Macron se vit comme un phénix napoléonien qui pourrait sans cesse renaître de ses cendres. Le problème de sa énième référence au mythe bonapartiste c’est qu’à la fin des 100 jours il y a Waterloo.

Au début, il y a eu le discours qui se voulait fondateur devant la pyramide du Louvre. Une sorte de mauvaise copie du discours des pyramides lors de la campagne d’Égypte.

Ensuite il y a eu la reconstruction de Notre-Dame de Paris après l’incendie destructeur et les flammes des gilets jaunes. La reconstruction du lieu du sacre, là où on nomme les empereurs pour la postérité.

Il y a maintenant cette référence aux cent jours pour réformer la France. Le seul problème c’est qu’à la fin des 100 jours il y a Waterloo.

Imbu de lui-même jusqu’à « la surdose », Macron ne repère même plus la cacophonie de ses emprunts au mythe bonapartiste.

La saga de l’homme providence est devenue un bide qui tourne à vide sans spectateurs.

À l’inverse, Macron et ses ministres ne peuvent plus se déplacer sans que des manifestations les accueillent.

Le mouvement contre le projet de retraite a réussi une chose, à fédérer toutes les colères : la fin du mois, la fin du travail, la fin du monde.

Les 100 jours qui viennent doivent pour nous être l’occasion de faire co-exister ces colères. Certains d’entre nous étaient à Sainte Soline et à la mobilisation contre le projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse. D’autres étaient dans l’Hérault quand Macron venait lancer un nouvel écran de fumée. D’autres tapent sur des casseroles, éteignent leur poste de télévision, coupent le courant, refusent de consommer, vident leur compte en banque.

Plutôt que d’opposer ces colères il faut les juxtaposer. Macron croit que le temps joue pour lui, il faut lui prouver l’inverse.

La durée des mouvements a toujours été la hantise des puissants. Ils savent qu’un mouvement évolue, se transforme, se radicalise.

Le désir présidentiel de changer de séquence est celui de clore cette séquence.

Les 100 jours à venir doivent être l’occasion de rappeler au « maître du temps » qu’il ne maîtrise plus rien.

Continuons de nous rendre séparément dans les manifestations, actions de notre choix.

Donnons-nous rendez-vous ensemble le 1ER mai prochain

Le temps, en ce moment, est notre meilleur allié !