Nous avons quitté le président Trump il y a 4 ans avec l’invasion du Capitole. La suite a été la non-acceptation des résultats de la présidentielle. La promesse proférée de se venger une fois revenu au pouvoir devrait être suffisante pour être vacciné contre cette forme de fascisme qu’est le trumpisme, mais elle ne l’est pas : pourquoi ?

Parce qu’une frange blanche, suprémaciste, déclassée des USA souhaite que les promesses de revanche de son mentor se réalisent.

À Aurora, dans le Colorado, le 11 octobre dernier, Trump fulmine contre « L’ennemi de l’intérieur . . . toute cette raclure à laquelle nous avons affaire et qui déteste notre pays ». Il rajoute dans la foulée, « Le 5 novembre sera le jour de la libération de l’Amérique occupée par la vermine. »

Aux Américains qu’il veut guider, il annonce : « Nous défendrons notre territoire, nos familles, nos communautés. Nous défendrons notre civilisation. Nous ne serons pas conquis. Nous allons récupérer notre souveraineté, notre nation. »

Pour retrouver la souveraineté nationale, Trump envisage « la déportation de masse de 15 à 20 millions d’immigrés clandestins », « la répression politique vis-à-vis des ennemis de l’intérieur par la garde nationale ou l’armée ».

Ce mélange tonitruant de capitalisme autoritaire et d’écrasement social par la mystique de la race, sera-t-il favorisé par la mobilisation d’une classe moyenne, c’est toute la question de l’élection présidentielle du 5 novembre 2024.

Face à cet enjeu, nous aurions tort de croire que le trumpisme est un fascisme de carton-pâte.

Depuis la présidence de 2016, la violence politique contre les minorités s’institutionnalise et la menace qui pèse contre les bureaux de vote est réelle.

Les milices armées sont encouragées par des gouverneurs républicains, encensées par les médias, célébrées par le parti républicain.

Depuis 2020, Trump est même dépassé dans son extrémisme par une nouvelle génération incarnée par son colistier.

Aux USA, l’armature juridique, politique, intellectuelle d’une contre révolution, n’attend plus que le feu vert d’un président pour être déclinée.

Toute la question est de savoir si ce projet rétrograde trouvera un débouché dans les urnes le 5 novembre prochain pour être appliqué.

Si elle était actée, cette énonciation limpide d’un horizon réactionnaire aurait des effets dévastateurs sur toute la planète.

À commencer par la France où la droite reprend la musique de l’extrême droite dans une partition qui n’est pas sans rappeler les sonorités d’outre atlantique.

Plus près de Béziers, le capitaliste sauvage accompagne la construction de l’A69.

Nous aurons l’occasion d’en parler, d’envisager la construction d’« Alliances Terrestres » pour la défense du vivant, lors de la projection /débat du film, en présence de la réalisatrice jeudi 7 novembre 2024 à la Cimade à Béziers, à partir de 18 h 30.