Si je vous dis que Coca-Cola, Microsoft, Siemens ou encore Général Motors sont sponsors d'un évènement ... vous pensez à quoi ? Coupe du Monde au Qatar ? Réunion du capitalisme mondial à Davos ?  Salon de l'armement au Bourget ? Jeux Olympiques ? Vous n'y êtes pas du tout  !

Avec Egyptair en plus, ils sont les principaux sponsors de la ... COP 27 !

Ces partenaires climaticides sont pourtant aux antipodes de cet événement mondial du climat, qui réunit du 6 au 18 novembre en Égypte près de 200 pays pour orienter les actions climatiques.

Vous savez ce truc mondial où chaque année se réunissent tous les pays du monde  pour constater que le climat se dérègle, que la planète se réchauffe, que nos vies sont en danger... et que vous allez voir ce que vous allez voir... ça suffit maintenant... on va commencer à se demander d'où ça vient et ce qu'on peut faire ! et ça dure depuis 27 ans !

Ces marques polluantes au possible retenues comme partenaires officiels y trouvent l’occasion de verdir leur image, positionner leur logo ou présenter leurs services.

Comment accéder au titre de partenaire ?  Partenaires de la COP27, General Motors et Al Mansour Automotive fournissent 150 véhicules électriques durant l’événement. Microsoft apporte son soutien technologique.

Mais la contribution reste avant tout financière, les pays hôtes cherchant à alléger la facture de cet événement conséquent. À titre d’exemple, l’organisation de la COP21 à Paris a coûté 187 millions d’euros en 2015.

Secteur automobile, numérique, aérien… Difficile de voir comment ceux-ci nous aideront à sortir de la crise climatique : ils en sont les principaux responsables !

Prenons au hasard Coca Cola. Opération de « greenwashing » évidemment comme tous les autres et pour cause.  Coca-Cola était en 2021 le premier pollueur de plastique au monde, En 2019, la marque de boissons pétillantes a produit près de 3 millions de tonnes de plastique. Elle a émis environ 15 millions de tonnes de CO2, ce qui représente l’émission annuelle de CO2 de plus de 3 millions de Français. La firme a également été accusée en 2011 de vider et polluer les nappes phréatiques au sud de l’Inde, pour y puiser de l’eau au détriment des populations locales.

Peu importe, Coca-Cola se targue d’être reconnue « comme un leader en matière de développement durable ». .

Autre exemple Microsoft et IBM qui souhaitent également se positionner comme défenseurs de la cause environnementale.

Au niveau mondial, les technologies numériques pourtant mobilisent aujourd’hui 10 % de l’électricité produite et représentent 3,7 % des émissions totales de gaz à effet de serre.

Le numérique reste très dépendant des énergies fossiles, et les deux secteurs se développent ensemble. Selon un rapport de 2021, Microsoft est le plus grand partenaire technologique de l’industrie du pétrole et du gaz, avec une expertise sur les programmes d’intelligence artificielle pour aider à la découverte de nouveaux gisements et à l’extraction du pétrole.

Passons aux transports : General Motors, s'est lancé dans la course à l’électrification. Là aussi, difficile d’associer la voiture électrique à une solution écologique miracle. La stratégie d’électrification de la société centenaire consistera surtout à vendre au grand public des SUV électriques, dont l’impact environnemental reste très problématique, une voiture électrique ayant une empreinte carbone directement proportionnelle à son poids, en raison de la capacité de stockage nécessaire pour sa batterie. Les voitures électriques ne sauveront pas la planète peut-être l'industrie automobile !

EgyptAir, la compagnie aérienne nationale de l’Égypte, fait également partie des sponsors de l’événement. Elle est la troisième plus grande compagnie du continent africain en matière de nombre de passagers. Un secteur responsable de 2,5 % des émissions globales

Ce n’est pourtant pas la première fois que les sponsors des COP sont pointés du doigt. Plusieurs associations avaient dénoncé la participation d’entreprises polluantes à la COP21 à Paris et à la COP26 de Glasgow.

Qui peut croire qu'ils souhaitent trouver des solutions qui à coup sûr les ruineraient !

Si l’état de la planète inquiète et la situation climatique ne laisse pas grand monde indifférent, on sait depuis 27 ans  que les COP ne sont pas la solution pour résoudre le problème car ces réunions sont comme les résolutions du 1er janvier : les premiers jours, les chefs d’État ressortent avec la volonté ferme de faire bouger les choses… avant de retomber dans les vieilles habitudes,  c'est à dire ne rien faire qui puisse remettre en cause le modèle de développement qui nous a mis dans cette situation.

Cette année, particulièrement, on peut se demander si la COP 27 est un événement qui cherche des solutions… ou une conférence marketing !

Alors que les gouvernements infantilisent les populations en les rendant individuellement responsables, eux ne le sont pas du tout. Il est peut-être temps de se demander quelle est l'utilité de tels évènements et comment collectivement reprendre en main les décisions publiques pour qu'enfin le vrai problème soit abordé : stop à la croissance, stop au profit, stop au règne de l'argent roi. L'humanité mérite mieux que ces gigantesques matamores qui n'ont d'autres objectifs que le maintien de leur influence, de leurs marges, de leur pouvoir et peu leur importe le sort de la planète .

N'en doutons pas : le sort du climat est entre nos mains  pas entre les leurs !

 

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