La voiture électrique est présenté comme « propre » au motif qu'elle n'émet pas de gaz à effet de serre en roulant. Oui, mais il faut quand même la fabriquer ! Selon les estimations, il faut deux fois plus de CO2 pour construire une voiture électrique que thermique.
Cela à cause des batteries qui sont majoritairement produites en Chine avec de l'énergie issue du charbon. Il faut ajouter l'énergie électrique qui sert à à recharger la batterie et l'électricité ne tombe pas du ciel ! Avec la voiture électrique, on augmente de facto la demande globale alors qu'on parle de rationnement, de pénurie, de prix exorbitants. Où est l'arnaque ?
A ce bilan déjà copieux il faut ajouter le phénomène qu'on appelle « effet rebond ».Vu que les gens n'ont pas à passer à la pompe et qu'ils ont l'impression de rouler « propre », ils auront tendance à effectuer davantage de trajets en voiture électrique ! Donc encore plus de dépense énergétique et de dépendance. Ajoutons les aides de l'état pour se payer ce merveilleux joujou avec de l’argent public. Encore une aide déguisée à l'industrie automobile !
Et on occulte la provenance de l'électricité (nucléaire ou énergies fossiles). Clamer la propreté du véhicule en écartant la « saleté » de la source d'énergie qui sert à la faire rouler, c'est de l'écologie pour autruches ! En France, il faudrait en particulier prendre en compte les déchets nucléaires et les coûts futurs de démantèlement des centrales.
Mais ce cocktail va nous exploser à la figure car le mythe d'une électricité abondante et peu chère n'est plus revendiqué par personne même par ceux qui en ont fait la promotion.
On nous parle de sobriété énergétique, on nous demande d'éteindre son ordinateur, de baisser son chauffage pour sauver la planète et la solution miracle serait la voiture électrique ! Sauver la planète en achetant plus de bagnoles, électriques en plus, donc plus de consommation, on croit rêver ! C'est tout ce qu'ils ont comme solution, on est mal barré !
Mais peut-être qu'en fait le soldat à sauver n'est pas la planète mais l'industrie automobile et la civilisation de la bagnole qui est acculé à la faillite et qu'il faut maintenir à flot. L'industrie automobile française est mal partie et serait déjà morte si l'état ne déversait pas dans ses poches percées des milliards d'euros. Huit milliards pour le seul plan de soutien de 2020 ! On subventionne donc l'achat de cette espèce invasive qui n'est pas si propre qu'elle se revendique.
Le communisme, c'était « le pouvoir des soviets plus l'électrification » d'après Lénine, Pour le capitalisme, ce serait plutôt l'électricité ET la bagnole.
La fée électricité, d'un côté, est à l'origine de la surconsommation d'objets en tous genres : le couteau et l'ouvre-boîte électrique mais aussi la brosse à dents, le presse agrume, le grille-pain, le pèse-personne, le réveil, la bouilloire, les volets, les balais... (la liste est longue). En fait tous les objets de la vie courante ont vu apparaître leur version électrique. Sans compter le chauffage électrique et tous les récents gadgets électroniques. Une liste à la Prévert qui aujourd'hui fait presque rire mais a justifié le développement de la production en particulier d’électricité nucléaire peu chère soi-disant. Vive cette fée et sa baguette magique qui apporte bonheur et progrès social. Vive l'électricité ! La note à payer nous arrive brutalement !
Et de l'autre côté, la civilisation de la bagnole patiemment et volontairement élaborée depuis plus d'un siècle, avec les problèmes qu'on découvre aujourd'hui. Pas que des problèmes énergétiques, mais aussi gaspillage des matières premières dans une industrie polluante et un mode de vie dévoreur d'espaces avec les routes, autoroutes, parkings qui ont modelé notre paysage. Une industrie qui a fait exploser l'organisation sociale avec un urbanisme déchiré entre des zones de vie (travail, consommation, habitat) désormais à portée de voiture mais séparées. Sans parler du monde des assurances, des réparateurs, des casses, du prix pour la société des victimes et des blessés.
Et aujourd'hui, on nous propose, top du top, la fusion de ces deux fantasmes qui va accoucher d'une arnaque planétaire dont nous aurons du mal à sortir. Car toute la communication et la publicité tente de nous persuader que la voiture électrique va résoudre le problème du réchauffement climatique et donc de notre survie sans trop déranger nos (mauvaises) habitudes. Elle va surtout relancer pour cinquante ans au moins un modèle social, culturel, économique, politique qui nous a menés au bord du gouffre. La voiture électrique est le plus beau cadeau qu'on puisse faire au monstre qui nous dévore.
Alors, une seule solution, ne nous laissons pas dévorer !