Après une reconversion pleine de promesses, en 2015 je m’installe en autoentreprise en régime libéral. Des débuts difficiles, puis au bout d’un an, la reconnaissance : un réseau actif, des charges supportables qui me laissent un revenu décent, environ 2 000 € net par mois.

2019 le Covid et les mesures insensées prises par nos dirigeants. Le « quoiqu’il en coûte ! », dit Manu, sauvera les entreprises. Il promet des exonérations de charges, des « Prêts garantis par l’État à taux zéro » (PGE), des aides de 1500 € mensuels à qui voudra ! (Qu’on n’a jamais vues.)

Empêchée de travailler parce que rétive aux substances en phase 3 d’expérimentation jusqu’à novembre 2023, d’un traitement obligatoire indûment nommé vaccin ; confinée, interdite de transports publics sans curetage de nez à 50 €, car non remboursé pour les non-vaccinés et valable 3 jours au départ, puis 2, puis 1, me voilà contrainte après épuisement de mes économies, d’emprunter à mes proches et enfin à l’État, fin 2020 : 8000 € pour continuer à vivre pendant cette débâcle. Je pourrai les rembourser sur 4 ans sans intérêt.

De 2021 à 2022 les affaires ne reprennent pas, le Covid a laissé des traces, la peur a fait son œuvre.

— Avril 2022, rappel de charges du confinement 4 400 € gentiment échelonné d’autorité par l’URSSAF sur 24 mois.

— Décembre 2022, les PGE sont convertis en « prêt personnel et remboursable » sur seulement 2 ans, puisque les remboursements ont été prorogés durant les 2 années de crise.

Pour moi, plus de 500 € de charges en plus tous les mois, mon revenu se réduit comme peau de chagrin jusqu’à zéro. En tant qu’indépendante : aucun droit, que des devoirs. Dans un silence assourdissant, les charges des autoentrepreneurs sont augmentées : 2 % en 2024, 1,5 % en 2025, 1,5 % en 2026.

Manu a dit « Pour travailler, il suffit de traverser la rue… »

Alors j’ai entrepris de traverser les rues, en long, en large, en travers : A presque 62 ans et alors que Manu a cru bon de rallonger ma carrière d’encore 2 ans, je traverse les rues tous les jours.

Les personnels des agences d’intérim ou France Travail ne cachent pas leur pessimisme quand je demande si mon profil peut encore intéresser un employeur. Je leur parle des promesses de Manu pour l’emploi des seniors, des primes à l’embauche, des exonérations de charges clamées haut et fort et même écrites : Rien de tout cela n’est acté, déplorent-ils. « Promesses de Gascon ! »

Si seulement je pouvais en rencontrer des employeurs, leur parler de mon expérience, de la richesse de ma carrière, de ma polyvalence et de mon dynamisme… Que nenni !

Manu « m’a tuer », et plus de 65 000 entreprises sont mortes avec moi en 2024, assassinées par le « quoi qu’il en coûte ». Triste record d’un pays en déroute. Mais Manu persiste et signe. Maintenant, il promet la même chose aux agriculteurs : des reports de charges et des « Prêts garantis par l’État ». Le génocide continue. Manu le veut et l’a dit : « c’est plus dur de réinventer quand tout n’a pas été détruit ».

 J’ai récemment entendu Brigitte dire à la télé que son cher époux dormait peu, tant il se faisait de soucis pour la France. Moi aussi, j’ai perdu le sommeil, Manu !

J’aurais dû avoir ma retraite en mai 2025, pour carrière longue. Avec la réforme, il va me falloir travailler 2 ans de plus. Je suppose, car voilà un an que j’attends la mise à jour de ma carrière. Les services sont immobilisés. Dans le meilleur des cas, je toucherai 905 € bruts de retraite, donc je n’ai pas fini de traverser les rues.

G.P.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies nous permettant par exemple de réaliser des statistiques de visites.