Le libéralisme autoritaire prôné actuellement en France par Macron a une histoire qui trouve son origine dans les années 1930 en Allemagne. Cette origine est brillamment racontée par Grégoire Chamayou.

Le 23 novembre 1932, quelques semaines avant l’accession de Hitler au pouvoir, le philosophe Carl Schmitt prononce un discours devant le patronat allemand. Sur fond de crise économique, son titre annonce le programme : « État fort et économie saine ».

Mobilisant des « moyens de puissance inouïs », le nouvel État fort, promet-il, ne tolèrera plus « l’émergence en son sein de forces subversives ». Ce pouvoir autoritaire musèlera les revendications sociales et verticalisera la présidence en arguant d’un « état d’urgence économique ».

Lorsqu’il lit ce texte de Schmitt, son adversaire de toujours, le juriste antifasciste Hermann Heller, ne saisit que trop bien de quoi il s’agit. Peu avant de prendre le chemin de l’exil ( il mourra en Espagne l’année suivante), il laisse un court article qui compte parmi les plus clairvoyants de la période.

Nous assistons là, analyse-t-il, à l’invention d’une nouvelle catégorie, un « libéralisme autoritaire ».

Le livre de Grégoire Chamayou rassemble ces deux textes majeurs de la pensée politique, encore inédits en français. Il éclaire aussi les rapports méconnus entre Schmitt et les pères fondateurs du néolibéralisme.

Pour tous ceux qui s’intéresse au devenir possible du macronisme en France. Le livre « Du libéralisme autoritaire » publié en octobre 2020 aux éditions Zones (140 pages, 16 euros  est un formidable outil. Je vous invite fortement à l’acheter et à le lire.

Pour vous en donner, l’envie, je vous en propose des extraits de lecture dans une série de plusieurs épisodes.

Ces extraits tentent de montrer l’actualité du « libéralisme autoritaire » en France en ce moment.

Il montre comment : le « Libéralisme autoritaire » a servi de marchepied au nazisme en Allemagne.

Car contrairement à ce qu’indique Macron, sa politique n’est en rien un rempart contre le fascisme.