Début novembre 2024, le maire de Bordeaux fait poser deux banderoles sur les murs de la mairie. Quelques jours plus tard, le préfet de la Gironde le menace de poursuites en justice. À Béziers, le maire appose des banderoles sur le fronton de la mairie depuis des années sans être inquiété. Y aurait-il deux poids et deux mesures en France ?

Le message des banderoles posées par le maire écologiste de Bordeaux s’adresse aux bordelais : « Loi de finances 2025 : l’État ampute le budget municipal de Bordeaux de 16,5 millions d’euros. On les prend où ? »

Ce message participe aux protestations des élus locaux contre le projet de loi de finances du gouvernement qui ampute les budgets de manière conséquente.

Pour le maire de Bordeaux ? c’est une initiative rare, à la hauteur des attaques du gouvernement.

Quelques jours après la pose de ces banderoles le préfet de la Gironde adresse un courrier au maire de Bordeaux.

Ce courrier stipule que : « Le conseil d’État, dans son arrêt ‘’commune de Sainte-Anne’’ du 27 juillet 2005, indique clairement que le principe de neutralité des services publics s’oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d’opinions politiques, religieuses ou philosophiques. Ce principe a valeur constitutionnelle. »

Histoire de se faire bien comprendre le préfet de la Gironde brandit la menace de poursuites en justice : « Si le maire de Bordeaux ne se met pas en conformité avec la loi dans les plus brefs délais. »

Question affichage de banderoles revendiquant des opinions politiques, religieuses ou philosophiques, le maire de Béziers sévit depuis des années sans être inquiété.

Y aurait-il deux poids et deux mesures dans l’application de la loi en France ? La question mérite d’être posée quand on sait que les dernières banderoles affichées sur le fronton de la mairie de Béziers :

  • Dénonçait le Hamas,
  • Soutenait les otages israéliens,
  • Appelait à la défense d’Israël,
  • Affichait le chandelier à 9 branches (Hannoukia).

Les différents préfets de l’Hérault auraient donc pu interpeller le maire de Béziers pour ses manquements répétés. Ils ne l’ont pas fait.

Pour des représentants de l’État chargés de lutter contre le communautarisme, c’est fâcheux.

Si le préfet de l’Hérault ne réagit pas de sa propre initiative, il reste à l’opposition municipale biterroise à imiter celle de Bordeaux en saisissant le préfet.

À Bordeaux, le préfet a été saisi par l’ex-ministre des comptes publics Thomas Cazenave, opposant au conseil municipal, qui a accusé le maire de Bordeaux de « salir la maison commune. » 

À Béziers, l’opposition municipale a toutes les cartes en main pour saisir les autorités préfectorales et judiciaires compétentes (jurisprudence invoquée par le préfet de Gironde et photo du fronton municipal avec le chandelier à neuf branches).

Il serait d’autant plus souhaitable que l’opposition municipale intervienne sur ce sujet, le maire de Béziers n’ayant encore rien dit des coupes budgétaires qui concernent la ville.

De là à penser qu’il approuve ou soutient ou approuve cette austérité. . .

( Les informations bordelaises contenues dans cet article sont issues du quotidien "Sud-Ouest")

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