Le maire de Béziers vient de favoriser un étrange concept : payer pour dormir en prison.

Jusqu’à présent ceux et celles qui allaient en prison étaient contraints et forcés.

Le libéralisme avait bien lancé l’idée de prisons privées, avec l’idée de faire du fric avec les prisonniers. Mais l’État continuait à être le bailleur de fond.

Le macronisme ne demande pas encore aux « clients » des prisons de payer leur séjour.

Avec la transformation de l’ancienne prison Saint-Nazaire à Béziers en hôtel-restaurant de luxe, un plafond de verre vient de sauter, celui de la commercialisation du carcéral.

Si on peut vendre éthiquement une nuit d’hôtel en prison pourquoi ne pas faire payer les nuits en prison aux incarcérés ?

Le maire de Béziers et le groupe « Mando Hospitality » viennent habilement préparer le terrain pour une remise en cause du financement de la prison en France.

Cette marchandisation dit une chose, la prison est un hôtel comme les autres.

En accueillant quasi simultanément dans « sa ville » une prison-hôtel et un Centre de rétention administrative (CRA) l’ex responsable de « Reporter Sans Frontières » renforce le tout libéral autoritaire.

Il semble bien loin le temps des mobilisations contre les dictatures et régimes autoritaires.

Place maintenant à la commercialisation des lieux et de la mémoire.

Dans le même genre, le maire de Béziers peut aller plus loin. Un restaurant style années 30 va être installé au rez-de-chaussée de l’immeuble de naissance de Jean Moulin il ne restera plus qu’à le décorer avec des francisques et des croix gammées.

Pour surfer sur le catharisme, il peut aussi transformer l’église de la Madeleine (incendiée avec ses occupants par les croisés catholiques) en restaurant grill-barbecue.

Le canal du Midi de Pierre Paul Riquet peut devenir une méga-bassines pour les adhérents de la FNSEA.

Des lapins crétins peuvent remplacer les salles de spectacles de Bayssan

Le stade de la Méditerranée peut faire du « naming » avec les Casinos Barrière.

La trajectoire Ménardienne n’est pas que politique elle est aussi idéologique et morale. Après sa croisade identitaire il nous sert une croisade économique.

Au fond les deux ne font qu’un.

Cette dérive d’un incontinent du buzz médiatique nous montre une chose, tout s’achète, tout se vend, tout se décide seul.

À Béziers, Ménard fusionne libéralisme et extrême droite.

  

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