Visa 34 vient de sortir son nouveau bulletin consacré à la gestion des 4 villes tenues par l'extrême droite en Occitanie : Perpignan, Moissac, Beaucaire et Béziers. Ce bulletin a été élaboré à partir des réponses faites par des militants syndicaux et associatifs de ces quatre villes. Nous publions aujourd'hui le bilan consacré à Perpignan.

PERPIGNAN (Pyrénées Orientales 66)

Perpignan, la grosse prise de ces municipales, ville de plus de 100 000 habitants. Louis Aliot est élu au second tour avec près de 54% face à un duel contre le maire sortant LR.

Avantages au maire

Dès le 1er conseil municipal, le maire augmente ses indemnités de 17 % tandis que sa sécurité est assurée par 3 agents contractuels recrutés sur la mission de chauffeur/garde du corps, tous 3 anciens agents des services secrets au motif que le ministère de l’Intérieur a alerté sur des menaces dont pourrait être victime le maire (juillet 20). Après vérifications, aucune alerte n’a jamais été faite par ce ministère. Un quatrième homme assure la mission de responsable du pool de ces chauffeurs (mai 21).

Le recrutement du personnel

Louis Aliot a recruté, comme directeur de cabinet, Stéphane BABEY (ex-directeur adjoint de la présidente du Conseil Départemental (PS) tandis que le directeur du Protocole et des Relations publiques est l’ancien président départemental des LR, François LIETTA. Parmi les 4 maires de quartier, 2 sont issus du FN (Frédéric GOURIER et Xavier BAUDRY, ex-membre du GUD). Il en est de même pour les collaborateurs de cabinet avec, en particulier, Sylvie CLERGET-BEAULIEU, ex-secrétaire départementale du RN en Côte-d’Or et conseillère régionale en Bourgogne Franche-Comté. Des mobilités internes sont intervenues après l’adoption d’un nouvel organigramme. Très rapidement après son élection, le maire a recruté des chargés de mission dont quelques anciens militaires (sécurité, propreté urbaine, commerce, logement, politique de la ville, etc…) qui se substituent aux élus délégués et aux directeurs. Cela dit, il y a eu un recrutement important de personnels municipaux, dont de nombreux agents contractuels. Plusieurs cadres quittent la collectivité, désavoués par de nouveaux élus et/ou chargés de mission. Il y a eu aussi l’élaboration d’une « Charte de la courtoisie en Mairie de Perpignan » qui infantilise les agents municipaux en leur donnant une leçon « d’humanité » (janvier 21).

Culture

Création d’un nouveau logo très polémique d’inspiration religieuse (il fait apparaître Saint-Jean-Baptiste) et puisé dans l’héraldique perpignanaise (blason sang et or). Ce logo fait le choix d’une perte de l’identité catalane en s’accompagnant de la « devise » Perpignan la rayonnante et non plus Perpignan la catalane. Il s’agit là d’une commande de la directrice-adjointe de la Communication, compagne du maire (avril 21).

Discrimination

Contrôle vis-à-vis des gitans dans le quartier Saint-Jacques (en proie à la gentrification), dans le cœur de ville. Un gosse qui jouait avec une arme factice a été embarqué par la police municipale, ce qui a fait des remous dans la communauté gitane.

Police

Les patrouilles municipales sont de plus en plus visibles, notamment à la suite d’un acte de violence à la limite des quartiers gitans et maghrébins. Installation d’un commissariat au lieu d’un centre départemental pour mineurs non-accompagnés (symbolique). Le parc de caméras de vidéosurveillance a augmenté de près de 30 %. Recrutement d’une bonne trentaine de policiers municipaux. Cette direction a été complètement remaniée. À sa tête : un directeur venu de la brigade de répression du banditisme de Puteaux, Philippe ROUCH, et une directrice adjointe, ex-capitaine de police nationale, Sylvie FLAMAND.  Beaucoup de recrues proviennent de la police nationale (gendarmerie, CRS, services secrets). Les rémunérations sont particulièrement soignées, voire illégales pour les agents en catégorie B (délibération municipale mai 21). La volonté d’assurer la sécurité des Perpignanais est un message martelé au quotidien : campagnes d’affichage, communication dans la revue municipale, création de postes dits de proximité dans trois quartiers de la ville. Aliot a recruté Yannick MIR en tant que chargé de mission à la sécurité, et la police municipale dispose d’un budget important pour l’armement des agents.

Histoire

Le 19 mars, les drapeaux sont en berne et une exposition est réalisée par le service de communication de la ville et la présidente du Cercle algérianiste, Suzy SIMON-NICAISE, pour montrer les exactions commises par le FLN…  (mars 21)

Communication

Recrutement d’un ancien journaliste de Minute puis de Valeurs actuelles, Arnaud FOLCH, comme directeur de la Communication de janvier à septembre 2020. Parti en octobre rejoindre le Parlement européen pour travailler auprès d’élus RN. Aujourd’hui, c’est l’épouse du maire, Véronique LOPEZ, qui assure l’intérim à la direction de la Communication. Un sondage effectué auprès des Perpignanais sur la perception de leur ville pour la revue municipale, Perpignan ma ville, a été confié à un cabinet que le RN a sollicité à de nombreuses reprises pour des études d’opinion, celui de Christophe GERVASI (octobre 21).

La culture

Coup de pub : réouverture en force des musées de la Ville en dépit des mesures sanitaires anti-Covid. Les musées refermeront sur décision préfectorale mais la municipalité aura, pendant quelques jours, pris en otages les agents des musées en leur imposant de se rendre sur leur lieu de travail malgré la fermeture imposée par l’État… (février 21)

Opposants

Il n’y a que des opposants de droite au sein du conseil municipal (liste de l’ancien maire) et Aliot a quand même été élu vice-président au sein de l’Agglo après des magouilles politiciennes.

Quartiers populaires

Déclaration sur « l’ensauvagement de nos rues » et volonté affichée de lutter contre le « harcèlement des dealers » avec visite dans le quartier du Bas-Vernet (juillet 20) et Xavier RAUFER de son vrai nom Christian de BONGAIN, un ancien d’Occident, s’est vu confier une mission sur la sécurité. De plus, le général Emmanuel de RICHOUFFTZ, signataire de la tribune des généraux parue en avril 2021 dans Valeurs actuelles, se voit confier la réalisation d’une étude sur les jeunes des quartiers populaires (juin 2021).

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