La situation s'aggrave de plus en plus mais il faudra plus d'une semaine aux troupes des généraux Lopez Ochoa et Franco, malgré leur considérable supériorité en armement, pour obliger les mineurs asturiens à capituler.

Le 11 octobre, il est déjà clair que la victoire n’est plus possible, les renforts gouvernementaux (plus de 40.000 hommes) ne cessant d’affluer de toute part vu que le reste de l’Espagne ne s’est pas jointe au mouvement. Ce jour là, l’avancée de l’armée entraîne la dissolution du premier Comité révolutionnaire à majorité socialiste. Une débandade plutôt qu’une dissolution car elle n’a pas été expliquée à la population  et que bon nombre de ses membres ont tout simplement pris la fuite. Un débat a alors traversé les membres de l’Alliance ouvrière asturienne divisant les partisans de la lutte à outrance et ceux qui optaient pour la nécessité d’organiser la retraite et la fin du mouvement. Mais les insurgés décident de continuer la lutte face à la Légion du colonel Yagüe et les troupes marocaines. Au final, ce Comité dû malgré tout organiser la retraite mais il faut souligner l’importance du geste du PCE. En apparaissant comme le parti de la résistance maximale, il s’octroyait un immense prestige qui lui a permis de “capitaliser” Octobre et de se constituer en parti de masse dans les Asturies. 

 

Dans cette querelle, le PCE était favorable à la première option car il s’appuyait sur une base beaucoup plus radicalisée que celle qui avait soutenu le premier Comité - certains miliciens ont même proposé de fusiller pour trahison les membres en fuite de ce dernier.

Un second Comité révolutionnaire provincial a alors été constitué, à majorité communiste, au moment même où les troupes du général López Ochoa étaient aux portes d’Oviedo. Au final, ce Comité dû malgré tout organiser la retraite mais il faut souligner l’importance du geste du PCE. En apparaissant comme le parti de la résistance maximale, il s’octroyait un immense prestige qui lui a permis de “capitaliser” Octobre et de se constituer en parti de masse dans les Asturies. 

Le 12 octobre ce sont les troupes de Yagüe venus du Nord qui arrivent à la capitale asturienne après avoir décimé la résistance ouvrière à Gijon la veille. Le mouvement révolutionnaire est étouffé.  

Le 13 octobre, à Mieres, le désordre est partout mais reste la volonté d’arrêter l’avance des troupes gouvernementales. Des troupes tentent de rejoindre Oviedo, d’autres partent chercher des munitions à Trubia. La bataille d’Oviedo est engagée mais encore une fois l’aviation et le manque de munitions auront raison de la révolution. Le Comité organise la retraite des révolutionnaires au sein des montagnes de la zone minière où il était plus facile de résister.

 

Mais l’impossibilité de résister, faute de munitions, conduit le comité de Mieres à étudier attentivement les moyens d’arriver à la conclusion de la paix.

Un nouveau Comité Régional se constitue à Sama.  Le 15 octobre, ce Comité décide d’entamer des négociations avec le général López Ochoa mais pendant plusieurs jours encore, les différents comités continuent la lutte malgré tout.

Convaincus qu’il est inutile de continuer à verser le sang asturien, le Comité Régional décide d’entamer des discussions de paix.

C’est le lieutenant Torres et le mineur Belanimo Tomas qui mènent la négociation en offrant la reddition à la condition que les troupes coloniales soient retirées du front et qu’elles n’entrent pas en tête de l’armée gouvernementale dans les localités minières encore aux mains des insurgés. Leur comportement n’étant pas digne d’un pays civilisé. Requête acceptée. Les autres conditions sont dictées par Lopez Ochoa.

 La déception est immense parmi les révolutionnaires. Au balcon de la mairie de Sama, Belamino Tomas rend compte, le 18 octobre, des négociations :

« Tenez compte, chers camardes, que notre situation n’est autre que celle d’une armée vaincue….Socialistes, communistes, anarchistes et ouvriers sans parti, nous avons pris les armes pour lutter contre le capitalisme le 5 octobre, date mémorable pour le prolétariat des Asturies »

Au matin du 19 octobre, l’insurrection est officiellement terminée après une déclaration du Comité révolutionnaire provincial appelant au retour au travail qui est diffusée dans la nuit du 18.

 Il avait été entendu avec le général Ochoa que le travail dans les mines reprendrait le 1er Novembre. Pour les besoins de la répression, le travail ne reprendra que début janvier 1935.

A Mieres comme ailleurs, les comités encore existants tiennent leurs dernières réunions. Comment sauver les camarades les plus compromis ? Que faire des nombreux prisonniers qui sont détenus ? Qui doit encore rester à son poste pour veiller à l’application des mesures prévues pour le retour à la paix ?

La répression peut commencer, la “terreur blanche”, qui s’abat sur le mouvement ouvrier asturien après le 19 octobre sera sans pitié.

(Suite et fin lundi prochain)