Jamais, quand c’est la vie elle-même qui s’en va, on n’a autant parlé de civilisation et de culture. Cette citation d’Antonin Artaud figure en exergue du premier et seul éditorial de la Gueule Ouverte « le journal qui annonce la fin du monde ».

Fournier, son auteur, enchaîne : « l’homme est en train à force d’exploitation technologique incontrôlée, de rendre inhabitable, non seulement pour lui mais pour toutes les formes de vie supérieures qui s’étaient jusqu’alors accommodées de sa présence. Le paradis concentrationnaire qui s’esquisse et que nous promettent ces cons de technocrates ne verra jamais le jour parce que leur ignorance et leur mépris des contingences biologiques le tueront dans l’œuf. »

Se demandant enfin si son avortement provoquera notre mort.

On est alors en 1972. Cinquante-deux ans plus tard, on apprend que la COP 16 consacrée à la biodiversité n’a pas vraiment abouti mais que, quand même, il y a des petits pas en avant.

En fait, on s’en fout que ces COP réussissent ou pas, de toute façon les engagements signés ne sont pas respectés (cf. les fameux Accords de Paris). On se demande ce que font là toutes ces ONG internationales (pourquoi ne dit-on pas multinationales ?) à part justifier les dons qu’elles recueillent.

Ce cirque bien rodé semble convenir à tout le monde ; après tout, passer une semaine en Colombie ou en Azerbaïdjan c’est un boulot comme un autre et puis après avoir fait ses classes dans les organisations environnementales on pourra peut-être conseiller les communicants des énergéticiens.

Et pour en revenir à Antonin Artaud, vous noterez que droite et extrême droite qui ne cessent de se dresser en défense de la civilisation judéo-chrétienne sont les mêmes qui nient l’effondrement de la biodiversité et le changement climatique.

Il avait du nez Antonin.