La Commission européenne a fait un beau cadeau à Macron pour les étrennes. Le nucléaire va bénéficier du label vert des énergies durables. L’objectif est de permettre à EDF de bénéficier de financements beaucoup moins coûteux sans lesquels les beaux projets de prolongation de durée de vie des centrales existantes ou de construction de nouveaux EPR ne seraient que chimères. Bien sûr comme le gouvernement allemand faisait la gueule, et fait semblant de continuer à la faire (faut ménager les alliés verts), la Commission dans un même élan de générosité a classé dans ces énergies qui contribuent, je cite, « à lutter contre le changement climatique », les centrales à gaz !

Comme la Commission européenne aime les plaisanteries, elle a assorti ces labellisations de conditions :

Pour les centrales nucléaires, sont exigées des garanties en matière de traitement des déchets et de démantèlement des installations nucléaires en fin de vie. Il semble que les honorables membres de cette institution ne sont pas au courant que pour le moment personne n’a de solution durable, pour employer leur jargon. Ils ont dû prévoir un formulaire de 300 pages qui une fois rempli fait office de garantie et que leurs successeurs du XXII e siècle liront (s’il y a de successeurs). 

Pour les centrales à gaz c’est aussi joli. La Commission a fixé un seuil d’émission inatteignable dans l’état actuel de la technique. Beau geste me direz-vous ! Pas du tout, cela permet de donner des dérogations aux permis de construire et ce jusqu’en 2030 avec un seuil d’émission 2,7 fois plus élevé (1). Sachant que ces centrales sont construites pour au moins 50 ans, on utilisera des centrales à gaz hors des normes posées en 2022 jusqu’en 2080. Gageons que dans les huit ans qui viennent, les chantiers de centrales à gaz vont se multiplier pour le plus grand bien de la planète

Faut bien être Bac+ 10 pour comprendre une blague comme celle-là !

(1)    Le seuil exigé par la commission est 100g de CO2 par kWh mais jusqu’en 2030 ce sera 270 g.