Une réforme « courageuse » comme les précédentes aboutissant à dépouiller les pauvres pour gonfler les poches des riches en affrontant son peuple qu’il adore « emmerder ».

La retraite , succédant à la misère de la fin de vie des travailleurs, a été créée par le Conseil National de la Résistance et a permis entre 1970 et 1980 de diviser par 4 la pauvreté des seniors.

Le passage aux 35 heures de travail hebdomadaire et à la retraite à 60 ans dans les années 1980 n’en a absolument pas mis en difficulté le financement.
Il y a 10 ans, l’âge de la retraite a été passé à 62 ans, entraînant pour les 60-62 ans la proportion de  28 % de ni-emploi, ni-retraite et l’augmentation de 157 % de seniors au RSA. Parallèlement, la loi chômage a ramené la période d’allocations de 36 à 27 mois.

Comment peut-on imaginer qu’en reculant de 62 à 65 ans, on va miraculeusement remettre les vieux au travail ?

En produisant plus, pour plus consommer, ce qui, au-delà d’ un contre-sens écologique, facteur de pollution, est un contre-sens économique.

En « diminuant le coût du travail », c’est-à-dire multipliant les exonérations de charges des entreprises, prolongeant le CICE supposé sans succès donner du travail, supprimant la Taxe sur la Valeur ajoutée des entreprises plutôt que la partager équitablement entre capital et travail : augmenter salaires et cotisations, 10 points de PIB ayant glissé du travail au capital.

La population française ne s’y est pas trompée, qui rejette massivement (70%) la réforme et préfère la taxation des plus hauts revenus, et à la baisse des pensions, et au recul de l’âge de la retraite.

Le rapport du COR (conseil d’orientation des retraites) fin 2022 constate que le régime actuel est à l’équilibre, prévoit un léger déficit dans les 10 ans à venir mais les réserves des caisses sont de 8,3 % du PIB.

Bien qu’on ait annoncé la prise en charge de la pénibilité, Macron en a écarté 4 facteurs classiques (vibrations, port de charges, positions inconfortables, inhalation de toxiques)...

14 % des ouvriers et employés non ,qualifiés meurent avant 60 ans. Les années passées à la retraite sont de 23 en 2020, dont12 ans avec limitations physiques pour les femmes et de 19 ans pour les hommes dont 10,6 avec limitations. L’éventuel bénéfice pour les finances publiques du recul de l’âge de la retraite sera entièrement absorbé par invalidités, hospitalisations, soins médicaux.

Enfin, la retraite, pour laquelle les générations qui suivent cotisent, est un moment de repos mérité, indispensable actuellement avec l’augmentation des cadences et le « lean-management », facteurs d’épuisement professionnel, qui permet d’autres activités, du temps consacré aux petits-enfants, aidant souvent les parents, des activités associatives, un investissement politique et écologique parfois, impossibles à envisager pendant la période d’emploi. Qui fera le travail social des associations, sûrement pas les agents de Darmanin ?

On nous dit qu’il manquera 12 milliards pour les retraites, mais la fraude fiscale se monte à plus de 100milliards, pourquoi ne pas les y récupérer pour rétablir la justice sociale et humaine ?