(mars 2023 - 12 ans déjà) - Personne ou presque en France ne sait qu’aujourd’hui encore l’état d’urgence nucléaire reste en vigueur au Japon, douze ans après la catastrophe. 
Un autre accident peut survenir, suite à un séisme ou en raison d’une détérioration dans les installations gravement endommagées et toujours hautement radioactives. Des fuites d’eau radioactive continuent à se déverser en mer depuis l’accident. Mais bien plus : à partir du printemps 2023, malgré les protestations, le gouvernement a décidé de rejeter dans l’océan Pacifique 1.37 million de tonnes d’eau contaminée, actuellement stockée dans mille cuves sur le site. Cela fera 500 m³ d’eau contaminée de plus par jour.
 
Depuis la catastrophe, les autorités ont limité les zones à évacuer à seulement 12 communes et environ 100 000 personnes. Puis elles ont relevé le seuil de dose maximale d’exposition autorisée de 1 à 20 millisieverts/an. (Ce seuil correspond à la dose maximale pour les travailleurs du nucléaire.) C’est pourquoi, en dehors de la zone interdite un grand nombre de personnes, et en particulier des femmes avec leurs enfants ont décidé partir de leur propre initiative. Sans aide de l’État. Celui-ci tente de faire revenir la population, sans grand succès.
 
On sait que la radioactivité est une cause de cancers de la thyroïde chez les enfants… Sur environ 300 000 personnes examinées, Cela fait donc un taux d’incidence de 943 car par million, alors que la normale est de 3 par million. Cela signifie que chez les plus jeunes, le taux de ce cancer a été multiplié par plus de 300. Mais la commission d’évaluation japonaise refuse de reconnaître un lien avec l’accident. De plus, la non publication des pathologies de l’après Fukushima empêche les chercheurs d’effectuer des études épidémiologiques. Les autorités réduisent maintenant la fréquence des examens de la thyroïde en arrêtant le dépistage dans les écoles, sous le prétexte qu’il susciterait inutilement l’inquiétude des familles.
 
14 000 victimes de l’accident ont formé à travers tout le Japon des groupes de plaignants à travers une trentaine de procès civils, cherchant à faire reconnaître la responsabilité de l’État et de TEPCO, et à obtenir une indemnisation. Trois jugements en appel ont non seulement condamné TEPCO mais également établi la responsabilité juridique de l’État japonais. Malheureusement, concernant l’État, le verdict majoritaire l’a exonéré (en juin 2022), de la responsabilité juridique.
 
Après le jugement inique de la Cour Suprême qui a blanchi l’État japonais, le gouvernement s’est lancé à marche forcée dans la relance du nucléaire. Exactement comme en France. 
 
Le 13 avril prochain, soit un an jour pour jour après la décision de rejeter l’eau radioactive à la mer, les habitants de Fukushima appellent à une action de protestation pacifique et de solidarité internationale contre la relance du nucléaire et cette décision concernant l’eau contaminée. Nous avons le devoir de continuer à alerter les citoyens, contre la désinformation et le déni. 
Ne masquez pas la réalité de Fukushima ! 
 
Pour plus de précisions, association Franco-japonaise "Nos voisins lointains 3.11"
https://nosvoisinsliontains311.home.blog/