16 novembre. Emmanuel Macron a visité l’entreprise Genvia de Béziers qui doit produire des électrolyseurs pour la filière hydrogène. Bien entendu les Ménard sont allés le saluer lors de sa visite. Mais dans le journal du Biterrois ils s’approprient cette rencontre par ses mots : « Le maire de Béziers et président de l’Agglo, Robert Ménard, et la députée de la 6ème circonscription de l'Hérault, Emmanuelle Ménard ont reçu le chef de l’État sur le site de la Cameron ». Même l’aide de l’État de 200 millions d’euros à cette entreprise, ce journal veut nous faire croire que c’est le maire qui a « arraché ce contrat ».
Cela dit pour beaucoup de ses supporters, il en a fait des tonnes (pour ne pas dire de la lèche !). En effet, sur les réseaux sociaux, une majorité de followers (suiveurs) de Robert Ménard ont hurlé : « Collabo » ; « Paillasson de Macron » ; « Girouette »... Dans une interview sur Boulevard Voltaire Robert Ménard affirme que ses amis "politiques" se comportent comme les autres politiciens, en « imbéciles », en refusant a priori de « reconnaître lorsqu'une décision d'Emmanuel Macron va dans le bon sens ».
16 novembre. Dans Envie à Béziers, dans la rubrique Courrier des lecteurs, une des lectrices explique que lors des dernières élections, elle a collé un autocollant anti-Ménard sur l’affiche du candidat RN mais qu’une dame l’a vue en hurlant "sale gauchiste" pendant que son fils notait sa plaque d’immatriculation. « Quinze jours plus tard, je recevais un coup de fil de l’association dont je suis présidente. Robert Ménard en personne venait de les appeler pour leur demander de me dégager de la présidence, sans quoi, même si l’asso ne touche pas de subventions, finis les prêts de salles ou autres… pour ne pas mettre l’asso en péril, j’ai fait ma lettre de démission ». Mais ce n’est pas tout « Deux mois plus tard, la BAC s’est présentée à mon domicile pour me convoquer car le maire avait porté plainte contre moi pour diffamation et dégradation d’affiche électorale. Après deux heures passées dans les locaux, le major qui m’interrogeait m’a laissé sortir libre avec un rappel à la loi…Un mois plus tard, je devais me présenter devant le procureur de la république… Mais je suis tombée sur un proc bienveillant qui n’a pas vraiment approuvé que Robert Ménard ait fait pression pour me faire virer de l’asso. Notre entrevue s’est terminé sur ses mots : « C’est Ménard… »… Imaginons un instant, un Robert Ménard ministre de l’Intérieur !
17 novembre. Éric Zemmour était jugé pour ses propos ignobles sur un plateau TV à l'encontre des mineurs isolés : « Ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent ». Si le potentiel candidat raciste à la Présidentielle n'était pas présent lors de l'audience, la procureure de la République a en revanche estimé qu'il était coupable des chefs d'accusations. Pour elle « les limites de la liberté d'expression ont été franchies » car « sous couvert de parler des mineurs, il vise la population immigrée ». En conséquence, elle a réclamé « 100 jours d'amende à 100 euros » (10 000 euros) en guise de condamnation. et 5 000 euros d'amende, pour la chaine de télévision C-News qui a diffusé ces propos sans y voir un problème.
La décision du tribunal sera rendue le 17 janvier 2022. En attendant, les intentions de vote pour ce candidat baissent au profit de Marine Le Pen. D’autre part, quelques-uns de ses supporters le lâchent. Ainsi Jean-Marie Le Pen déclare qu’il a fini par « brûler ses cartes sans s’en rendre compte ». Et sa fille d'expliquer qu’il « peut représenter une réserve de voix (pour le second tour) plus importante que celle de Nicolas Dupont-Aignan à la dernière présidentielle ». Zemmour contribue-t-il à rendre le RN plus acceptable ?
17 novembre. Jacques Bompard (maire d’Orange et ami du couple Ménard) vient d’être condamné à un an de prison avec sursis, 30 000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêt après avoir facilité des transactions immobilières pour sa fille et lui-même via une société immobilière. Malheureusement pour les habitants de cette ville du Vaucluse, la dynastie Bompard continue car le maire sera sûrement remplacé par son fils Yann.
18 novembre. Un agent de la BAC de Montpellier a été filmé en train de donner deux coups de poing au visage d’un homme interpellé et menotté avant qu’il ne soit embarqué, inconscient. La vidéo circule sur le Net. Les faits se déroulent, place de la Comédie, peu avant 6 heures du matin et concernent un groupe de fêtards qui viennent de taguer de « gros blocs de bétons devant l'Opéra ». Là, quatre individus surgissent d’une voiture banalisée de la Brigade anticriminalité (BAC) et se ruent sur eux sans se présenter, ni porter de brassard « Police ». La situation dégénère rapidement puisque l’homme violenté fait l'objet de quatre jours d’ITT pour une lombalgie, un hématome au nez et une lésion à la dent. Mais chose incroyable c’est lui qui est convoqué par le tribunal correctionnel pour violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique car selon la version des policiers, l'individu interpellé a été « violent et insultant ». À ce niveau d’injustice, on se demande si la BAC de Montpellier veut rivaliser avec la police municipale de Béziers.
18 novembre. À l’initiative d’un groupe de travail lié à la paroisse protestante, une cinquantaine de personnes ont fait un cercle de silence à Béziers pour dire « Halte à la discrimination et à la traque aux migrants », dénoncer un climat de surenchère xénophobe et demander la libération de 5 militants d’un collectif de sans-papiers…
18 novembre. Alors que plusieurs instituts de sondage confirment désormais le recul d’Éric Zemmour (de 19 à 17%) dans les intentions de vote pour la Présidentielle, Robert Ménard commence à prendre ses distances avec son« ami qu'il avait reçu en grande pompe dans la salle Zinga Zanga. Invité sur BFMTV, le maire de Béziers, qui soutient Marine Le Pen et Éric Zemmour, a estimé que ce dernier avait fait une faute politique grave au Bataclan en s’en prenant à François Hollande le 13 novembre dernier devant les caméras de télévision. « On ne peut pas parler de l'immigration, que de l'immigration, toujours de l'immigration. C'est une question centrale mais ce n'est pas la seule question » a expliqué Robert Ménard en ajoutant : « Je crois que ça finit par faire peur les propos qu'Éric tient » et « Peut-être qu'il lui manque l'expérience de la vie ». Un nouveau positionnement du maire de Béziers ? En attendant il soutient toujours Marine Le Pen même s’il critique toujours son programme économique jugé pas assez libéral et trop à gauche (par exemple sur la retraite à 60 ans). Du coup, maintenant, il explique qu’il se sent plus proche d’Éric Ciotti. Au fond, Robert Ménard suit simplement la courbe des sondages tout en cherchant à se placer.
19 novembre. Bruits de « poudre » en Occitanie (dans le Tarn-et-Garonne et en Gironde). Depuis leur interpellation, deux militants de l’extrême droite radicale ont été déférés et mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste et provocation directe par un moyen de communication en ligne à un acte de terrorisme ». Il s’agit de Dominique D, un jardinier, agent municipal à la mairie de Montauban (ville anciennement dirigée par la raciste Brigitte Barèges et ex alliée de Robert Ménard), et d’un autre homme de 60 ans, chasseur et originaire de Saint-Denis-de-Pile, près de Libourne (Gironde), qui lui aurait vendu des armes. Ce dernier était connu de la justice pour meurtre et déjà condamné à une peine de réclusion criminelle. Les deux interpellés appartiennent à une tendance qui vise à accélérer et encourager les affrontements entre communautés pour que les « blancs » y survivent. Ils publiaient des messages très violents et expliquaient qu'il fallait se préparer à la guerre civile en s'armant. D’ailleurs, « plusieurs dizaines d'armes de toutes sortes, ainsi que du matériel entrant dans la composition d'explosifs » ont été découverts lors de perquisitions. Les deux militants échangeaient pour effectuer d’autres « achats d'armes », a précisé une source policière.
21 novembre. Le collectif Air Sain Montimas communique sur les gaz odorants à proximité de la décharge de Saint-jean-de Libron : « Cela fait 3 semaines que les odeurs sont fortement de retour mais pour les responsables de l’Agglo, ce n’est pas grave, c’est juste passager… car ils font des travaux. » Merci M. Ménard qui affirmait il y a peu de temps encore « prendre le problème à bras le corps ».
23 novembre. Les arrestations se multiplient au sein de l’extrême droite violente, bien décidée à imposer ses thèses par la force. Ce sont 13 membres du groupe Recolonisation France qui ont été interpellés en Ile-de-France et dans le Sud. Ils avaient appelé à constituer quatre groupes armés en vue d’une guerre civile, en raison de la présence de migrants. En fait tous ces groupes ont la même idéologie que les Ménard, Zemmour ou Le Pen. Ils luttent tous contre ce qu'ils appellent « le grand remplacement » et lancent des appels à la lutte raciale. Certains se contentent de diffuser la haine et les autres veulent passer à l’action. Parfois cela commence par des menaces. Ainsi, Mathieu Molard, le rédacteur en chef du média en ligne Street Press, « a reçu 12 heures seulement après la sortie de leur enquête sur des militants soutenant la campagne d’Éric Zemmour, plusieurs milliers de messages publics ou privés d'insultes ou de menaces de mort ».
25 novembre. Énorme succès à la Colonie Espagnole pour le concert de soutien à la Pieuvre du midi interdit dernièrement à la Médiathèque. Près de 500 personnes sont venues pour dire « Non, Robert Ménard, le suffrage universel ne vous donne pas les prérogatives d’un roitelet sur son domaine. Non, la censure politique n’est pas normale en démocratie ».
26 novembre. Au lendemain de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, le Zonta club de Béziers a fait déployer une guirlande de fanions orange près du parvis du théâtre municipal. pour sensibiliser les passants à ces drames. L’idée de regrouper tous les services impliqués en un même lieu et si possible près de l’hôpital est appuyée par la Ville et l’Agglo a expliqué Robert Ménard et a le soutien de son épouse. Signalons tout de même que l’extrême droite tente de récupérer ce juste combat en désignant les étrangers comme les responsables de ces violences.
29 novembre. La Jeune Garde, organisation antifasciste, vient d’ouvrir une branche dans la capitale languedocienne. Elle a été lancée sur la ville de Lyon en 2018 puis à Strasbourg et à Paris. La région lyonnaise est une terre d’implantation historique de l’extrême droite activiste : on y trouvait un centre de la Gestapo. Aujourd’hui ses héritiers, identitaires, néofascistes ou royalistes, utilisent Lyon régulièrement comme base arrière pour leurs agressions (attaques de manifestations, saccages de bars, de librairies, et coups de couteau). Mais Lyon est également la capitale de la Résistance. Un important mouvement antifasciste organise la riposte. Le dernier groupe en date reprend donc le nom historique de Jeune Garde, porté dans le passé par des groupes d’autodéfense liés au mouvement ouvrier. Il se réapproprie également le symbole des trois flèches. Après un développement rapide sur Lyon, d’autres villes rejoignent la dynamique, comme Strasbourg en 2019, puis Paris en 2020, aujourd’hui Montpellier. L’objectif : rendre l’antifascisme accessible à un maximum de personnes et participer aux mobilisations contre l’extrême-droite, voir les impulser en travaillant avec d’autres organisations syndicales ou politiques. Dans ce contexte, la Jeune Garde a également impulsé une campagne d’affichage et de tractages visant à informer la population sur ces dangers, en ciblant les discours d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen durant cette campagne électorale.
29 novembre. Pendant plusieurs jours, le festival Migrant’scène de La Cimade de Béziers s’est tenu dans leurs locaux avec cette thématique haut combien actuelle « Résistance(s) ». Des projections de films, des animations, des expositions, des pièces de théâtres, ont eu lieu pour résister aux amalgames sur les migrations face au regain des discours de haine.