Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine le maire de Béziers se pose en fervent défenseur de l’union nationale.

Depuis maintenant plusieurs mois Béziers vit à l’heure Ukrainienne :

  • Pas un seul conseil municipal ne se déroule sans un hommage aux combattants Ukrainiens,
  • Des convois de ravitaillement sont organisés par la mairie,
  • Des réfugiés sont mieux accueillis que les Syriens,
  • Le Maire et la députée se rendent régulièrement en Ukraine,
  • Un jumelage est mis en place . . .

Dès lors une question se pose : pourquoi un maire d’une sous-préfecture de province fait du soutien à l’Ukraine l’alpha et l’oméga de sa politique municipale ?

Tout simplement parce que l’union nationale pratiquée en Ukraine est un modèle politique qu’il souhaiterait dupliquer en France.

Un pays uni derrière un chef c’est un vieux fantasme de l’extrême droite. De Franco en passant par Salazar, Mussolini et Hitler tous les dictateurs ont joué la partition : un peuple, un pays, un chef.

La version que propose le maire de Béziers est moderne : elle bénéficie d’un agresseur, Poutine et d’un pays envahi, l’Ukraine.

Nous sommes loin des putschs qui pouvaient rendre la prise du pouvoir impopulaire.

Pour autant l’objectif reste le même organiser la vie du pays autour d’un chef, si possible charismatique.

Pour le maire de Béziers, le président Ukrainien remplit toutes les cases : il est agressé, il est de droite, il est ultra-libéral, il a le soutien de l’Europe et de l’OTAN, il organise avec brio la résistance de son peuple.

Dans la mystique d’extrême droite quand un chef se dégage quasi naturellement, on ne fait pas la fine bouche. On applaudit, même bruyamment, c’est ce que fait le maire de Béziers.

Cette perspective de l’union nationale explique :

  • Le rapprochement avec Macron,
  • Les prises de distance avec le RN et Reconquête, particulièrement pour tout ce qui est lié à Poutine,
  • Les tirades contre les grèves et la récente mobilisation de la NUPES,

Dans sa nouvelle croisade pour l’ordre et la sécurité le maire de Béziers conserve la thématique des envahisseurs qui ne sont pas les Russes mais les migrants.

Un peuple attaqué de l’intérieur qui doit prendre pour exemple l’Ukraine le décor est planté, reste à faire jouer les figurants.

C’est une difficulté ! Si à gauche la grève générale ne se décrète pas, à l’extrême droite le titre de chef ne s’auto-décerne pas il se gagne.

Faute de pouvoir s’appuyer sur un parti qui lui soit assujetti, le maire de Béziers, vient de reprendre la place médiatique laissé vacante par Zemmour aux heures de grande écoute à la télévision.

Le pari est évident : asseoir une stature nationale sur les ondes avant de postuler à un destin national.

Ne nous y trompons pas Robert Ménard mène sa seconde croisade. La première visait à conquérir Béziers, c’est fait. La seconde vise à conquérir le pouvoir, elle est en cours.

Ce changement d’échelle doit être dénoncé tant au niveau local, qu’au niveau national.

L’union nationale pour la gauche et les syndicats c’est la mise sous tutelle des revendications et la mise au pas des organisations.

En ce moment de mobilisations sociales, notre objectif, plus que jamais, c’est l’autonomie vis à vis des chantres du capitalisme et ses relais.

 

( pour tout savoir sur la première croisade . . . nous vous invitons à lire le livre de Richard Vassakos « La croisade de Robert Ménard : une bataille culturelle d’extrême droite », éditions Libertalia, 2021, 170 p. 10 euros. )