dévoilé qu'elle n'était pas du tout à Exarcheia le jour du meurtre et que ce qu'elle devait dire dans ce procès lui avait été dicté. Elle a précisé que la police lui avait promis de l'aider dans ses affaires personnelles (poursuites pour trafic de drogue) si elle témoignait contre les deux accusés. Elle a ajouté qu'elle n'avait jamais vu les deux anarchistes. Dès lors, le procès est apparu comme fabriqué de toutes pièces — ce que nous vous avions annoncé depuis plusieurs semaines.
Pourquoi et comment cette machination a-t-elle été organisée ? Qui est derrière tout cela ? Est-ce le sinistre personnage qui, au sommet de l'État, avait promis "par tous les moyens" d'en finir avec "les anarchistes d'Exarcheia" en citant, en premier lieu, le célèbre groupe Rouvikonas* ? Mitsotakis est-il mouillé dans cette sale affaire ? C'est la question que beaucoup se posent ce soir.
Après ce témoignage accablant sur la façon dont le complot a été organisé par la police grecque, les deux autres témoins à charge ont abondé dans le même sens que l'intervenante précédente, en enfonçant le clou, l'un après l'autre. Tout d'abord, une infirmière d'EKAB (le samu grec) a dit qu'elle ne savait absolument rien. Puis, le troisième témoin a fait savoir qu'il ne reconnaissait ni Giorgos ni Nikos, alors qu'il était sur les lieux du crime : le principal témoin oculaire !
Après cette première étape calamiteuse, le procès a été ajourné au vendredi 29 octobre à 11h00. D'ici là, les débats vont aller bon train sur l'origine de cette machination et sur la responsabilité du gouvernement, ennemi juré de Rouvikonas et du puissant mouvement anarchiste en Grèce.
Mais attention : « rien n’est encore gagné » répètent plusieurs de nos compagnons de lutte, « car le pouvoir est capable de tout ! »