Le 30 mars 2022, trois Faucheurs volontaires étaient convoqués au Tribunal de Toulouse pour un fauchage de tournesol OGM qui a eu lieu le 16 août 2017 près de Villefranche de Lauraguais. Ce procès restera dans les annales et marquera l’histoire des Faucheurs volontaires.
La juge, Mme Bergougnan, a dès le départ, réduit le temps de parole des prévenus et leur a systématiquement coupé la parole. Elle a même, nié la présence de l’un d’entre eux au moment de l’action (alors que celui-ci reconnaissait y avoir participé) , empêché leur avocat Me Tumerelle de poser des questions, et également coupé la parole aux témoins. La juge a refusé à l’avocat de la défense de poser des questions.
Une Justice de République bananière !
Face à ces agissements totalement inédits, qui nient donc le droit de la défense, les prévenus et leur avocat ont quitté l’audience.
Le procès a continué en leur absence. Et la présidente a laissé au témoin et à l’avocat de la partie civile le temps dont ils avaient besoin pour développer leur argumentation.
La juge n’a pas compris (ou n’a pas voulu comprendre) l’intérêt des témoignages, des personnes venues éclairer l’action des faucheurs d'OGM.
Les témoins, pour la juge, n’avaient rien à apporter à la justice, n’étant pas sur place au moment du fauchage... Drôle de vision de la notion de témoin. Demande-t-on à un expert témoin automobile d’être présent lors de l’accident qu’il analyse ?
Cette façon d’empêcher les prévenus de s’exprimer et leur avocat de les interroger n’est pas conforme aux droits de la défense. La limitation de la parole des témoins est quant à elle très rare, pour ainsi dire inédite, pour les Faucheurs volontaires. La juge savait délibérément que la plupart des témoins n’étaient pas présents sur place ce jour-là. Cette attitude n’est-elle pas une manière de refuser un débat sur le fond ?
Concrètement, les Faucheurs revendiquaient l’action, il n’y avait donc pas à en débattre.
Un tel comportement de la Présidente pose question. On sait que le nombre de postes de magistrats diminue d’années en années et que les dossiers s’accumulent. Est-elle donc simplement débordée ? Ou est-elle particulièrement opposée aux Faucheurs volontaires d’OGM et refuse-t-elle ainsi un procès politique, considérant que l’action des Faucheurs est en fait une simple destruction de bien d’autrui, peu importe la nature des plantes, ni leur légalité ?
Le 11 mai 2022, la juge dans son délibéré, a condamné les trois faucheurs à de lourdes peines, trois mois de prison avec sursis, 400 588 euros pour le préjudice financier, 3000 euros pour le préjudice moral et 3000 euros pour les frais de justice.
Ce jugement plus que sévère a provoqué une bronca dans le Tribunal qui a été évacué par la police.
J'ai rencontré le lendemain un des trois condamnés, Jean Claude Julien, faucheur volontaire dans l'Hérault, totalement éberlué, encore sous le coup et totalement scandalisé. On l'écoute :
"C'est incompréhensible ! Cette femme, hier, devant la presse, devant le public, a pu annoncer le verdict en riant, véritablement en riant ! et donc annoncer plus de 400000€, de la prison avec sursis et puis une certaine somme aussi d'amendes. Non seulement elle riait mais, il faut dire qu dans la salle il y avait un public qui était venir les faucheurs qui se sont mis à injurier la justice, avec virulence et de manière tout à fait légitime, et on a vu tout d'un coup un des juges reprendre, avec haine, ce qui était crié, ce que je criais, ce que nous criions, et donc on s'est aperçu qu'on était dans un monde assez étrange, de guerre "
Plus de doute sur le parti pris de la juge qui en dit long sur notre justice. Mais ce délibéré est en cohérence avec ce procès totalement inédit et inouï.
Les Faucheurs vont donc faire appel de cette décision.
Merci au site Info'OGM pour leur reportage
La version audio de cette chronique est incluse dans "En Vie à Béziers, l'émission" du mois de mai, Vous pouvez l'écouter ICI ( à 1:01:00)