Le 13 novembre 1938, voilà exactement 85 ans, naît à Marshalltown dans l'Iowa, Jean Seberg. Cette actrice  américaine passa une partie importante de sa carrière en France et deviendra l’une des icônes de la Nouvelle Vague

Fille d'un pharmacien et d'une institutrice, Jean Seberg poursuit des études universitaires. Elle fait ses débuts au cinéma de l'autre côté de l'Atlantique,  alors qu’elle est à peine âgée de 18 ans. Le metteur en scène Otto Preminger la choisit parmi 3 000 candidates pour incarner Jeanne D’arc dans son film Sainte Jeanne en 1957.

Cette douce jeune fille aux yeux de biche et aux cheveux blonds incarne parfaitement la Pucelle d’Orléans. Le public est conquis, le réalisateur également puisqu’il fait de nouveau appel à sa fraîcheur pour l'adaptation de 'Bonjour Tristesse' de Françoise Sagan en 1959 ancrant ainsi la jeune actrice dans des rôles de jeunes femmes bien dans leur époque.

En 1960, Jean-Luc Godard lui offre le rôle de Patricia Franchini dans « A bout de souffle » où elle donne la réplique à Jean-Paul Belmondo. Sa présence magique  illumine le film. Jeune femme moderne, Jean Seberg impose un style libre au cinéma français : coupe courte et féminine, t-shirt et pantalon fuseau lui conférant un look d'éternelle étudiante, elle demeure l'une des premières égéries du cinéma de la Nouvelle Vague.  Ce film est couronné par le Prix Jean Vigo, ainsi que l’Ours d’argent de la Mise en scène lors du Festival de Berlin en 1960. Co-écrit par François Truffaut et Godard, le film est emblématique de la Nouvelle Vague - mouvement lancé dès la fin des années cinquante par les jeunes réalisateurs Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Eric Rohmer et François Truffaut - et dont Jean Seberg deviendra l’une des icônes.

Ce  rôle lui ouvre les portes du cinéma français et l'actrice américaine va enchaîner les films made in France  jusqu'à la fin de sa carrière.

1964 marque un tournant dans la vie et la carrière de la comédienne puisqu’elle tient le rôle-titre de Lilith, le dernier film de Robert Rossen. Jean Seberg y incarne une schizophrène dont Warren Beatty tombe amoureux. La prestation de l’actrice est incroyable et remarquée. Sa fragilité mentale commence à être mise à l’épreuve. Certains arguant que si son interprétation est si juste, c’est qu’elle n’est pas si éloignée de son personnage…

Elle joue dans le premier long métrage réalisé par son mari Romain Gary, « Les Oiseaux vont mourir au Pérou ». Elle tournera une seconde fois sous sa direction en 1970 dans « Kill » où elle incarne une nymphomane que son mari va tenter de supprimer. Ce tournage correspond à la période à laquelle le couple est en crise.

Elle incarne également l'icône tragique Marilyn Monroe pour les besoins du film 'Les Hautes Solitudes', répondant en écho à ses propres démons : alcoolisme et toxicomanie qui détruisent sa vie depuis quelques années.

Une partie de sa vie, plus méconnue, est consacré à la lutte contre le racisme où elle utilise sa notoriété . Elle soutient les causes politiques des Amérindiens et des Black Panters et leur combat pour les droits civiques. Une liaison avec un membre de cette organisation lui attirera les foudres du FBI et l'actrice, alors mariée à Romain Gary, est mise sur écoute et surveillée. Le FBI laisse courir le bruit que Jean Seberg est enceinte de son amant. Jean Seberg qui est effectivement enceinte, divorce de Romain Gary. Déstabilisée et fragilisée, elle craque et tombe gravement malade.  Elle tente de se suicider, échoue mais  accouche d’un bébé prématuré, une petite fille, qui ne survit que quelques heures.  Afin de prouver que les rumeurs sont infondées, la comédienne ouvre le cercueil du bébé lors de l’enterrement afin de prouver que celui-ci est blanc. Jean Seberg ne se remettra jamais de cette perte puisqu’elle tentera, à plusieurs reprises, de se suicider à la date d’anniversaire de sa fille.

Après cette période tumultueuse, elle continuera à tourner avec Claude Chabrol, Yves Boisset, Denis Berry qu'elle épouse en 1972 ou encore Philippe Garrel.

En 1978, Jean Seberg tente de se jeter sous les rames du métro parisien. Le 30 août 1979, la comédienne est portée disparue. Son corps est retrouvé 10 jours plus tard, à l’arrière de sa voiture près de son appartement à Paris. Selon le rapport de police, Jean Seberg aurait succombé à une surdose de barbituriques et d'alcool.

Pour Romain Gary, cette mort n’est pas un suicide, il accuse clairement le F.B.I d’avoir éliminé Jean Seberg supposée être un important support financier des Black Panthers.

 

D'autres pistes s'orientent vers un réseau international de stupéfiants.

44 ans après, le mystère de cette tragique disparition reste entier et de nombreux doutes subsistent autour de l’enquête et de ses conclusions hâtives.

Triste fin pour une jeune femme qui avait choisi de vivre dans la vie réelle plutôt qu’au cinéma des choses intenses et fortes et qui aura payé de sa vie ses convictions et ses choix. D'autres  héroïnes ont disparu, en pleine gloire, avec un réel doute sur les causes exactes de leur mort : en particulier Marylin Monroe

mais c'est une autre histoire !

 

 

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